Gestation pour autrui
A Cuba, la gestation solidaire
C’est un sujet éminemment polémique qui est loin de faire consensus, notamment dans les milieux féministes. Interdite en France, la gestation pour autrui (le terme lui-même fait l’objet de débats) est autorisée dans plusieurs pays, dont le Royaume-Uni, les États-Unis, l’Inde, et Cuba depuis l’adoption du nouveau Code des familles.
Source Cubadebate
http://www.cubadebate.cu/especiales/2024/07/01/no-existe-vientre-de-alquiler-en-cuba-y-los-controles-legales-medicos-y-penales-blindan-la-gestacion-solidaria/
Yamila González Ferrer, avocate, vice-présidente de l’Union des juristes de Cuba, membre de la commission chargée de la rédaction du Code des familles et membre du Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes des Nations-Unies, a récemment précisé dans Cubadebate les conditions dans lequelles cette gestation était possible.
Elle répondait ainsi à des informations publiés dans certains média et dénonçant l’existence de « ventres à louer » à Cuba.
Le nouveau Code des familles ouvre la possibilité pour les Cubains de recourrir à la gestation solidaire dans la mesure où toute autre technique de reproduction assistée, si elle était possible, aurait échoué, et à une seule reprise.
La gestation solidaire n’a rien à voir avec ce qui est qualifié de « ventre à louer » ou d’exploitation du corps des femmes qui serait puni par le code pénal.
Il ne peut exister à Cuba de paiement ou d’échange économique de quelque nature que ce soit et la procédure est encadrée grâce à des contrôles médicaux, légaux et judiciaires. La santé est entièrement publique, les services de reproduction assistée s’inscrivent dans le cadre du service public de santé, il n’y a pas de clinqiue privée.
Le Code des familles définit clairement les conditions : cela ne peut se faire que de manière désintéressée, entre personnes ayant des liens familiaux ou d’affection de longue date, âgées de plus de 25 ans.
La femme enceinte conserve son droit, garanti légalement, à une interruption volontaire de grossesse, toujours gratuite.
L’accord entre la future mère et les futurs parents est passé devant notaire puis homologué par un tribunal chargé de veiller au strict respect de tous les contrôles médicaux et légaux.
Intérrogée sur les inquiétudes et critiques de certains secteurs féministes et de gauche, en Europe notamment, qui considèrent que, même avec toutes ces garanties, cela relève de l’exploitation du corps de la femme, la juriste appelle le mouvement féministe international au débat et à la discussion dans le respect des opinions diverses.
Elle précise en conclusion que la gestation solidaire a été très strictement réglementée de sorte qu’il s’agisse de quelque chose d’exceptionnel, pour des cas très particuliers.