Il est possible de produire ce dont on a besoin d’urgence
La terre, la seule chose qu’il ne peut pas manquer !
En tant que député à l’Assemblée nationale du Pouvoir populaire, le président Diaz-Canel a visité, le 26 octobre, plusieurs localités de la province de Villa Clara.
Auteurs : Alina Perera Robbio, Osdany Meriño González
Lorsque Noel Benitez Fernandez – aujourd’hui le plus grand producteur cubain de tabac cultivé en sous-serre (tabaco tapado) de Cuba, – s’est vu suggérer par son père l’idée de se lancer dans ce type de culture et même de l’étendre, il s’est dit : « Le "vieux" est devenu fou... ».
Cette audace a été le début d’un chemin qui a conduit au succès de l’exploitation La Veguita, où Noel – producteur de la coopérative de crédit et de services (CCS) Rodolfo Leon Perlacia, également député à l’Assemblée nationale du Pouvoir populaire et membre du Comité provincial du Parti – démontre que la terre fournit presque tout et qu’il est possible de produire, sur l’Île, les aliments dont ses habitants ont besoin.
« L’État te donne l’essentiel pour produire, c’est-à-dire la terre. La seule chose qui ne peut pas manquer, c’est cette matière première », a déclaré Noel à la presse. Aujourd’hui âgé de 37 ans, il travaille dans l’agriculture depuis l’âge de 21 ans.
Champion d’escrime d’Amérique centrale en 2006, il déclare aujourd’hui avec fierté, comme pour effrayer ceux qui cherchent des excuses pour ne rien faire, qu’il possède cinq paires de bœufs et que ses 30 hectares de tabac sous-serre ont été préparés grâce à eux.
Il faut chercher des alternatives, dit ce travailleur de haut niveau, qui a pu labourer 85% de ses terres avec des bœufs. La seule chose à faire, a-t-il déclaré aux journalistes, est de « planifier et de prendre un peu d’avance » sur le calendrier de ce que l’on veut planter.
Sa philosophie, avec laquelle il a construit un univers admirable dans le conseil populaire de Tahon, à Remedios, est en accord avec les concepts défendus ces dernières années par le président de la République de Cuba, Miguel Diaz-Canel Bermudez, qui a visité le 26 octobre l’exploitation dans le cadre de son agenda en tant que député à l’Assemblée nationale du Pouvoir populaire.
« Ici, tout ce que nous avons dit se concrétise », a déclaré le chef de l’État, au terme de sa visite de ce monde fait de succès, de discipline et de résultats. « Des expériences comme celles-ci, nous montrent ce qu’il faut faire pour qu’il y ait de la nourriture dans la municipalité », a souligné le président. « Le problème, c’est que de tels succès continuent d’être l’exception et non la majorité dans tout le pays », a-t-il ajouté.
Noel mérite des éloges, car dans la localité de Tahon, à La Veguita, en plus du précieux tabac, il a fait en sorte de se diversifier et ses 140 travailleurs sont satisfaits des salaires stimulants, qui sont possibles grâce à toutes les productions de l’exploitation : diverses cultures, gros et petit bétail, élevage de porcs, de lapins, d’agneaux.
L’objectif d’un scénario dans lequel l’ordre et la propreté ne sont pas le travail d’un jour, mais d’une longue méthode, c’est également d’ouvrir, dans peu de temps, un lieu de vente de jus, de produits carnés, d’œufs et de racines comestibles. Et comme le leadership est essentiel dans ce genre d’entreprise, Noel Benitez a partagé quelques-unes des clés de son succès :
« Nous sommes une famille. Ici, tout problème d’un travailleur est mon problème, et les véhicules sont à leur disposition. Ah, que se passe-t-il ? : la clé du succès, c’est l’exigence, tout commence par l’exigence et l’ordre. Dans une maison où cela fait défaut, on n’avance pas ; et l’autre chose, c’est ce que notre commandant en chef nous a enseigné : l’unité, que chacun se sente partie prenante, que chacun se sente propriétaire. »
Après des dialogues marqués par des réflexions et des questions comme celle de la stabilité de la main-d’œuvre, le président Diaz-Canel a partagé plusieurs réflexions avec les travailleurs agricoles. « Nous défendons l’idée que la principale source d’alimentation de la population doit être celle que l’on peut produire au niveau de la communauté, au niveau local, au niveau municipal ; et pour cela, nous devons développer des systèmes de production locaux, auxquels participent tous les acteurs : l’entreprise étatique, les producteurs privés, les coopératives, et que cela crée peu à peu une base qui fournira plus d’aliments », a-t-il dit.
