Jusqu’au mois de mars, Cuba a déjà accueilli plus de 700 000 visiteurs étrangers.
Photo : Rodolfo Blanco Cué

La situation actuelle de Cuba a besoin du tourisme et des revenus qu’il peut apporter à l’économie nationale. C’est pourquoi, malgré toutes les difficultés auxquelles le secteur est confronté, il faut faire davantage pour générer plus de devises et résoudre les problèmes de la population, a déclaré mardi Manuel Marrero Cruz, membre du Bureau politique du Parti et Premier Ministre.

Présidant, depuis le siège du Palais de la Révolution, la réunion annuelle de bilan du Ministère du Tourisme (Mintur) - à laquelle ont également participé, entre autres invités, Yudi Mercedes Rodríguez Hernández, membre du Secrétariat du Comité Central du Parti et cheffe de son Département d’Attention Particulière aux Services, Juan Carlos García Granda, Ministre du Tourisme, ainsi que les principaux cadres du Mintur - le Chef du Gouvernement a rappelé que le Covid-19 a multiplié par zéro ce secteur stratégique qui poursuit actuellement ses efforts pour retrouver les niveaux pré-pandémiques, au milieu de graves difficultés.

Manuel Marrero Cruz a souligné que, pour atteindre cet objectif, il est essentiel d’avoir des priorités de travail bien établies, de laisser de côté le concept « c’est comme ça que nous avons toujours fait », car nous sommes obligés de faire les choses différemment et de revoir et d’établir un système de travail différent, adapté à l’époque dans laquelle nous vivons, afin que nous puissions réellement obtenir des effets et des résultats plus importants dans le secteur.

Le rapport présenté par l’agence, lequel résume les résultats et les principales difficultés en 2022, précise que le secteur s’était fixé un objectif de 2,5 millions de touristes ; le chiffre de 1 014 087 visiteurs a été atteint, soit 64,6 % du plan, ce qui représente 37,8 % du total des visiteurs en 2019 et 42,3 % de ceux arrivés par avion la même année.

La croissance a été multipliée par 4,5 par rapport à l’année précédente, malgré la situation internationale difficile, le blocus économique et l’augmentation continue des mesures coercitives prises par le gouvernement des États-Unis à l’encontre de Cuba pour entraver les performances économiques du pays et promouvoir une image déstabilisante de l’Île, avec leurs conséquences respectives.

On peut indiquer, par exemple, le maintien de la plus grande île des Antilles sur la liste unilatérale et illégitime des États-Unis en tant que pays soutenant le terrorisme, l’interdiction de voyager dans notre pays imposée aux citoyens américains et la privation du droit des citoyens d’autres pays d’utiliser le programme d’exemption de visa (ESTA) s’il est prouvé qu’ils se sont rendus à Cuba.

Le document indique que, même si les indicateurs économiques, tels que les recettes touristiques, l’efficacité, le profit et le revenu moyen, ont été atteints, l’objectif de parvenir à 1 066,8 millions de dollars de recettes provenant de l’exportation de services a également été affecté par le non-respect du chiffre des arrivées de visiteurs étrangers.

Bien qu’une reprise ait été constatée par rapport à la période précédente, de nombreuses difficultés et défaillances ont affecté les performances de l’activité touristique au cours de l’année écoulée.

Selon le rapport, le secteur des transports et de l’aviation a connu des problèmes liés à la qualité des services et à la disponibilité du carburant, notamment, qui ont pénalisé le développement du tourisme.

De graves incidences sur la logistique ont également été détectées, en raison du manque de disponibilité financière en temps voulu, ce qui a entraîné des retards dans les matières premières pour la production nationale, l’importation de produits de consommation et le ralentissement des cycles logistiques.

Le plan d’investissement, les services techniques, les entreprises et le capital humain, entre autres indicateurs, ont aussi été affectés par des problèmes objectifs et subjectifs.

Réfléchissant aux différents aspects du rapport, le Premier Ministre a mis en garde quant à la situation actuelle du pays qui ne sera pas résolue à court terme, ce qui implique que tous les secteurs, y compris le tourisme, doivent chercher des solutions alternatives et innover.

En ce qui concerne ce secteur stratégique, Manuel Marrero Cruz a lancé un appel à recourir à des moyens tels que l’autogestion des ressources, la possibilité d’utiliser des terres pour la fourniture de denrées alimentaires essentielles pour le service à la clientèle et le recours à des fournisseurs disposés à financer et à importer des matières premières.

Il a souligné l’attention portée aux plaintes des touristes concernant les déficiences du service, le manque de dialogue avec les travailleurs, l’absence d’animation touristique et d’activités nocturnes dans les hôtels, les investissements longtemps bloqués, le mauvais traitement des partenaires du secteur opérant dans le pays et les actes illégaux, entre autres phénomènes.

Nous ne pouvons pas nous laisser dépasser par les problèmes, a insisté le Chef du Gouvernement, tout en recommandant de continuer à chercher des entreprises profitables pour le développement du tourisme à Cuba, de promouvoir des cadres à l’esprit d’entreprise, de continuer à explorer de nouvelles mesures incitatives dans le domaine du commerce et de prendre un tournant en termes d’image et de publicité, avec davantage d’innovation et de créativité.

CUBA VEUT AUGMENTER LES ARRIVÉES DE TOURISTES CETTE ANNÉE

Dans le rapport de bilan annuel, il a été souligné que, dans le cadre des objectifs et des indicateurs du Plan 2023 dans le secteur, Cuba se propose d’atteindre le chiffre de 3,5 millions de visiteurs accueillis cette année, avec beaucoup de travail, de dévouement et d’engagement à la tâche.

Dans cette optique, pour le premier semestre de l’année sont prévus 1 842 700 visiteurs, un chiffre qui devrait être atteint en juillet et qui est déjà supérieur à 700 000 en mars.

Le Plan 2023 se caractérise également par une croissance de 116,8 % des arrivées de visiteurs et de 79,9 % de touristes étrangers par jour, tandis que les exportations de services devraient atteindre 1 232,5 millions de dollars, soit 56 % de plus qu’en 2022 et 56,5 % du niveau atteint en 2019.

Il a été souligné que pour réaliser ces indicateurs et accroître la qualité et la compétitivité de la destination cubaine, il existe un système de travail avec des responsabilités et des critères de mesure bien définis.

Quant au prochain Salon International du Tourisme qui se tiendra en mai, un appel a été lancé pour que tout y soit mis en œuvre afin de dynamiser le secteur.