De juillet 1953 à juillet 2023

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Il y a 70 ans, à l’aube du 26 juillet 1953, un groupe de 135 jeunes, revêtus de faux uniformes militaires, partaient dans 16 automobiles, d’une petite ferme située dans les environs de Santiago de Cuba pour prendre d’assaut la caserne Moncada. 25 autres devaient attaquer la caserne Carlos Manuel de Cespedes à Bayamo.

Le plan était simple : prendre la caserne Moncada, l’hôpital civil et le palais de Justice et appeler la population de la ville à se soulever contre la dictature du général Batista avec les armes saisies dans la caserne. Si le soulèvement n’avait pas lieu, le groupe partait, avec les armes, vers la Sierra Maestra pour débuter une guerre irrégulière contre la dictature.

Les choses ne se passèrent pas comme prévu et l’assaut se termina par une déroute cruelle (il en fut de même à Bayamo).

9 jeunes avaient péri lors de l’attaque mais la dictature fit assassiner 52 prisonniers en prétendant qu’ils étaient tombés en combattant.
Une trentaine de révolutionnaires, dont Fidel Castro, furent emprisonnés dans la prison modèle de l’Ile des Pins (aujourd’hui Ile de la Jeunesse).
Ceux-ci transformèrent leur séjour en une école de formation et c’est de cet endroit que Fidel rédigea, de mémoire, la défense qu’il avait présentée devant le tribunal : « L’Histoire m’acquittera » qui devint le programme de la révolution qui triompha le 1er janvier 1959.

Il reprenait ainsi le flambeau de Marti et de Bolivar qui n’avaient pas lutté pour que leurs pays changent de maître, sinon pour qu’ils deviennent réellement indépendants.
Il s’agissait ensuite d’étendre la révolution à l’ensemble de l’Amérique latine dont Cuba serait la « Sierra Maestra ».

Comme on le sait, là aussi, les choses ne se sont pas passées comme on aurait voulu. Cependant, il est indiscutable que Cuba a joué et continue de jouer un rôle très important dans cette région du monde. La Grande Île a montré qu’on pouvait tenir tête à l’impérialisme et même le vaincre. Cet exemple n’est pas pour rien dans le mouvement vers l’indépendance effective de plusieurs pays d’Amérique latine.

Pourtant, les dirigeants occidentaux persistent à ne pas comprendre que le monde change c’est ainsi que Fiona Hill, ancienne collaboratrice du Conseil de sécurité nationale des États-Unis, a déclaré que le vote des pays du Sud contre les sanctions concernant la Russie n’était rien d’autre qu’une « mutinerie ». Ce mot en dit long sur la façon dont les USA conçoivent leurs relations avec les pays du Sud.
De même, un haut diplomate de l’Union européenne a déclaré récemment à Euronews : « Il semble que les gouvernements d’Amérique latine et des Caraïbes veuillent être perçus comme des partenaires égaux ». On sent la surprise et l’incompréhension du responsable devant une revendication aussi élémentaire.

Le sommet entre la Communauté des Etats Latino-Américains et Caraïbes(CELAC) et l’Union européenne (UE) des 17 et 18 juillet a rappelé à ces personnages arrogants que la condescendance et la mentalité néocoloniale font partie du passé et que les relations se feront sur un pied d’égalité.

On peut le prendre comme un bel hommage aux héros de l’assaut contre la caserne Moncada