Intervention du Dr José Angel Portal Miranda, ministre de la santé publique de Cuba, à la session spéciale de l’Assemblée mondiale de la santé

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Par la Rédaction du MINSAP - PUBLIÉ LE 29 NOVEMBRE 2021

Intervention du Dr José Angel Portal Miranda, ministre de la santé publique de Cuba, à la session spéciale de l’Assemblée mondiale de la santé consacrée à l’examen de l’opportunité d’élaborer une convention ou un accord international de l’Organisation Mondiale de la Santé sur la préparation et l’intervention en cas de pandémie.

Le Dr José Angel Portal Miranda, ministre de la santé publique de Cuba, lors de son intervention

M. le Président Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’Organisation Mondiale de la Santé ;
Excellences :

Unir les efforts et les volontés pour le bien de l’humanité n’est pas seulement urgent, c’est un impératif moral.

C’est une vérité qui, avec l’apparition et la propagation du VIH/SIDA-19, est devenue de plus en plus évidente.

L’absence d’un effort mondial coordonné pour lutter contre la pandémie a exacerbé son impact mortel, en même temps qu’elle a aggravé les inégalités structurelles et les problèmes mondiaux.

Malheureusement, parmi les priorités de l’ordre international injuste qui prévaut, le droit humain à la santé a été relégué avec de graves conséquences pour la population de la planète.

Compte tenu de ces faits, il est incontestablement nécessaire d’améliorer la manière dont nous nous préparons à faire face aux futures pandémies et les instruments disponibles à cette fin, tels que le Règlement Sanitaire International, qui constitue un outil efficace pour renforcer les capacités fondamentales des États à prévenir les événements sanitaires d’importance nationale et internationale.

Malgré sa valeur, à la lumière de la situation épidémiologique actuelle, il est inévitable de reconnaître qu’il présente des limites qui doivent être corrigées.

À cet égard, nous soutenons l’Organisation mondiale de la santé dans le renforcement de ses travaux, en mettant de plus en plus l’accent sur la protection de la vie et l’égalité d’accès à la santé pour tous.

Gardons à l’esprit que le résultat de nos délibérations devrait aboutir à un consensus sur le renforcement de la coopération internationale, en tenant compte des grandes différences structurelles qui existent tant entre les pays qu’à l’intérieur de ceux-ci.

Ces différences constituent aujourd’hui le principal obstacle à l’accès à la santé, fondé sur le respect du principe d’égalité souveraine des États et doivent devenir un élément moteur de nos négociations.

Ce sur quoi nous nous accordons ne peut ignorer le fait que face aux urgences sanitaires, nous ne partons pas tous des mêmes conditions.

Les écarts importants entre les systèmes de santé du Nord et du Sud doivent être corrigés, ce qui nécessite un engagement ferme des nations développées.

De même, il est urgent d’aider les pays pauvres en ressources à renforcer leur capacité à faire face à d’autres situations épidémiologiques complexes susceptibles de se produire.

Excellences : Le monde peut compter sur la participation active de Cuba aux négociations sur ces questions, qui devraient nous conduire à un engagement réel et consensuel sur la manière de faire face aux futures pandémies.

L’inaction, l’égoïsme, la politisation et l’imposition d’une proposition sur une autre ne nous mèneront pas vers un avenir meilleur.

La situation sanitaire extrême dans le monde, conséquence du COVID-19, nous laisse une grande leçon qui doit être assumée avec responsabilité par toutes les nations et leurs gouvernements : nous devons travailler ensemble pour que nous ayons tous la possibilité d’être en sécurité.

Je vous remercie.