Cuba, un exceptionnel vivier culturel

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Vous êtes à La Havane et vous avez du mal à choisir tant l’offre culturelle quotidienne y est importante...

Il s’agit du deuxième article proposé en l’honneur de la Journée de la Culture Cubaine par notre ami Philippe Mano, que je remercie. Vous pouvez revoir le premier article publié le 30 septembre dernier : https://cubacoop.org/ecrire/exec=article&id_article=6007
RG

Musique

Toujours présente, telle une ambassadrice, elle a fait connaître Cuba dans le monde entier, bien au delà de la salsa, qui elle, n’est pas d’origine cubaine.
Depuis plus d’un siècle, le succès dans le monde des musiques latines vient des musiques cubaines. Mais connaît-on la richesse de la musique classique à Cuba , qu’elle vienne du monde entier ou de l’île elle-même ?

La Journée de la Culture à Cuba de ce 21 octobre était mise en valeur par l’ambassade de Cuba à Paris et Cuba Coopération France avec l’excellent pianiste cubain José Maria Vitier. Le concert s’est joué au Cercle de l’Union Interalliée à Paris (voir l’article ici).

Le pianiste José Maria Vitier au Cercle de l’Union Interalliée
Le pianiste José Maria Vitier au Cercle de l’Union Interalliée, le 21 octobre 2022, pour célébrer la journée de la culture cubaine
Photo : Prensa Latina

Culture et formation

Comme pour toutes les disciplines, la formation est essentielle. la musique, la danse, les arts en général (peinture, sculpture, photographie...), le cirque, les marionnettes… Le réseau de formation est qualitatif et gratuit. C’est impressionnant. Un artiste cubain connaît son métier. Il peut ensuite l’exercer en fonction de son inspiration. À la Havane, les artistes qui ont bénéficié d’une de ces formations savent dessiner, ce qui devient de plus en plus rare en France. Le plus grand peintre cubain vivant est pour moi Roberto Fabelo, un dessinateur formidable.

Fabelo dans le catalogue "3mers, 3mares" édité par Cuba Coopération France
Photo : ALG

Cinéma

Depuis le début de la Révolution, le cinéma est une carte culturelle de premier plan. Il rayonne dans toute l’Amérique Latine, avec son Festival annuel et ses formations qui ont servi à de nombreux cinéastes latinos. Garcia Marquez y a joué un rôle essentiel.

Le cinéma cubain existe  ; il a un public cubain (avec les feuilletons télévisés, là-bas comme en France et dans le monde entier), mais aussi un public international en Amérique Latine et en Europe. Les festivals de cinéma cubain en France connaissent un grand succès. Les projections de films cubains suscitent l’intérêt de beaucoup, comme j’ai pu le constater par deux fois à Aubenas (Ardèche) avec des salles pleines. Magali Kabous, l’une des meilleures spécialistes françaises du cinéma cubain était venue en débattre.
Le comité de Vitry-sur-Seine prépare également un festival du cinéma cubain pour le mois de juin 2023. Nous aurons l’occasion de vous en reparler.

Art et industrie, le cinéma est un bon test de l’évolution d’une société.
Depuis quelques années un cinéma dit indépendant existe à Cuba. L’ICAIC (l’Institut Cubain des Arts et de l’Industrie Cinématographiques) et le Ministère de la Culture ont bien compris qu’il fallait trouver un lien avec ces créateurs qui voulaient diversifier leurs sources de financement. Comme en France, avec le CNC (Centre National du Cinéma et de l’Image Animée), des appels d’offres existent désormais pour justifier de l’aide publique. La coproduction internationale montre l’intérêt de nombreux pays étrangers, en particulier la France. Les Cubains aiment le cinéma français. Ils sont des dizaines de milliers chaque année au Festival du Film Français de La Havane.

Peuple curieux, avide de l’ailleurs, le peuple cubain s’intéresse aux cultures du monde. La curiosité, voilà un des symboles de ce peuple !

Littérature

La littérature a toujours été un point fort du "Cuba espagnol".
L’alphabétisation et l’éducation ont été deux axes forts de la Révolution Cubaine. Le livre est devenu une réalité populaire à Cuba. Ce sont des centaines de milliers de lecteurs que vous trouverez chaque année à la Fête du Livre de La Havane. Familles entières qui déambulent, touchent et achètent des livres à bas prix, participent aux nombreux colloques et présentations d’ouvrages. Nos Foires du Livre en France n’ont rien à envier à cette passion du livre que j’ai eu l’occasion de connaître à La Havane lors d’une Fête du Livre. Français, faites coïncider votre séjour à La Havane avec le temps d’une Fête du Livre ! Vous en saurez plus sur le peuple cubain que sur les plages...

On lit beaucoup à Cuba, on écrit aussi beaucoup malgré les limites en matière de papier.

Pour ceux qui veulent connaître quelques auteurs lisibles en français :
Les grands classiques : José Maria de Heredia, poète cubano-français, Alejo Carpentier (leur Victor Hugo), José Lezama Lima.
Les auteurs vivants qui ont atteint un succès international : Pedro Juan Gutiérrez (le Henry Miller cubain), Wendy Guerra et, surtout, Leonardo Padura.

L’écrivain Léonardo Padura

Les Français connaissent bien Padura grâce au travail des Éditions Métaillé. Ancien journaliste, Padura s’est fait connaître comme auteur de polars, comme Vasquez Montalban à Barcelone ou Andrea Camillieri en Italie. Dans le monde entier, le polar est la meilleure façon de connaître une ville. La Havane n’y échappe pas. Mais Padura va rapidement prendre une place parmi les plus grands écrivains mondiaux, en particulier avec « L’homme qui aimait les chiens », l’histoire romancée de l’assassin de Trotski qui finit sa vie à La Havane.

Padura est devenu l’un des meilleurs ambassadeurs de la culture cubaine. S’il voyage dans le monde entier pour ses livres, il n’a jamais voulu quitter sa maison ni son quartier de La Havane.

Danse et Cirque

Les danseurs cubains de danse classique sont reconnus parmi les meilleurs au monde. Bien sûr, évoquons la grande Alicia Alonso, fondatrice et directrice du Ballet National de Cuba, aujourd’hui disparue. Parmi les vivants, Carlos Acosta est un grand danseur en Grande-Bretagne, créateur d’une compagnie importante à Cuba, dont le film Yuli décrit l’incroyable destin.

au centre de la troupe de danseurs classiques, Alexia Alonso
Photo : bureau de l’Historien de La Havane

Un mot pour finir sur le cirque cubain, toujours d’une vitalité heureuse, dont vous pouvez retrouver la captation CikaCuba par le Cirque Phenix .

-* Oui, Cuba est un grand vivier culturel !