Et de souligner : « la question est de savoir comment nous concevons ces systèmes de production locaux qui nous donneront la souveraineté au niveau de la municipalité, de la province et du pays. Ce que nous voyons ici est très stimulant pour nous, car c’est la voie à suivre, et comment y parvient-on : en travaillant. »
Le Premier secrétaire du Comité central du Parti communiste a poursuivi sa visite de la municipalité de Remedios, où il a également visité l’exploitation intégrale Azumat (Agence chargée de la commercialisation du Groupe d’entreprises Azcuba).
Sur ce deuxième lieu de visite, situé dans le conseil populaire de Tahon, le président s’est entretenu avec des cadres et des travailleurs ; il s’est enquis des modes de paiement et des styles de travail, et il s’est dit persuadé que l’entreprise d’État socialiste, si elle s’ancre dans les tâches agricoles pour produire des aliments, et vise à avoir un impact efficace sur le bien-être de ceux qui l’entourent, peut y parvenir.
Un autre aspect concernant la vitalité de la terre a été analysé dans l’exploitation du producteur Orelvis Peñate, de la CCS Juan Gonzalez, dans la municipalité de Placetas. En présence du président Diaz-Canel, outre des questions telles que les avantages du tabac et la diversification des cultures, un point essentiel a été abordé : la prise en charge des jeunes. Il est notamment ressorti des discussions que si on leur enseigne une technique ou un métier, ils apprennent tout très rapidement.
FAIRE DE L’EXCEPTIONNEL LA RÈGLE
L’après-midi, Diaz-Canel et les autres députés de la municipalité de Santa Clara ont visité les installations de l’Industrie nationale de production d’ustensiles domestiques Primero de Mayo (Inpud), unique en son genre dans le pays.
La directrice, Marisel Montero Lago, a donné des détails sur les équipements produits et les destinations commerciales.
Le président Diaz-Canel a reçu des informations sur l’insertion de l’Inpud sur le marché des changes et des grands avantages économiques que cela a apportés à l’entreprise, qui se sont traduits par une augmentation de la production et des salaires des travailleurs. En ce sens, Montero Lago a indiqué que, au cours du dernier trimestre, l’entreprise a été en mesure de verser des primes aux travailleurs.
Le Premier secrétaire a souligné l’importance de rechercher des sources de financement pour les appareils électroménagers afin de garantir la vitalité de la production et l’approvisionnement du réseau commercial.
Dans l’entreprise, plusieurs projets sont mis en œuvre en coordination avec la Société d’interface scientifique et technologique de l’Université centrale Marta Abreu de Las Villas, visant à développer des équipements plus efficaces sur le plan énergétique, conçus pour répondre aux besoins et aux exigences spécifiques de chaque usager.
En ce sens, signalons les prototypes d’équipements domestiques qui utilisent le biogaz comme source d’énergie et, en particulier, les dispositifs intelligents, ainsi que les interrupteurs, les prises de courant, les autocuiseurs, les ventilateurs, et la fabrication d’un ventilateur à batterie et de panneaux solaires.
À l’hôpital universitaire gynéco-obstétrique Mariana Grajales, à Villa Clara, les députés de Santa Clara ont vérifié le fonctionnement de la Banque de lait humain, qui garantit du lait maternel aux nouveau-nés souffrant d’insuffisance pondérale ou prématurés ; la salle de soins périnataux et l’unité de soins intensifs pour les soins maternels critiques, des installations qui ont récemment fait l’objet d’investissements importants pour améliorer leurs conditions et les services fournis aux mères, ce qui a contribué à l’actuel taux de mortalité infantile de Villa Clara, qui est de 4,4 pour mille naissances vivantes, et à la mortalité maternelle nulle.
Un autre site visité était le Service de santé mentale de l’hôpital pédiatrique José Luis Miranda, qui compte 14 lits et prend en charge les enfants souffrant d’urgences psychiatriques. Au terme de l’année 2022, plus de 300 enfants y avaient été pris en charge, et depuis le début de l’année, il y en a eu plus de 200, avec une durée d’hospitalisation comprise entre sept et cinq jours.
La Dre Addys Pérez Fernandez, responsable du Service de pédopsychiatrie de Villa Clara, a expliqué que l’objectif était d’intervenir et de résoudre la crise de la manière la plus rapide et la moins traumatisante possible, en vue d’un suivi ultérieur dans le cadre de soins communautaires et de la réinsertion de l’enfant dans la société.
« Nous offrons des services psychopédagogiques, d’ergothérapie, de psychométrie ; nous réalisons un diagnostic intégral pour définir la conduite thérapeutique à suivre avec les patients », a souligné Pérez Fernandez.
Diaz-Canel a félicité l’équipe de professionnels du centre pour le travail réalisé. « Nous avons pu apprécier combien les efforts, la sensibilité, le dévouement, l’engagement et le professionnalisme transforment un rêve en réalité », a écrit le président cubain dans le livre d’or du centre.