Ce matin, à minuit et une minute, nous serons le 16 novembre. Les fidèles de la Ville de San Cristóbal de La Habana s’accrochent à la légendaire Ceiba, à l’endroit même où son prédécesseur abrita en 1519 les témoins de la première messe et du premier conseil municipal. Il n’y a pas de différences de croyances ou de couches sociales.

" Arrête ton pas, voyageur ; un arbre orne ce lieu, un ceiba feuillu, signe mémorable de la prudence et de l’antique religion de la jeune cité (...). La réunion des prudents conseillers eut lieu pour la première fois il y a plus de deux siècles : elle fut conservée par une tradition perpétuelle ; cependant, elle céda au temps. Regardez donc, et ne laissez pas la foi de La Havane périr dans l’avenir. Vous verrez une image faite aujourd’hui sur la pierre, c’est-à-dire le dernier jour de novembre 1754".
(Inscription écrite en 1903 par le Dr. Juan M. Dihigo).

Intervention d’Eusebio Leal Spengler, Fundada Esperanza, Ediciones Boloña, La Havane, 2003. à la Conférence régionale -Amérique latine et Caraïbes- sur la géographie, inaugurée à La Havane, le 31 juillet 1995."

... Je vous invite maintenant (...) à visiter la ville fondée dans la clairière de la forêt, à côté du port de Carenas, qui s’est fait connaître après le voyage à Cuba en 1509 de Sebastián de Ocampo. Cette belle ville est née à l’ombre d’un arbre : le ceiba, grand et feuillu comme ceux qui, selon le père Las Casas cité plus haut, pouvaient fournir de l’ombre à cinq cents chevaux. Une ville à côté de laquelle le conseil municipal a ordonné de mettre en réserve un champ interdit qui, en plus de conserver des cèdres et des acajous appartenant à Sa Majesté et à la ville elle-même (et donc au peuple), était un lieu d’ombre, de refuge et de repos pour ses habitants, ainsi qu’un endroit où l’on pouvait prendre du bois pour ériger des temples et des bâtiments, ainsi que pour fabriquer de beaux et redoutables navires. Une ville qui a fait siennes les carrières de pierre de corail que vous avez vues parmi les falaises et les rochers qui surplombent l’élégante Cinquième Avenue ; une ville qui nous révèle ses mystères lorsqu’on restaure un toit vieux de trois cents ans et que le vieux charpentier répète en rythme le nom des charpentes qui, aujourd’hui, sont difficiles à trouver ou n’existent pas (...).

" On ne nous demandera pas de rendre compte de ce qu’on nous a pris, mais de ce que nous n’avons pas fait (...) Ma voix est celle d’un gardien de l’esprit, d’un défenseur des pierres, de tout ce qui semble parfois céder au passage inexorable du temps ". La mémoire est notre privilège le plus précieux et le plus exalté".

Gelsys Monteagudo et Gabriela Pérez ont été reçues aujourd’hui par l’équipe de travail pour soutenir le processus d’expérience professionnelle de leur centre. Les jeunes étudiants de la deuxième année de leur licence en langue française ont échangé sur l’histoire, la mission, les publics cibles, le profil institutionnel et la programmation de notre centre culturel.

Alex García Simón leur a expliqué les actions destinées au jeune public, les peñas et les espaces fixes. Ils se sont intéressés au Premio Casa Victor Hugo, aux collections de la bibliothèque, aux ateliers pour enfants, aux projets de coopération internationale, au travail communautaire, et ont visité les différents espaces du bâtiment.

L’échange a été propice à la conception d’actions futures visant à obtenir une plus grande participation de FLEX à nos activités.·