Être à l’écoute pour apporter des solutions tangibles
Le courage et la fierté de nos amis Cubains, je le constate sans cesse, des deux côtés de l’Atlantique, lors des missions ou des stages en matière d’eau et d’assainissement. Nos collègues et amis sont passionnés par leurs métiers au service de la population. Quant à la stupidité et à l’aspect criminel de l’embargo, je les ai dénoncés il y a quelque temps ici même. Ne plus pouvoir envoyer au laboratoire central de La Havane des échantillons d’eaux usées franciliennes pour des analyses expérimentales est grotesque. Nous interdire de fournir au personnel égoutier cubain des appareils pour détecter les gaz mortels qui peuvent se former dans les réseaux d’eaux usées, parce qu’ils sont fabriqués aux USA, est ignoble et criminel.
Je mesure l’honneur qui m’est fait d’ouvrir en ce onze novembre cette lettre, et de revenir vers vous toutes les six semaines. Je n’aurai pas la force de persuasion de Victor, le talent de Roger et l’expérience de Michel Humbert pour reconnaître la fierté et le courage du peuple Cubain et pour dénoncer ce blocus stupide et inhumain.
Sachez que je suis pleinement solidaire avec leurs propos hebdomadaires. Le courage et la fierté de nos amis Cubains, je le constate sans cesse, des deux côtés de l’Atlantique, lors des missions ou des stages en matière d’eau et d’assainissement. Nos collègues et amis sont passionnés par leurs métiers au service de la population. Quant à la stupidité et à l’aspect criminel de l’embargo, je les ai dénoncés il y a quelque temps ici même. Ne plus pouvoir envoyer au laboratoire central de La Havane des échantillons d’eaux usées franciliennes pour des analyses expérimentales est grotesque. Nous interdire de fournir au personnel égoutier cubain des appareils pour détecter les gaz mortels qui peuvent se former dans les réseaux d’eaux usées, parce qu’ils sont fabriqués aux USA, est ignoble et criminel.
Ces précisions données, permettez-moi de planter le décor pour mieux appréhender mes futures interventions.
Mon premier contact avec Cuba remonte à la fin de l’an 2000, lorsque j’ai effectué une mission à La Havane. J’étais proche de la retraite, j’ai pensé que c’était une sorte de récompense pour une carrière de plus de quarante ans au SIAAP, consacrée à redonner vie à la Seine. Dès la première matinée, j’ai compris qu’il ne s’agissait pas de vacances et qu’il fallait être à l’écoute pour analyser et comprendre la situation et si possible amener des solutions tangibles pour répondre aux désarrois des responsables de l’INRH (Institut National des Ressources Hydrauliques) correspondant chez nous à une sorte de secrétariat d’État à l’eau et à l’assainissement.
En fait la situation pouvait se résumer à celle de la France dans les années 50 encore marquée par les stigmates de la guerre. À savoir, pour l’eau potable, un réseau couvrant 90% de la population, une ressource suffisante, mais un réseau fuyard à 50 et même 70% entraînant des distributions d’eau potable programmées de quelques heures toutes les quarante-huit heures dans certains quartiers des capitales de province. En matière d’assainissement, 35% de la population raccordée à un réseau de collecte, 10 % d’effluents traités en grande partie par lagunage, quant au reste il s’agit d’assainissement non collectif, fosses septiques, fosses fixes ou déversement dans le milieu naturel.
La tâche est immense, il s‘agit de former, de sécuriser, de planifier par l’intermédiaire de schémas directeurs, de réhabiliter, de construire, d’introduire des technologies modernes et de rechercher des financements. Ce sont, si vous le voulez bien, ces aspects que j’aimerai développer à l’avenir dans ces colonnes. Pour l’heure je vous laisse lire vos rubriques habituelles et bien d’autres dans cette nouvelle lettre.
Christian Huart
Premier vice-président de l’Association Cuba Coopération France,
Ingénieur général honoraire des services techniques de la ville de Paris,
Chevalier de l’ordre national du mérite,
Chevalier de l’ordre des palmes académiques.