L’Espagne demande aux États-Unis de revenir sur les sanctions contre Cuba

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Le gouvernement espagnol a ratifié son désaccord avec la recrudescence des sanctions économiques contre Cuba sous l’administration étasunienne de Donald Trump et espère que son successeur, Joe Biden, reviendra sur ces sanctions.

Nous rejetons l’application extraterritoriale des mesures de sanction nationales car elles sont contraires au droit international, répond l’Exécutif espagnol à une question posée par le député de l’alliance de gauche Unidas Podemos (UP) Gerardo Pisarello.

<img-latina.cu/images/pl-fr/2020/Eur...> Madrid, 13 avril (Prensa Latina)

Dans sa réponse, à laquelle Prensa Latina a eu accès hier, le gouvernement rappelle qu’ ’il a catégoriquement rejeté les décisions qu’il a considérées comme préjudiciables à ses intérêts légitimes - ainsi qu’à ceux de l’Union européenne (UE) et de ses États membres - sur l´île’.

Parmi ces décisions, il mentionne l’activation des titres III et IV de la loi Helms-Burton par l’administration Trump.

Approuvée en 1996, la loi Helms-Burton codifie le blocus économique, financier et commercial que les États-Unis maintiennent depuis six décennies contre ce pays des Caraïbes, un siège massivement condamné par la communauté internationale.

En mai 2019, Trump a activé la pleine application de cette législation controversée, suspendue jusque-là par ses prédécesseurs face au rejet mondial généré par son caractère extraterritorial.

Nous avons réitéré ce même message de rejet et notre demande d’annulation de cette activation, dans le cadre de la réflexion que mène la nouvelle administration Biden sur sa politique envers Cuba et dans le contexte de la relation transatlantique, souligne le gouvernement espagnol.

Selon l’Exécutif de coalition du social-démocrate Pedro Sánchez, c’est dans le cadre de cette nouvelle réflexion qu’il faudra aborder la décision précitée de l’ancien président nord-américain.

Dans sa lettre, Pisarello demande au Palais gouvernemental de la Moncloa son évaluation de la décision de Trump de réinscrire Cuba sur sa liste unilatérale de pays parrainant le terrorisme, et ce quelques jours avant de quitter la Maison Blanche.

La Moncloa fait référence au ’rejet ferme’ exprimé par le haut représentant pour la Politique étrangère de l’UE, Josep Borrell, qui a estimé que l’inclusion de l’archipel dans cette liste ’aura un impact sévère sur les investissements directs étrangers à Cuba et aggravera la situation déjà difficile du peuple cubain dans le contexte actuel’.

Il souligne que l’Espagne s’est toujours engagée envers Cuba et que, depuis un certain temps, ’nous avons entamé une nouvelle étape dans le but de parvenir à une normalisation complète de nos relations, fondée sur le respect mutuel, la confiance et l’accompagnement constructif’, peut-on lire dans la réponse.

Notre approche est celle d’un accompagnement critique mais constructif, basé sur la génération de la confiance, qui nous permet de parler de tout et d’avancer dans tous les domaines de la relation’, explique l’Exécutif.

Une approche qui s’aligne sur la politique actuelle de l’UE envers Cuba, dont le cadre est l’accord de dialogue politique et de coopération entre les deux parties, remarque l’Exécutif de Sánchez qui gouverne en coalition avec UP.

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