"GLOBAL MANDOLIN SAGA" en France et à Cuba...

Spectacle original, nouvelles musiques, orchestre unique au monde !

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Il s’agit d’un projet culturel entre la France et Cuba parrainé par notre association.
Un orchestre composé de musiciens venus d’Italie, du Brésil, des USA, de Colombie, du Venezuela, de France...et de Cuba.
Une tournée en France et dans la Grande Ile au printemps 2024.
Olivier CHABROL, directeur artistique de la "GLOBAL MANDOLIN SAGA", répond à nos questions et nous expose le contenu de cet extraordinaire projet.
RG

Olivier Chabrol
photo O.Chabrol

Olivier Chabrol, vous êtes musicien et compositeur, vous avez été pendant de nombreuses années directeur artistique de deux festivals de musique : pouvez-vous nous expliquer l’origine de votre goût pour la musique et votre parcours jusqu’à aujourd’hui.
Je suis né dans une famille qui avait parmi ses amis des chanteurs auteurs-compositeurs connus, où donc la chanson et en général la musique populaire étaient très présentes. J’ai eu très tôt une guitare avec laquelle j’ai retrouvé par moi-même l’essentiel des fondamentaux de la musique, puis un piano à quinze ans, puis des cours particuliers. J’ai commencé à jouer ou organiser diverses sortes d’orchestres de rue ou de scène, je suis passé par le Conservatoire de Région de Montpellier pour finir par le Berklee College of Music à Boston alors que j’étais déjà musicien professionnel. Je suis de la génération qui a vu arriver de plein fouet le jazz, le rock et la pop music, dont je suis complètement imprégné, avec autant d’intérêt pour les « musiques du monde » et la musique classique.

Depuis plusieurs mois, vous travaillez sur un projet de spectacle musical franco-cubain, dites-nous comment est né ce projet et en quoi il consiste.
Ma femme Jeanne et moi-même sommes allés pour la première fois à Cuba en novembre 2019, à l’occasion du 500e anniversaire de La Havane, où nous avons rencontré les dirigeants de Cuba Coopération France qui organisaient là-bas un colloque international exceptionnel à la Casa Victor Hugo, et avec qui nous avons sympathisé. Il se trouve que nous avions déjà rencontré auparavant le président fondateur Roger Grévoul et Henri Sierra chez des amis communs dans l’Hérault. Au moment de partir de La Havane j’ai raconté au président Victor Fernandez combien nous étions heureux d’avoir découvert Cuba. Je lui ai expliqué que pendant les années 2000 j’ai créé et dirigé deux festivals, et que j’avais été enchanté par le Théâtre Tomás Terry à Cienfuegos où je me voyais bien faire un concert : il m’a proposé de lui présenter un projet !

La "Global Mandolin Saga "
Création du visuel, Agnès Le Gouze

Dès le début 2020 j’ai présenté une première mouture du projet sur lequel nous travaillons depuis, en même temps qu’est arrivée la pandémie... Il s’agit d’un grand spectacle musical inspiré directement de l’expérience internationale des festivals que j’ai conduits, où joueront ensemble des musiciens venus de divers pays et des musiciens cubains, autour de la mandoline moderne et du « tres », l’instrument populaire cubain très proche de la mandoline et de ses instruments cousins. Il s’agit d’un spectacle original avec de nouvelles musiques et un orchestre unique au monde.

Comment associez-vous le tres et la musique cubaine à ce projet de spectacle ?
Ce qui m’a naturellement conduit à l’idée de ce projet est effectivement le tres cubain, pour deux raisons essentielles.
La première, c’est qu’à travers les quinze éditions du Festival International de Mandoline, nous avons souvent invité des « instruments cousins », c’est-à-dire des instruments à cordes populaires du même type, avec des doubles cordes qui se jouent au médiator, comme par exemple le saz turc, le bouzouki grec, la guitare portugaise ou le tiple colombien. La deuxième est que j’ai constaté à Cuba que le tres était sur place un des instruments les plus représentatifs des groupes et de la musique cubaine, qu’il en était souvent la colonne vertébrale, alors qu’à l’étranger on connait la musique cubaine surtout par le piano, les cuivres, les percussions et le chant, car ce sont eux qui dominent dans les musiques cubaines qui ont été le plus exportées.

Mandoline et Tres
Montage photos O. Chabrol

Il y a une autre motivation importante, c’est la nouveauté du projet : nous allons proposer non pas un orchestre cubain de plus, mais un spectacle nouveau, un orchestre original où des musiciens cubains seront mis en valeur non seulement à travers leur propre musique, mais aussi en concourant à leur façon à l’expression d’autres cultures musicales et à la création de nouvelles compositions dans le cadre d’une formation internationale.

L’association Cuba Coopération France a accordé son parrainage à votre projet. Qu’attendez-vous de ce parrainage ?
Ce parrainage est une grande chance pour nous, car il nous ouvre de nombreuses portes à Cuba et en France. Nous avons pu constater depuis cette rencontre, l’importance de CCF dans les relations entre Cuba et la France, le poids et le dévouement de leur investissement humain et pratique dans toutes sortes de projets structurels et culturels avec Cuba. Ce projet est devenu d’une minute à l’autre un vrai projet d’essence franco-cubaine par le seul fait qu’ils ont demandé qu’on leur propose un projet, qu’ils l’ont approuvé et nous ont dit qu’ils nous feraient profiter de leurs relations cubaines et françaises pour que nous puissions le réaliser. Sans cette rencontre, le projet n’aurait jamais existé.

Comment, selon vous, votre projet peut-il favoriser le développement des relations culturelles entre Cuba et la France ?
Ce projet est unique à plusieurs titres :
à travers la musique il va mettre en valeur non seulement les relations culturelles entre Cuba et la France, car c’est un projet qui démarre effectivement entre la France et Cuba, mais aussi la valeur des musiciens et de la musique cubaine dans un contexte international, car avec eux l’orchestre est aussi composé de musiciens venus d’Italie, du Brésil, des USA, de Colombie, du Venezuela, et de France bien entendu. Ce qui veut dire que si le projet réussit, Cuba et la France seront non seulement à l’honneur entre eux, mais aussi à l’international. Nous imaginons déjà que ce projet puisse voyager au-delà de Cuba et de la France, en faisant découvrir ses créations et complicités musicales sur les scènes d’autres pays.

Quel calendrier envisagez-vous pour la réalisation du projet et quels sont les principaux obstacles que vous rencontrez ?
Le prévisionnel de réalisation du projet envisage une première série de répétitions au printemps 2023 à Paris, puis une deuxième série de répétitions dans le sud de la France en mars-avril 2024, suivie directement par la tournée française. Pour enchainer ensuite une tournée dans les grandes villes de Cuba dans le cadre du « Mois de la Culture Française » à Cuba, qui se tient traditionnellement en mai.
Les obstacles que nous rencontrons sont traditionnels à ce genre de grand projet, bien sûr d’abord celui du financement, à quoi s’ajoutent les obstacles inattendus créés par la pandémie mondiale, et les obstacles insensés organisés par les USA pour tout ce qui touche à Cuba !
Mais nous croyons fondamentalement à ce projet et cette accumulation d’obstacles ne nous fait pas peur.