Cuba, États-Unis : Guerre hybride contre le système électrique cubain
L’attaque du système électrique de pays que les États-Unis considèrent comme leurs ennemis, par exemple le Venezuela (des coupure d’électricité et des sabotage des d’installations électriques) et la Russie (sabotage du gazoduc Nordstream II) est une priorité des organismes de renseignement étasuniens. Pour prendre un exemple d’actualité, dans la Syrie de Bachar al Assad, à cause des sanctions occidentales, les coupures d’électricité duraient 20 heures par jour.
Par Magencio Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine–Bolivar infos
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La destruction du système électrique cubain que les stratèges des États-Unis considèrent comme la principale vulnérabilité de la Révolution est une priorité absolue pour la CIA et des fonds considérables ont été destinés à atteindre cet objectif.
Grâce au réseau de lois du blocus, durci par Donald Trump lors de son mandat précédent et sur lesquelles le gouvernement, sortant de Joe Biden n’est pas revenu, actuellement, on fait obstacle à n’importe quelle sorte d’acquisition de pièces de rechange et de machine pour le système électrique cubain, même si on a l’argent.
Le fait que les États-Unis, pour se défendre des accusations cubaines, disent que les lois criminelles du blocus établissent « des exceptions pour l’exportation de (certains) produits de base à Cuba » est d’un grand cynisme.
Le blocus est la principale raison pour laquelle les maintenances ne sont pas faites à temps et les pannes se produisent.
Le comble, c’est que l’énergie, à Cuba, est produite à base de pétrole qui, à son tour, est l’objet des sanctions des États-Unis, malgré les efforts de pays amis comme l’Iran et le Venezuela pour approvisionner l’île en combustible. Ceci est reconnu même par les sources cubaines de Miami qui, tout en niant l’existence du blocus, disent que cette sorte de restrictions coûte à Cuba entre 100 et 150 000 000 de dollars par mois.
Tout navire ou toute compagnie pétrolière qui veut envoyer du combustible à Cuba est l’objet de sanctions, de pressions et de chantages, de toutes sortes, entre autre chose, on les empêche de mouiller ou d’opérer en territoire étasunien.
Même en ayant le combustible, et si les pièces de rechange pour le secteur de l’électricité parviennent sur l’île, c’est trois fois plus long et plus cher, que ce qui est prévu à cause des triangulation qu’on doit faire pour échapper aux dispositions du blocus. Il arrive même souvent que ce matériel arrive à Cuba endommagé par des actions de sabotage menées par la CIA dans les ports étasuniens.
De coûteux équipements pour la génération distribuée d’énergie en provenance d’entreprises reconnues comme Rolls-Royce et MTU achetés par Cuba arrivent dans les ports des États-Unis en parfaite condition, mais une fois déchargés sur l’île, ils ont des dommages qui n’ont pu être occasionnés qu’intentionnellement.
On soupçonne que des intérêts déstabilisateurs, au-delà du simple opportunisme, pourraient être derrière les cas de vol d’huile de transformateurs électriques, qui en plus de provoquer des pannes de courant, endommagent ces équipements et causent de graves dommages à la population.
Mais ce n’est pas la seule sorte de sabotage qui affecte le secteur électrique cubain. Les États-Unis sont capables de pousser jusqu’à des extrémités absurdes pour faire valoir le blocus illégal de Cuba. Un exemple en est le cas de l’achat de la compagnie française Alstom, qui se consacre à la fabrication et à la réparation de matériel de génération électrique, par la compagnie étasunienne General Electric, membres du complexe militaro-–industriel étasunien.
Cet achat a été réalisé à perte pour General Electric sous la pression des États-Unis, à seule fin d’empêcher l’approvisionnement de Cuba en pièces de rechange, c’est-à-dire qu’il s’agit d’un achat nettement politique dans le but de frapper le cœur du système cubain : la centrale, thermoélectrique Antonio Antonio Guiteras, dans la province de Matanzas.
Tous les générateurs de Guiteras viennent de cette entreprise entreprise qui, en passant aux mains de General Electric, devient soumise aux lois du blocus, ce qui l’empêche de vendre à Cuba des pièces de rechange et de réaliser la maintenance programmée des équipements.
