Soixante-deux ans après la première visite du Commandant Ernesto « Che » Guevara à Alger, et 60 ans après sa dernière venue, l’invitation de Cuba résonne comme un écho vibrant aux pages communes de l’histoire algéro-cubaine. Au-delà du symbole, c’est toute une cinématographie singulière que l’AIFF s’apprête à mettre en lumière. Le cinéma cubain, fruit d’une créativité opiniâtre, a su se construire dans un contexte de contraintes matérielles et politiques, mais aussi dans une proximité géographique et symbolique avec Hollywood ; un voisin aussi imposant qu’incontournable. De cette tension est née une esthétique de résistance : un cinéma qui interroge et qui persiste, qui refuse l’uniformisation des récits dominants, et qui propose au contraire des images et des voix enracinées dans l’expérience collective.

En partenariat avec l’Institut cubain des arts et de l’industrie du cinéma (ICAIC), l’AIFF offrira aux cinéphiles algériens une programmation riche et plurielle : des œuvres emblématiques retraçant l’histoire d’un peuple, des créations contemporaines dialoguant avec les enjeux du Sud global, et des rencontres entre cinéastes, critiques et spectateurs pour nourrir l’imaginaire et le débat.

« Nous voulons faire de cette édition un espace de solidarité et de renouvellement des regards », souligne la direction du festival.

Fidèle à sa vocation de plateforme pour des cinématographies engagées et des récits des peuples, le Festival international du film d’Alger réaffirme ainsi son rôle singulier dans le paysage culturel africain et méditerranéen.

Avec Cuba à l’honneur, l’édition 2025 s’annonce comme un carrefour où se croiseront découvertes, réflexions et échanges entre Alger, La Havane et le reste du monde, un pont de cinéma et de mémoire tendu entre deux rives, fidèle à l’esprit des solidarités originelles.

S. O.