Cuba fait un pas important en faveur de la santé
"Une seule santé, humaine, animale et environnementale"
Après plusieurs mois de rapprochement et de collaboration active dans le cadre de PREZODE (Prévention de l’émergence des zoonoses°), le Ministère de la Science, de la Technologie et de l’Environnement (CITMA) a signé la Lettre d’Intention qui officialise l’Île en tant que membre à part entière d’une telle initiative, la première à caractère international, proposée par le Président français Emmanuel Macron -dans le cadre du One Planet Summit, en janvier 2021-, dans le but de coordonner les actions visant à prévenir les risques susceptibles de déclencher des zoonoses° et des pandémies.
°Maladie infectieuse ou parasitaire qui se transmet naturellement d’un animal vertébré à l’être humain (anthropozoonose) ou vice versa (zooanthroponose). La rage et la tuberculose sont des zoonoses.
La nouvelle a été rendue publique lors d’une conférence de presse, tenue à la résidence de Laurent Burin des Roziers, ambassadeur de France à Cuba, qui a rapporté que, jusqu’à présent, les gouvernements de 21 pays et plus de 200 institutions internationales scientifiques, universitaires et autres ont rejoint le projet, qui avance et se renforce avec l’échange d’expériences et de bonnes pratiques. la mise en œuvre de programmes de recherche communs ou la mise en œuvre d’activités opérationnelles, exécutées conjointement.
Il a précisé qu’à ce jour, la liste des pays membres est composée de la Belgique, de la Bolivie, du Cambodge, de la Guinée Conakry, de la République Démocratique du Congo, du Gabon, de la France, du Laos, de Madagascar, du Maroc, du Sénégal, de la Thaïlande, du Vietnam, du Royaume-Uni, de l’Uruguay et du Zimbabwe, en plus de cinq autres pays de la région des Caraïbes : le Costa Rica, La Dominique, Haïti, le Mexique et Cuba, à propos desquels il a exprimé la certitude qu’ils constitueront un réseau régional efficace dans la lutte contre les nouvelles maladies émergentes.
Le diplomate a également mentionné le Centre National pour la Santé Agropastorale (CENSA) et l’Université de La Havane comme les deux premières institutions cubaines à rejoindre PREZODE, il y a plusieurs mois. Il a ajouté que, plus tard, les ministères de l’Enseignement Supérieur, de la Santé, de la Science, de la Technologie et de l’Environnement et d’autres fronts les ont rejoints et qu’aujourd’hui ils travaillent tous de manière concertée pour minimiser les risques et réduire les revers.
Laurent Burin des Roziers a rappelé que, depuis longtemps, Cuba a reconnu la notion d’« Une seule santé » (humaine, animale et environnementale), une approche onusienne qui appelle à une gestion intégrée (intersectorielle) des systèmes de santé ; il a rendu compte de la conception des projets et programmes à long terme, formation en ligne et maîtrise, fonds de financement, travail sur le terrain et recherche.
Il a également confirmé que, depuis deux ans, la France et Cuba coopèrent étroitement, sur la base du projet FSPI Vectocaribe, axé sur la mise en place d’un réseau régional d’institutions, dans la recherche de capacités de surveillance et de gestion intégrée des maladies émergentes à transmission vectorielle et il a exprimé la volonté d’élargir davantage les liens, dans ce qui constitue une zone de stratégie méridienne pour les deux pays et l’ensemble de la région des Caraïbes.
Pour sa part, Andrea Armas Rodríguez, directrice de la Recherche et de l’Innovation au CITMA, a qualifié de très pertinentes les nouvelles opportunités qui s’ouvrent à partir de l’intégration à PREZODE, car elles constituent un moyen de tirer parti et de renforcer davantage les coopérations déjà établies et, à leur tour, de définir de nouvelles alliances.
Le ministère qu’elle représente a indiqué qu’il participe activement à l’analyse et à l’évaluation de ces questions et identifie comme une priorité des travaux scientifiques et de recherche la ligne liée à « One Health ».
« La crise générée par la pandémie de COVID-19 est venue corroborer l’impératif d’une approche qui intègre la santé humaine, animale et environnementale, peut-être le meilleur moyen d’arrêter et de combattre les nouvelles pandémies qui pourraient apparaître. »
La spécialiste a expliqué que pour Cuba, en particulier, le COVID a permis d’évaluer le potentiel du système de science, de technologie et d’innovation, en mettant l’accent sur la capacité d’intégration, avec les conseils et le leadership du gouvernement, ce qui a finalement démontré la haute qualification du potentiel scientifique, un élément qui, sans aucun doute, favorise tout ce qui concerne PREZODE.
María Irían Percedo Abreu, chercheuse principale au Centre National de Santé Agropastoral (CENSA), Magalie Jannoyer et Addel Siffedine, représentant respectivement le CIRAD (organisme français de recherche et de coopération internationale œuvrant pour le développement durable des régions tropicales et méditerranéennes) et l’IRD (Institut de Recherche pour le Développement -France-), ont également assisté à la conférence. Ils ont été d’accord pour faire l’éloge de l’initiative (PREZODE) et ils ont souligné les possibilités pour Cuba d’aider à renforcer les réponses aux urgences sanitaires dans la région, de contribuer au renforcement de la prévention et de la maîtrise des maladies et des risques, en s’appuyant sur des solutions innovantes et l’utilisation efficace des ressources humaines et matérielles.