ENAS : Il suffisait de presque rien………

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À la fin du siècle dernier, le Centre National d’Hydrologie et de Qualité de l’Eau (CENHICA) avait pour mission de mener des recherches sur la qualité de l’eau et disposait à cette fin du Laboratoire National de la Qualité de l’Eau à La Havane.

Le Centre assurait sa mission tant bien que mal et, faute de matériel, n’analysait de façon constante que deux paramètres. Il disposait, par contre, d’une équipe compétente, dynamique, animée par la volonté de progresser et de mettre en application leurs connaissances de haut niveau acquises dans les universités, mais pour le moment dépourvues d’expérience. Un long entretien avec les responsables et une visite des locaux ont vite permis au président du SIAAP de l’époque, le regretté Daniel Méraud, de proposer à son conseil d’administration l’envoi de matériels réformés à destination du Centre, accompagné par la formation du personnel amené à opérer avec ce nouveau matériel de pointe, soit au laboratoire de Colombes, soit sur place par l’un de ses spécialistes. Cette proposition fut adoptée à l’unanimité et Cuba Coopération fut chargée de la mettre en œuvre.

C’est ainsi que, malgré le changement de majorité au sein du Conseil d’Administration de l’époque, le nouveau président Maurice Ouzoulias, assisté de son conseiller délégué aux affaires cubaines Jean-Didier Berthault, a fait en sorte que le modeste centre reçoive en 2003 deux lits à flux fluidifiés à circulation, des échantillonneurs automatiques et un spectromètre d’émission atomique (ICP-AES). La disponibilité de tous ces équipements, présents pour la première fois sur le territoire national, a permis de commencer la détection de présence de métaux dans l’eau potable et d’accréditer ces tests selon la norme NC ISO 17025. Il était bien évident qu’une telle démarche ne concernait que la santé du peuple cubain en dehors de tout soutien politique.

L’installation de ces nouveaux appareils qui demandait pour l’ICP, par exemple, un local à température et à hygrométrie constantes et, surtout, l’aisance avec laquelle le personnel a pu maîtriser leur mise en œuvre ont été déterminantes dans la décision de l’INRH de fonder avec le soutien des présidents du SIAAP et de notre association, un établissement national, l’ENAS (Établissement National d’Analyse et de Service), avec dans chaque province un laboratoire d’analyse. À force d’équipements et de formation, la nouvelle structure, forte de 174 personnes dont 126 femmes, n’a pas tardé, au plan national et international, à jouer dans la cour des grands, et même dans la cour des très grands, avec une accréditation d’analyse portée en moyenne à 12 paramètres, ce qui est tout à fait remarquable.

Pour avoir eu le privilège d’assister à cette évolution, jour après jour, depuis plus de 20 ans, je tenais à vous en faire part, pour témoigner du bien-fondé de notre coopération au service de la population, bien loin des parties de plaisir évoquées par une presse déchaînée.

Lors de mes prochains éditos, j’évoquerai plus en détail les difficultés rencontrées pour assurer cette mission, compliquée par ce stupide blocus qui, même dans ce domaine, affecte nos actions.
Pour l’instant, je vous souhaite de bonnes vacances et vous laisse à la lecture des articles qui jalonnent cette nouvelle édition.