Il y a 37 ans, c’était « Tchernobyl »

Cuba, encore une fois, répondit « Présente ! »

Partager cet article facebook linkedin email

Ce 26 avril 1986, un réacteur de la centrale nucléaire de Tchernobyl en Ukraine, explosait plongeant le monde dans la stupeur et la peur d’une contamination radioactive d’une bonne partie de la planète.
A l’époque, l’Ukraine était une république de l’URSS. De nombreux ukrainiens, russes et autres soviétiques y sacrifièrent leur vie pour enrayer les radiations.
En France, on nous affirma que " le nuage radioactif s’était arrêté de voyager dans le ciel européen avant d’atteindre nos frontières ". Mensonge d’Etat !
Et pendant ce-temps-là, que faisaient les Cubains ? De la solidarité internationale : ils ont soigné, à Cuba, 26 000 personnes dont 22 000 enfants !
C’est bien de le rappeler !

GD

Cuba et les enfants de Tchernobyl, 37 ans après

Publié le 27 avril 2023 par Prensa Latina

Au Mexique, ce 27 avril, le journal local La Jornada (La Journée) a rendu hommage à l’incommensurable soutien de Cuba aux enfants victimes de l’accident nucléaire de Tchernobyl, 37 ans après en publiant une chronique de Tanalis Padilla, professeure et chercheuse dans le Massachusetts.

La spécialiste du M.I.T., Massachussetts Institute of Technologie, a rappelé : « Pendant que certains pays envoyèrent une aide technique pour contenir et sceller le réacteur qui explosa le 26 avril 1986 causant un nombre incalculable de morts, en 1990 quand cette tragédie cessa d’être une nouvelle, Cuba a envoyé des médecins pour évaluer les séquelles sanitaires des radiations.

Arrivée des enfants à Tarará

La situation qu’ils trouvèrent montrait un accroissement de 90% des cancers chez les enfants. Leur motivation fut alors de dispenser une aide médicale difficile à évaluer - de 1990 à 2011, 26 000 personnes furent suivies dont 22 000 enfants – et prendre en charge les frais médicaux, alimentaires, de logement et de loisirs pour les enfants et les personnes qui les accompagnaient », a ajouté Mme Padilla.
Elle a également rappelé que les premiers 139 enfants de Tchernobyl furent accueillis à Cuba le 29 mars 1990 et furent reçus par Fidel Castro. Les images sont émouvantes, le mandataire regarde et salue les parents avec attention et caresse tendrement les petits. Il leur promet la meilleure assistance médicale.

Fidel Castro accueille les familles à la descente d’avion

Les enfants de Tchernobyl continuèrent d’arriver pendant plus de 20 ans. Tarará, localité à 20 kilomètres de La Havane, fut choisie pour les accueillir. Située en bord de mer, c’était avant la Révolution un lieu de villégiature pour la bourgeoisie, poursuit le texte.

Le Gouvernement révolutionnaire le transforma en un lieu de vacances d’été pour les jeunes. En 1990, il fut adapté pour l’accueil des enfants de Tchernobyl. En plus d’avoir deux hôpitaux, une clinique, le camp disposait aussi d’une salle à manger, des espaces de loisirs et culturels, une école, un théâtre et des parcs.

« Ce n’était pas comme être à l’hôpital, se souvient Roman Gerus, lui qui séjourna à Tarará lorsqu’il était enfant. Même les plus malades passaient un bon séjour ». Khrystyna Kostenetska, qui elle aussi fut soignée là-bas, raconte : « Je me souviens d’une mer incroyable, de vagues, de couchers de soleil, de la nature et des glaces ; je me souviens aussi d’enfants ayant de graves problèmes de santé ».

Tous ont été soignés selon la logique globale du système médical cubain, dont les équipes comprenaient des pédiatres, des oncologues, des psychiatres et des dentistes. Cette initiative cubaine, qui a été qualifiée de « plus long programme humanitaire de l’histoire », s’est déroulée pendant l’une des périodes les plus difficiles de Cuba (NdT : « La période spéciale »).

La désintégration de l’URSS au début des années 1990 a éliminé son principal partenaire commercial et l’économie de l’île a subi une contraction brutale. Tout manquait, sauf la solidarité.

Lorsque l’historien John Kirk écrivit son livre « Santé publique sans frontières » à propos de ces enfants de Tchernobyl, il demanda au Directeur de Tarará, comment Cuba pouvait apporter une telle aide dans des moments si difficiles, il répondit : « Ce sont des enfants, des enfants très malades ! Comment pouvions-nous ne pas les soigner ? ».

En plus de souffrir de maladies physiques, beaucoup ont vécu le traumatisme d’avoir été évacués de leurs maisons. Xenia Laurenti, directrice adjointe du programme Tarará, a déclaré sans détour : "Si vous demandez à un enfant ukrainien ce qu’il aimerait, la réponse n’est pas "des jouets", mais "la santé".
Il s’agit d’un effort pour soigner qui n’a pas de prix. « Ceci n’est pas seulement une aide médicale – raconte une mère – c’est une aide morale énorme pour mon pays ». Ce fut, comme tant d’autres initiatives du Gouvernement révolutionnaire cubain, une inégalable mondialisation de la solidarité.