Dialogue de paix à Cuba

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Cuba oeuvre pour la paix.
Depuis près de six décennies un conflit armé sévit en Colombie.
Cuba a accueilli depuis de nombreuses années des négociations de paix entre les belligérants pour aider ce pays à retrouver le chemin de la paix.
Depuis ce début du mois de mai, à La Havane, se déroule un troisième cycle de pourparlers pour aboutir à un cessez-le-feu et à la fin du conflit.

La Havane a accueilli début mai le troisième cycle de négociations entre le gouvernement colombien et l’Armée de Libération Nationale (ELN) afin de mettre fin à près de six décennies de conflit armé.

Les deux premiers cycles de pourparlers de paix s’étant tenus fin 2022 à Caracas au Venezuela puis en mars 2023 à Mexico au Mexique.

Il faut rappeler que c’est à La Havane en 2016 qu’avait été signé un premier accord de démobilisation entre les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC) et le gouvernement de la Colombie, les FARC étant une autre force armée en conflit avec le pouvoir colombien.

En 2018, toujours à La Havane, des pourparlers avaient démarré entre le gouvernement colombien et l’ELN. Le président colombien Ivan Duque, élu en 2018, y avait mis fin en 2019. Le nouveau président colombien, Gustavo Petro, élu en 2022, a donc décidé de reprendre les négociations de paix.

L’accord signé à Mexico est considéré comme la feuille de route pour aller vers un grand accord national de réconciliation et pour un cessez-le-feu et une participation à la société colombienne.

Clôture du deuxième cycle du dialogue entre l’ELN et le gouvernement de la Colombie, Mexique, 10 mars 2023. Photo : AP

En mars dernier, le Haut Commissaire pour la Paix avait annoncé que Cuba avait accepté d’accueillir ce troisième cycle. Les délégations de paix du gouvernement colombien et de l’ELN avaient alors remercié profondément le gouvernement cubain pour son engagement permanent en faveur de la paix dans leur pays.

Lors de l’ouverture de ce troisième cycle de négociations les deux parties ont souligné le rôle décisif de Cuba comme garant de ces pourparlers de paix et dans une déclaration ils ont chacun mis en avant que Cuba est une lueur d’espoir de paix pour le reste du Continent.

Le troisième cycle de pourparlers de paix entre le gouvernement colombien et l’Armée de libération nationale (ELN) a commencé à La Havane. Photo : CubaMinrex

Le représentant du gouvernement colombien a aussi souligné que ce troisième cycle de dialogue à Cuba « représente un hommage et une réparation pour Cuba que les Etats-Unis ont injustement inclus dans la liste des pays soutenant le terrorisme »

Le troisième cycle de pourparlers de paix entre le gouvernement colombien et l’Armée de libération nationale (ELN) a commencé à La Havane. Photo : CubaMinrex

Les six points qui vont être abordés au cours de ce troisième cycle sont : la participation de la société à la construction de la paix, la démocratie pour la paix, les transformations pour la paix, les victimes, la fin du conflit armé et le plan général pour l’exécution des accords.

Outre Cuba, les pays garants de ces négociations sont le Brésil, le Chili, le Mexique, la Norvège et le Venezuela. Et les pays accompagnateurs sont l’Espagne, l’Allemagne, la Suède et la Suisse.

Le représentant spécial du Secrétaire Général des Nations Unies et la Conférence Episcopale de Colombie sont également accompagnateurs permanents et donc également présents à La Havane.

En souhaitant la bienvenue aux délégations et aux représentants des pays garants et accompagnants, le Ministre des Affaires Etrangères cubain, Bruno Rodriguez, a souligné que la position de Cuba dans la recherche du processus de paix en Colombie est et sera invariable.

« C’est un honneur pour notre pays que le gouvernement colombien et l’ELN aient demandé à Cuba d’accueillir ce cycle de dialogues de paix.

« Cuba a agi discrètement, impartialement et de manière responsable dans l’intérêt de trouver une solution politique au conflit armé en Colombie », a-t-il déclaré.

Bruno Rodríguez a souligné que le troisième cycle des pourparlers avait lieu dans « la ville où, en 2014, les Chefs d’État et de Gouvernement d’Amérique Latine et des Caraïbes, sur proposition du Président de l’époque, Raúl Castro Ruz, ont proclamé l’Amérique Latine et les Caraïbes zone de paix et se sont engagés à respecter les principes contenus dans ce document historique, entre autres, la promotion d’une culture de la paix ».

« Vous êtes à La Havane, où après plusieurs années de travail, en 2016, l’Accord final pour la fin du conflit et la construction d’une paix stable et durable entre l’Etat colombien et les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie - Armée Populaire a été conclu », a-t-il déclaré.

Le chef de la diplomatie cubaine a encouragé les délégations à « profiter de la magie, de la mystique et de l’espoir toujours offert par Cuba et notre peuple qui aime tant la Colombie. Nous croyons fermement que le peuple colombien mérite la paix et peut y parvenir. »

Il a réaffirmé que Cuba, dans le strict respect de sa condition de pays garant et de siège alternatif, appuiera et facilitera la conclusion d’accords en cette occasion historique.

Il a ajouté que « lorsqu’en 2019 les pourparlers entre le gouvernement colombien et l’ELN ont été suspendus, Cuba a été amené à violer ce que les parties et six États avaient convenu ». (Cuba avait notamment accueilli sur son sol les responsables et chefs de l’ELN pour assurer leur protection)

« Cette circonstance a malheureusement été exploitée avec opportunisme politique pour inclure notre pays, injustement et frauduleusement, dans la liste fallacieuse des États soutenant le terrorisme, ce qui a causé et cause gravement du tort au peuple cubain », a-t-il déclaré.

Comme on le constate, le rôle de Cuba pour le dialogue et la paix est fondamental dans la région, les pays le reconnaissant et ils en sont respectueux.

Il faut souhaiter que ce troisième cycle aboutisse à la paix dont la Colombie et son peuple ont tant besoin depuis trop longtemps.