La distribution de l’eau potable entre énergie et entretien
Une situation devenue très complexe

Selon des sources officielles et plus spécifiquement aux dires du président de l’INRH (Institut National de Ressources Hydrauliques) Antonio Rodriguez Rodriguez :
Environ 700 000 personnes à Cuba ne reçoivent pas d’eau quotidiennement en raison des coupures continues d’électricité dans les stations de pompage. Il ne faut pas oublier que le secteur hydraulique est le deuxième plus gros consommateur d’énergie électrique après la demande de la population.
De manière plus générale, seule la moitié de la population cubaine reçoit l’eau de manière constante, tandis que le reste n’en dispose pas pour diverses autres raisons, telles que la sécheresse, le manque de réseaux de distribution, les ruptures, la corruption, etc…
Le problème est exacerbé par le fait que les entreprises chargées de l’entretien et de la réparation des groupes électrogènes manquent de pièces de rechange. Immanquablement, le blocus fait une fois de plus souffrir la population cubaine.
Un autre problème déterminant concerne l’approvisionnement en carburant, car certains groupes électrogènes sont situés dans des endroits difficilement accessibles et le diesel n’arrive pas toujours à temps.
Comme solution possible, de nouveaux matériels sont et seront installés avec une alimentation électrique solaire pour réduire la dépendance du pompage au réseau national d’électricité. Mais le manque de câbles photovoltaïques altère les mises en œuvre. Dans le même ordre d’idées, l’aménagement de nouvelles canalisations devrait permettre aux résidents de certains quartiers de La Havane de bénéficier d’un meilleur approvisionnement en eau, ce que l’article ci-dessous nous fait découvrir.
Enfin, c’est l’occasion de rappeler que notre association accompagne depuis plus de vingt-cinq ans Cuba dans les domaines de l’eau et de l’assainissement.
SR
Pour ramener l’eau sur les hauteurs
Installation de nouvelles conduites d’eau à La Havane au bénéfice de plus de 110 000 habitants.
Auteur : Wennys Díaz Ballaga | granma.cu
19 janvier 2025
La capitale -tout spécialement Place de la Révolution- est affectée depuis longtemps par la basse pression d’eau, au point de nécessiter un service par camions-citernes. Une solution est en passe d’être trouvée pour résoudre la difficulté d’approvisionnement sur les hauteurs de la ville.