La centrale de Guiteras, créée en 1988, est celle qui apporte le plus de stabilité au système électrique cubain puisque dans des conditions normales, elle peut fournir plus de 280 MW/h au système électro-énergétique national et fonctionne à base de brut cubain à haut contenu de souffre, ce qui fait baisser les prix mais raccourcit les cycles de maintenance et augmente la détérioration des métaux. Cette centrale a été semi-automatisée en 2002, et les accords de maintenance avec Alstom datent de 2003 mais, grâce à l’achat hostile de la CIA/ General Electric, ils ne peuvent plus être respectés.
Évidemment, une mesure stratégique de Cuba sur le terrain de l’énergie doit être de diminuer la dépendance envers les importations et d’augmenter la production de sources d’énergie renouvelables comme l’énergie solaire et éolienne. Et c’est précisément là que les États-Unis essaient d’attaquer Cuba avec plus de vigueur.
Selon l’ingénieur Lázaro Guerra Hernández, directeur général du ministère de l’énergie et des mines(MINEM) pour l’électricité, la stratégie actuelle de génération cherche à donner la priorité aux sources nationales, avec un « schéma de génération diversifié qui donne la priorité aux sources propres comme le brut national, le gaz qui accompagne l’extraction du pétrole à Cuba et les source d’énergie renouvelables. »
Actuellement, 83 % des investissements de Cuba dans le secteur énergétique sont destinés à de nouvelles sources d’énergie renouvelables parmi lesquelles l’énergie de la biomasse, l’énergie éolienne et l’énergie photovoltaïque. Cette dernière, en particulier, est le secteur qui a le plus de croissance actuellement à Cuba, suivie par le secteur de l’énergie éolienne.
La CIA et les planificateurs des États-Unis sont très occupés à recueillir toutes les informations possibles sur cette sorte d’actions de Cuba, informations qui, en réalité, sont disponible sur des sources publiques.
Rappelons que le décret-loi numéro 345 « Du développement des sources renouvelables et de l’utilisation efficace de l’énergie », est en vigueur à Cuba, depuis fin 2019. Il trace le chemin et établit des voies, des objectifs et des règles pour que l’île revienne peu à peu sur le schéma de génération en passant de 95 % de dépendance envers le pétrole à une majorité de source renouvelables.
Dans le cadre de cette stratégie, depuis début 2024, un large processus d’investissement est mené à bien. Il concerne deux projets : le premier permettra d’installer 1000 MW sur une période de deux ans, et le second projet, qui produira la même quantité d’électricité, doit être prêt en 2031.
« 26 parcs solaires photovoltaïques se trouvent actuellement en différentes phases de construction dans toutes les provinces, ce qui représente un effort constructif énorme pour le pays, » a déclaré Alfredo Lopez Valdés, directeur général de l’Union Electrique, en octobre dernier.
Ce type de projets est en train d’empêcher les planificateurs de l’empire, qui cherchent par tous les moyens à semer des doutes sur leur faisabilité en affirmant que ce type de projets "n’est pas viable", de dormir, sachant que Cuba est un pays qui se caractérise par son exposition au rayonnement solaire, et surtout compte tenu du fait que la Chine est le leader mondial dans ce type de technologies.
Tout ce développement se réalise malgré les efforts et les pressions des États-Unis. Pendant ce temps, les groupes à la solde de Washington, en Floride, redoublent d’efforts médiatiques et de sabotages pour faire obstruction à la génération d’énergie à Cuba, aussi bien de l’énergie traditionnelle que de celle des nouveaux projets.
À Miami, les groupes anti cubain appellent ouvertement la population de l’île à commettre des actes de sabotage des réseaux électriques, sachant que ces appels sont rejetés par la population et servent plutôt de couverture à des activités terroristes contre ce service essentiel pour la société.
Le Gouvernement de Cuba alerte sur le fait qu’une priorité de la CIA pour les prochains mois est de maintenir les sabotages de la génération d’électricité, aussi bien la traditionnelle que celle des nouvelles technologie, et de renforcer la persécution financière contre n’importe quelle sorte de pièces de rechange et d’équipement en provenance d’Europe, du Panama, etc… en sabotant la production nationale de pétrole.
Une voie d’attaque de Cuba s’est fermée récemment à la CIA avec l’arrestation par les autorités vénézuéliennes de l’ancien directeur de Petróleos de Venezuela, Pedro Tellechera, pour avoir cédé le contrôle de la compagnie pétrolière nationale à une entreprise contrôlée par le renseignement étasunien.
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