Incroyables cubains !

Publié sur la page FACEBOOK de Maïte Pinero.
L’ouragan Melissa a provooqué d’immenses dégats dans la partie est de l’Île. Plusieurs jours après son passage des zones entières étaient inondées et quasiment inaccessibles par les voies naturelles. Des centaines de milliers d’habitants avaient dus être préalablement évacuées. Et les opérations de sauvetage se sont poursuivies, toutes les forces vives du pays sont misent en œuvre pour la récupération.
Comme partout dans le monde la solidarité s’organise et notre association y contribue.
INCROYABLES CUBAINS.
Après le passage de l’ouragan Mélissa, les fleuves ont débordé à Cuba.
Depuis, les opérations de sauvetage se poursuivent pour venir en aide aux populations isolées.
Les images affluent. On y voit la Défense civile, les principaux responsables du parti, de l’armée, de l’état, à pied d’oeuvre, sur le terrain, les pieds dans la boue ou parmi des villageois, sous le choc du traumatisme, affolés et inquiets.
Des scènes normales en temps de désastre. Mais il est peu courant de voir les autorités autant au contact.
major militaire des provinces orientales, en pleine opération de sauvetage. A Cuba, les chefs ne se contentent pas de donner des ordres.
Le désastre est immense et l’effort, imposé à un pays aux prises avec les pénuries engendrées par soixante ans de blocus, est titanesque.
Mais ces Cubains m’etonneront toujours !
Après Minguito de Santiago dont l’image en train de "sauver" son
Téléviseur a ému des milliers de Cubains, tout autant s’émeuvent maintenant pour un chien.
L’hélicoptère est venu secourir son maître et ses voisins mais a dû le laisser là.
Les vies humaines passent d’abord et dans toutes les catastrophes les animaux, les chats, les chiens, les vaches, les poules et les chèvres passent ensuite. Pas à Cuba, où avant l’arrivée de l’ouragan on a bien vu comment les Cubains essayaient de mettre les animaux à l’abri. Le "sauver toutes les vies humaines" du gouvernement a été transposé par des milliers de personnes en "sauver toute vie".
L’image du chien est devenue virale. D’autant que Radio CMKX, radio officielle, a diffusé les images de sa détresse pour en faire un symbole de douleur.
Un texte accompagne les images : " personne parmi les présents ne connaissait son nom mais nul besoin. Nous l’avons vu aller et venir, renifler l’herbe humide à odeur de départ, regarder le ciel et l’oiseau d’acier qui emportait son ami. Nous l’avons vu lever le museau et hurler, hurler avec un mélange de douleur et de résignation. Nous savions que cette plainte qui s’élevait au dessus de la boue et des eaux portait un message : " vas y mon vieux, je veillerai sur la maison. Je t’attendrai."
Mal lui en a pris. Depuis, des milliers de Cubains s’émeuvent. Bien sûr, depuis Miami ou et à Cuba même, le gouvernement, l’armée- en oubliant dieu ou le pape- sont accusés d’indifférence, de cruauté.
Mais au-delà, c’est une véritable compassion qui s’exprime.
Mais, vu d’ici, on se demande dans quel pays, l’empathie envers toute vie est telle qu’elle devient enjeu et argument contre le régime ?
Vu d’ici, dans quel genre de soi disant "dictature" constate -t -on pareille empathie avec la vie ?
Vu d’ici, on pense, en comparaison , à l’insupportable indifférence devant le massacre des enfants de Gaza.
Dans nos pays qui comptent tant d’organisations d’amis des animaux, même les témoignages sur les chèvres de Palestine, massacrées par des colons, à coups de barre de fer, ou les ânes de Gaza sur lesquels l’armée palestinienne joue à faire des cartons, n’ont soulevé aucune indignation. Si les humains ne comptent plus, pitié au moins pour les bêtes.
Il y a eu à Cuba, en solidarité avec Gaza, des manifestations que nous n’avons pas eu à Paris.
A Cuba, pas une vie humaine n’a jusqu’ici été perdue, contrairement à Haïti et République Dominicaine.
A Cuba, les responsables peuvent aller au milieu de leur peuple, en plein désastre et affolement, contrairement à Valence.
A Cuba, on est capable de mettre les populations à l’abri puis de compter les victimes alors que le rideau est tombé sur Mayotte et que l’on ne connaîtra jamais le nombre de morts.
Mais à Cuba, cela ne suffit même pas. A échelle de peuple, et par delà les manipulations de l’opposition, il est insupportable d’abandonner un chien.
La clameur est telle que je vous fiche mon ticket : à pied, à cheval ou en hélicoptère, il ne m’étonnerait pas qu’une équipe aille chercher ce sympathique toutou, devenu symbole de douleur et d’empathie humaine.
Incroyables Cubains.
PS : deux heures après avoir publié ce post, un autre signale que le chien a été récupéré. Pari gagné ! En voici un autre : qui parie que les opposants de Miami qui plaident pour le maintien du blocus, qui se sont tant mobilisés pour le toutou, lui enverront ses croquettes ?
