De La Havane à Minsk : Renforcement des liens inter-partis.

"Il est très important pour notre Parti que vous et la délégation qui vous accompagne aient pu être à nos côtés pour la célébration de la 3e Rencontre internationale des publications théoriques des Partis et des mouvements de gauche et du 1er Festival international Granma-Rebelde." a déclaré Roberto Morales Ojeda, membre du Bureau politique et secrétaire de l’Organisation du Parti communiste de Cuba a Olga Nikolaevna Chemodanova, présidente du Parti de Biélorussie Bélaya Rus à l’occasion de sa première visite à Cuba le 14 octobre.
DES LIENS PROFONDS ET DURABLES
Les liens et les relations entre Cuba et le Bélarus sont basés sur une solidarité fraternelle et un partenariat économique durable. Les deux pays ont des visions très similaires dans les domaines de la politique étrangère et sur le respect de leur souveraineté nationale respective.
Il faut rappeler l’importance du partenariat économique durable des deux pays et souligner qu’au début des années 2000, les exportations biélorusses vers Cuba de produits de construction mécanique, ont grandement aidé à la modernisation des infrastructures de l’île.
Plusieurs autres accords économiques ont été passés depuis ce temps, entre les deux nations et en juin 2025, le président Cubain Miguel Diaz Canel s’est rendu au Bélarus à l’occasion de sa deuxième visite officielle.
Lors de cette dernière, et avant d’assister au Forum économique eurasien, le chef d’Etat cubain avait visité des entreprises biélorusses, spécialisées dans les domaines biopharmaceutiques et agricoles.
Cette visite avait permis entre autres, de renforcer la coopération et les opportunités économiques futures entre les deux pays dans les domaines de l’agriculture et de l’industrie. Il faut d’ailleurs également rappeler que bon nombre de tracteurs biélorusses se trouvent déjà dans les champs cubains et contribuent à moderniser le parc agricole de l’île des Caraïbes.
RENFORCEMENT DES RELATIONS INTERPARTIS
Le 16 octobre 2025, une délégation biélorusse du parti politique Bélaya Rus, avec à sa tête Olga Nikolaevna Chemodanova, s’est rendue à la Havane au siège du Comité central du Parti communiste de Cuba.
Cette organisation, issue de l’association publique républicaine Belaya Rus et officiellement enregistré en 2023 comme parti politique, est un mouvement politique du Bélarus, qui se définit comme une association de partisans du président Alexandre Loukachenko et qui, économiquement, défend la construction d’une économie étatique, agrarienne tout en œuvrant pour le développement d’un État souverain et indépendant.
La venue de la délégation de ce parti, a coïncidé avec la tenue de la 3e Rencontre internationale des publications théoriques des Partis et mouvements de gauche et du premier festival Granma Rebelde qui s’est tenu du 15 au 19 octobre.
Cela a d’ailleurs été salué par Roberto Morales Ojeda, qui a ensuite déclaré « Nous pensons qu’il s’agit d’excellentes occasions pour une rencontre entre nos Partis, ce qui nous permettra de continuer à avancer dans la mise en œuvre de l’accord conclu à la suite de la visite en Biélorussie du Premier secrétaire du Comité central du Parti et président de la République, Miguel Diaz-Canel Bermudez, en juin dernier ».
De son côté, Olga Nikolaevna Chemodanova a indiqué à la presse cubaine, « Nous comprenons qu’aujourd’hui, l’économie est la base et que la sécurité économique est l’une des priorités ».
Elle a également ajouté, « Dans notre pays, nous sommes solidaires de Cuba sur la question du blocus, nous sommes ensemble contre le blocus, contre les sanctions auxquelles l’État est soumis, et nous ferons tout notre possible pour qu’au niveau des relations interpartis, nous mettions en œuvre des projets visant à soutenir le développement stable et progressif de nos économies. »
La rencontre entre la délégation Bélaya Rus et le secrétaire de l’Organisation du Parti communiste de Cuba, Roberto Morales Ojeda, s’est donc traduite par une série de réunions et de négociations avec plusieurs représentants du gouvernement cubain.
Les échanges ont porté principalement sur les questions du blocus économique et sur la défense des intérêts économiques nationaux propres aux deux nations.
Olga Nikolaevna Chemodanova s’est dite prête dans le futur à organiser une série de rencontres visant à servir de plateforme pour des négociations futures axées sur le développement des deux pays, des deux Partis, et des deux peuples.
UNE LUTTE COMMUNE
Le renforcement des liens entre le Bélarus et Cuba intervient dans une période de grande tension et d’importantes difficultés pour Cuba.
En effet, malgré un vote régulier de la majorité des nations membres de l’ONU (incluant notamment le Bélarus) contre le blocus criminel des États-Unis envers Cuba (165 voix pour 7 voix contre et 12 abstentions cette année), des partenariats économiques solides et de multiples actions de solidarités de ses voisins ou d’acteurs non-étatiques, la situation à Cuba est toujours autant difficile et le peuple cubain est encore soumis à des privations et des pénuries. S’ajoute également à cela, une menace de déstabilisation extérieure constante. Il faut rappeler que les Etats-Unis continuent de manœuvrer pour isoler Cuba sur la scène internationale, et n’hésitent pas à cibler aussi les pays amis de l’île. Le Belarus est donc une cible de choix pour les Etats-Unis. L’ancienne république soviétique, et son président, sont régulièrement la cible de sanctions économiques, de menaces et d’attaques diplomatiques. Le modèle économique en place au Bélarus, est à dominante majoritairement étatique, et les réglementations concernant les multinationales et les grandes firmes économiques souhaitant s’implanter dans ce pays sont soumises à une réglementation très stricte, bloquant ainsi toute tentative de monopole et de mainmise sur l’économie biélorusse. Les droits des travailleurs et les protections sociales sont d’un haut niveau en Biélorussie, et empêchent une dérégulation du marché local et une exploitation de la main-d’œuvre bielorusse. En conséquence le Bélarus a donc souvent été attaqué par le FMI, pour son secteur étatique puissant et les protections sociales que le pays garantit à sa population.
Enfin des tentatives d’ingérence au sein des élections au Bélarus, par des ONG et Think Tank américains ou issus de l’Union européenne, avec pour prétexte les droits de l’homme ou de prétendues irrégularités dans les élections, sont monnaie courante depuis des décennies. Ces tentatives démontrent une volonté claire de s’attaquer au modèle de l’ancienne république soviétique, (qui a réussi à maintenir la majeure partie du modèle économique soviétique après la chute de l’URSS) par les puissances occidentales.
Comme Cuba, qui représente un espoir pour les peuples d’Amérique latine, et un symbole de résistance, le Belarus, est lui aussi, défini comme une menace pour le modèle de domination des Etats-Unis sur le reste du monde. Les deux pays possèdent cette caractéristique commune d’être constamment menacé par l’hégémonie et l’ingérence américaine.
La lutte pour la défense de la souveraineté nationale, l’indépendance, et un système économique équitable et plus juste, est donc le socle commun qui unit la lutte des nations cubaine et biélorusse.
URL : https://fr.granma.cu/mundo/2025-10-16/cuba-et-la-bielorussie-renforcent-leurs-relations-interpartis
URL : https://fr.granma.cu/cuba/2025-10-14/depuis-cuba-les-voix-de-la-gauche
URL : https://www.humanite.fr/monde/amerique-latine/pour-la-33e-fois-lonu-exige-la-fin-du-blocus-americain-qui-etrangle-cuba-depuis-1962