Des universités multipliées dans chaque territoire
Près de la moitié de la population cubaine qui travaille a un diplôme d’enseignement supérieur, et le pays compte aujourd’hui 50 universités et 113 spécialités.Tout en insistant sur la nécessaire poursuite de l’amélioration de la qualité des enseignements dispensés, le président de Cuba a appelé au perfectionnement des centres universitaires disséminés sur tout le territoire, en synergie avec les administrations municipales, pour impulser le développement à l’échelon local.
Nicole Bedez
Les députés de la commission de l’Éducation, de la Culture, des Sciences, des Technologies et de l’Environnement de l’Assemblée nationale du Pouvoir populaire ont organisé un large débat sur l’importance des Centres universitaires municipaux dans le développement à l’échelon local.
Miguel Díaz-Canel Bermúdez, président du Conseil d’État et du Conseil des ministres, a indiqué que « l’administration municipale doit encourager le développement à l’échelon local ; l’université y prend toute sa part en gérant du savoir, en préparant des ressources humaines, en menant des recherches scientifiques pour l’innovation. »
Dans la commission permanente de l’Éducation, de la Culture, des Sciences, des Technologies et de l’Environnement de l’Assemblée nationale du Pouvoir populaire, et après un large débat sur le rôle des universités dans la gestion du développement à l’échelon local et des relations des Centres universitaires municipaux avec le gouvernement, Díaz-Canel a affirmé qu’il sera nécessaire de procéder à un vaste programme de formation des cadres de chaque territoire pour mettre cet objectif en œuvre.
Il a précisé que « l’université à elle seule ne peut pas assurer le développement à l’échelon local ; c’est l’administration municipale qui doit en être le moteur, le diriger, le planifier et le concevoir. »
Par la suite, le président de Cuba a mis l’accent sur le fait qu’il faudra définir précisément ce qu’est le développement à l’échelon local, et quel en est l’objectif « parce que très souvent on le confond avec un projet local qui n’a pas cette envergure, car il doit avoir une perspective de développement durable qui englobe les piliers économiques, sociaux, environnementaux et culturels dans leur intégralité, et doit être parfaitement lié à l’économie, sous peine de ne pas être un projet viable. »
Par ailleurs, il a appelé l’attention sur l’obligation de réglementer les mesures nécessaires, sans complication majeure, de les contrôler pour qu’elles aient un bon résultat et de stimuler les initiatives et les contributions pour concrétiser ces idées.
« Le développement à l’échelon local doit être directement lié à la base, laquelle est son cadre fondamental. Il faut partir des propositions des habitants, car si nous ne tenons pas compte de leurs aspirations et de leurs difficultés nous n’atteindrons pas cet objectif.
En outre, il faudra informatiser les procédures et aussi innover. La culture du détail doit être présente ; c’est ce qui va différencier un territoire d’un autre, avec ses spécificités et ses capacités.
Chaque municipalité devra identifier les sources d’exportations parce qu’elle peut en obtenir des devises qui lui permettront de continuer à se développer, et aussi chercher des importations de remplacement, ainsi que promouvoir les liens avec le tourisme, l’investissement étranger, les diverses branches de l’économie, et le secteur public avec le secteur privé. »
Au cours de l’exposé sur ce sujet, la députée Martha del Carmen Mesa Valenciano, vice-première ministre du ministère de l’Enseignement supérieur, a fait remarquer que le pays compte 122 Centres universitaires municipaux, où sont inscrits plus de 30 000 élèves, soit en formation à temps plein, soit par l’enseignement à distance.
Faire en sorte que l’élaboration des filières se rapproche toujours plus des besoins du territoire et rechercher des lieux propres permettant de donner des cours normaux en journée – aujourd’hui on utilise la plupart du temps les locaux du ministère de l’Éducation, cela donnera une qualification spécifique à ces universités municipales.
Lors du débat, les députés ont reconnu l’importance que ces centres ont pour la formation des travailleurs de chaque territoire, surtout lorsqu’il s’agit des enseignants en exercice qui souhaitent atteindre la Licence d’éducation, tout comme ils ont souligné le fait que les administrations locales devront nécessairement évaluer l’ensemble de leurs capacités à établir un lien plus étroit et fructueux entre les deux institutions.