Formation, information, désinformation.

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En ouvrant aujourd’hui le vaste chapitre de la formation dispensée auprès de nos amis cubains, je souhaiterais, à l’aide d’exemples vécus, apporter un démenti à des idées toutes faites véhiculées par nos médias.

Inutile de revenir sur la nécessité d’une formation apparue dès les premières missions. Une île est forcément isolée et les contacts avec les voisins plus rares voire inexistants. Les universités et écoles cubaines dispensent dans tous les domaines en matière d’hydraulique un enseignement de très haut niveau. Les titres d’ingénieur, de licencié, de docteur ès sciences ou de masters sont pleinement justifiés et mérités. On se rend compte d’ailleurs très vite dans les réunions que l’on échange dans le même langage avec nos langues différentes.

Notre première mesure concrète a été d’inscrire l’INRH (Institut National des Ressources Hydrauliques) auprès de deux associations professionnelles françaises, l’ASTEE (Association Scientifique et Technique pour l’Eau et l’Environnement) et l’AFTES (Association française des Travaux et de l’Espace Souterrain). La première se spécialise plutôt sur les mesures et le traitement des eaux. La seconde sur les travaux en souterrain, elle dispense d’excellents documents, véritables guides pour le vaste programme déjà engagé de construction d’ouvrages souterrains dans le cadre du projet « Transvase ». Ces deux associations disposent d’un site sur le net et émettent des revues parfaitement accessibles aux responsables cubains. Alors, première question, pourquoi nous raconter que la circulation des revues étrangères est interdite ou que l’accès au net est limité, surveillé, censuré ?

Nous allons accueillir, en début d’année, nos soixante quinzièmes stagiaires pour une formation au laboratoire du SIAAP ((Syndicat Interdépartemental pour l’Assainissement de l’Agglomération Parisienne) à Colombes. Les premiers stagiaires, par groupe de trois, ont été invités en 2003 et les progrès en matière de fiabilité sont spectaculaires. Autre question, pourquoi prétendre que les Cubains sont enfermés dans leur île, sans possibilité de voyager ? J’affirme que les conditions d’entrée en France sont beaucoup plus rigoureuses que celles de sortie du territoire cubain.

C’est vrai, au cours de toutes ces années, deux jeunes femmes n’ont pas cru bon de regagner leur île. La première a précisé que c’était pour des questions familiales, la seconde pour des questions économiques. En vingt ans deux sur soixante-dix, à peine trois pour cent ! On est bien loin de cet exode massif décrit là encore par nos journaux !

Alors mesdames et messieurs lesdits médias, arrêtez de canarder, prenez plus d’une minute pour distiller vos infos, laissez à Marianne le soin de représenter notre République. Que la télé se borne à diffuser des réalités réelles. Un point c’est tout !

Ami lecteur je vous laisse lire tranquillement votre lettre.

Christian Huart
Premier vice-président de l’association Cuba Coopération France.