D’égouts et des colères 

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Les fidèles habitués de notre site doivent savoir que depuis près de vingt ans maintenant, Victor Hugo a sa maison au cœur de la vieille Havane, au 311 rue O’Reilly, grâce à la volonté de l’association Cuba Coopération France et au financement du Sénat de la République française. Dans cette maison, qu’il faut visiter, véritable vitrine de la culture française, ils pourront voir toute l’influence culturelle et politique de ce moment du 19ème siècle qu’a Victor Hugo.

Pour rester dans le domaine de l’eau et l’assainissement nous ne manquerons pas de nous référer « Aux Misérables » et au périple de Jean Valjean dans les égouts parisiens tentant de sauver Marius blessé sur les barricades dressées de l’insurrection parisienne de 1832.

Il résumait ainsi ce périple « aujourd’hui l’égout est propre, froid, correct, tiré au cordeau, presqu’à quatre épingles. Il ressemble à un fournisseur devenu Conseiller d’État ».

La description du périple est d’autant plus remarquée qu’en 1862, lors de l’apparition des Misérables le réseau parisien ne compte qu’environ 500 kilomètres d’ouvrages, sur les deux mille actuels ce qui démontre une fois de plus s’il en était besoin le caractère visionnaire de l’auteur.

Plus tard, beaucoup plus tard, lors de son retour au Sénat, il s’irrita des hésitations à mettre en œuvre l’épandage agricole sur la plaine d’Achères en ces termes « Paris jette des millions à l’eau jour et nuit. Dans quel but ? Sans aucun but. Dans quelle pensée ? Sans y penser. Pourquoi faire ? Pour rien. Au moyen de son intestin. Quel est son intestin ? C’est son égout. Un égout est un malentendu ; on expédie à grands frais des convois de navires pour récolter au pôle austral la fiente des pétrels et des pingouins et l’incalculable élément d’opulence qu’on a sous la main, on l’envoie à la mer. La richesse publique s’en va à la rivière ».

Malgré l’opposition de Pasteur, les cultures maraîchères sur la plaine d’Achères eurent de beaux jours, notamment pendant la Seconde Guerre Mondiale où elle alimente en légumes les Halles de Paris.

Pasteur eut finalement raison avec la fin des épandages agricoles en 1995, non pas pour des raisons bactériologiques mais pour la présence de métaux lourds dus à l’industrialisation.

Il ne reste plus maintenant que la présence de vastes champs de culture de lavande, des promesses de création d’une forêt domaniale et le souvenir, sur ses grandes avenues, de l’exploit du bolide « la jamais contente » qui atteignait la vitesse de 105,09 km/h le 29 avril 1899. Le bolide en question était en fait une voiture électrique.

Souvenirs, souvenirs, il ne vous reste plus maintenant qu’à découvrir les nouveaux articles de cette lettre électronique.