Les travaux mobilisent plus d’une centaine d’ouvriers et de spécialistes.
Photo : José Manuel Correa
La mise en œuvre de la nouvelle conduite d’eau Marino-Palatino, projet qui a débuté le 9 janvier dernier, permettra à plus de 72 000 habitants de la municipalité et à 40 000 autres résidents des conseils populaires de Las Cañas et de El Canal- quartier de El Cerro, de bénéficier d’un meilleur approvisionnement en eau.
C’est ce qu’a expliqué à la presse Inés María Chapman Waugh, Vice-Première Ministre, lors de sa visite du chantier, au cours de laquelle elle a constaté les progrès et les lacunes qui subsistent.
Elle a fait remarquer que, comme celle-ci, d’autres initiatives de grande envergure sont mises en place dans le pays, qui ont un impact direct sur la qualité de vie des personnes et le maintien des objectifs économiques des collectivités.
Madame Chapman Waugh a souligné que pour la construction de la conduite d’eau Marino-Palatino, malgré la situation économique du pays, des équipements de pompage, des vannes, des pièces et des accessoires ont été achetés hors du territoire national, en plus du carburant et des matériaux de construction pour l’exécution et la finition du tracé.
Elle a déclaré qu’avec l’achèvement et la mise en service de cet ouvrage, des réponses aux nombreuses inquiétudes de la population des zones mentionnées qui ont encore du mal à accéder au précieux liquide, seront apportées.
« Que se passera-t-il lorsque la conduite d’eau sera achevée ? « Eh bien, la pression de l’eau sera optimisée et cette ressource vitale atteindra les hauteurs, tant dans le quartier de El Cerro que sur la Place de la Revolution », a-t-elle affirmé.
LA MISE EN ŒUVRE
La Vice-Première Ministre Inés María Chapman Waugh a insisté sur la nécessaire amélioration de la qualité du travail.
Photo : José Manuel Correa
Pedro Despaigne Quesada, chef du Groupe des Services d’Ingénierie de La Havane, a expliqué que le nouveau tracé utilise des tuyaux en polyéthylène de haute densité (PEHD) d’un diamètre de 800 millimètres. Il a indiqué que le coût de l’investissement est évalué à environ 98 millions de pesos, uniquement pour la première tranche.
Il a précisé que ces travaux seront réalisés en trois étapes :
1. La première consiste à changer la canalisation et à supprimer le tracé actuel, en raison des ruptures et des pertes permanentes pendant le service dues aux fuites. La nouvelle cartographie partira de Vía Blanca et Recreo, à la sortie de la station de pompage Palatino, jusqu’à la Cité des Sports, puis le long de l’Avenue Boyeros jusqu’à Conill.
2. La deuxième comprend la pose d’une canalisation express en PEHD de 400 mm, d’une longueur de 2,9 kilomètres depuis l’Avenue Boyeros y Conill, en continuant le long de l’Avenue, puis de la Rue Universidad jusqu’au 27, et de la Rue J jusqu’au 25.
3. La troisième et dernière étape s’attache à la réhabilitation de l’extension de la conduite d’eau Marino-Palatino, en PEHD de 630 mm, d’une longueur de 0,4 kilomètre depuis l’Avenue Boyeros y Conill jusqu’à la Rue B y 27.
Le chef du Groupe des Services d’Ingénierie de La Havane a déclaré que cette première étape devait être réalisée en 30 jours environ. Cependant, ils espèrent terminer plus tôt, car au neuvième jour de travaux, ils ont déjà exécuté 61% de l’installation.
Cela a été possible, a-t-il dit, parce qu’on dispose de toutes les ressources nécessaires à cette première étape, et grâce aux longues journées de travail impliquant cinq brigades et plus d’une centaine de travailleurs en provenance d’organismes tels que l’Institut National des Ressources Hydrauliques, la Compagnie des Eaux de La Havane, la Compagnie des Services d’Ingénierie Hydraulique de l’Ouest, la OSDE (Institut Supérieur de Gestion d’Entreprise) pour l’eau et l’assainissement et la Compagnie d’Entretien et de Réparation des Ouvrages Hydrauliques, entre autres instituions associées.
LE PARCOURS

L’élimination de ce type de fuites dépendra de la qualité du nouvelle conduite d’eau.
Photo : José Manuel Correa
Les habitants de El Canal dans le quartier El Cerro, venus parler de leurs problèmes à la Vice-Première Ministre, ont pris conscience des longues journées de travail, des actions menées et de la prochaine solution apportée au problème de l’eau.
Ils se sont plaints des fuites constantes, des basses pressions et de la qualité des travaux qui laisse souvent à désirer. À ce propos, Yanet Morales Mesa, Directrice Générale Adjointe de la Compagnie des Eaux de La Havane, a donné des explications sur la nouvelle conduite d’eau et a souligné que les fuites persistent parce que l’eau continue d’être pompée par l’ancien système jusqu’à ce que le nouveau soit opérationnel. A défaut, ils devraient suspendre le service.
Madame Chapman Waugh, après avoir visité plusieurs parties de l’ouvrage en cours, a également fait référence à la qualité, et a averti que si le travail n’est pas bien fait, l’investissement ne perdurera pas. Elle a également indiqué que les fuites des vannes dans la zone de la conduite d’eau de la Compagnie des Eaux de La Havane devraient être corrigées.
La première tranche de l’investissement devrait être achevée dans les prochains jours, bien que la date exacte ne puisse pas encore être déterminée, a déclaré P.Despaigne Quesada. Toutefois, les deuxième et troisième tranches du projet sont évaluées sous l’angle technique, dans le but d’intégrer toutes les ressources nécessaires et de maintenir la cohérence de la conception.
Éliminer les pertes d’eau et garantir à tous les résidents l’accès aux services d’approvisionnement en eau, conformément à l’Agenda 2030 pour le Développement Durable, est l’objectif principal de ce projet.