La Vieille Havane présente, dans l’une de ses rues, un centre culturel qui renforce les liens durables entre la France et Cuba : la Maison Victor Hugo.
Cet établissement, dépendant du Bureau de l’Historien de la ville de La Havane est devenu en quinze ans, l’un des épicentres essentiels pour la promotion de la culture française sur l’Île et la pérennisation du long travail socioculturel entrepris dans le centre historique.

A partir d’un concept participatif, fédérateur et patrimonial, la Maison a été une plateforme d’aide pour d’importants projets et pour des artistes ; elle a soutenu un travail axé sur la communication, en développant des actions qui contribuent au plaisir des habitants.

Située 311 rue O’Reilly, entre Habana et Aguiar, la Maison Victor Hugo résulte directement de l’accroissement progressif des institutions culturelles qui font partie du projet intégral de restauration de la Vieille Havane. Sa création est un exemple non seulement de la collaboration internationale du Bureau de l’Historien et de l’association Cuba Coopération France, partenariat essentiel pour la planification, l’exécution et le fonctionnement de l’établissement, mais aussi de la passion évidente de Roger Grévoul, son Président fondateur, ardent défenseur du peuple cubain.

L’Institution s’impose comme siège culturel qui rend hommage, de façon permanente, au célèbre écrivain français, très grande figure du romantisme en littérature, qui mit sa plume au service du peuple cubain au XIXe siècle. Victor Hugo est le symbole des meilleures valeurs de la culture française ; il a influencé le jugement et la vocation politique d’innombrables penseurs et révolutionnaires, dont José Marti. La portée universelle de sa parole fut aussi au service du peuple cubain quand il reconnut la nécessité pour l’Île de se séparer de la métropole espagnole.

Ces motifs furent essentiels pour la conception et la fondation de la Maison Victor Hugo le 16 mars 2005, espace culturel qui contribue à faire connaître dans le monde le génie littéraire hugolien. Site d’accueil et de développement du travail culturel francophone et cubain, elle s’est également enrichie grâce à la visite d’intellectuels et d’artistes français reconnus et également de représentants d’organisations de solidarité envers Cuba, personnalités d’une grande importance dans le dialogue culturel entre les deux pays.

L’association Cuba Coopération France, Le plus Fidèle collaborateur

• Création de la Maison Victor Hugo
  Au début des années 2000, le Bureau de l’Historien commença les travaux de réhabilitation de l’immeuble, en partenariat avec l’association Cuba Coopération France qui entretenait avec notre pays des liens importants de coopération dans divers secteurs. Son apport financier pour l’exécution du centre culturel montrait l’intérêt des deux nations pour la création d’un espace multifonctionnel qui traduirait les liens historiques de longue date et susciterait l’implication dans le domaine du patrimoine.
  De même, l’Ambassade de France à Cuba et l’Alliance Française ont soutenu le fonctionnement de la Maison lors des divers événements franco-cubains qui se produisent chaque année sur le territoire national.

Une programmation culturelle franco-cubaine
Ces relations de collaboration se sont maintenues jusqu’à aujourd’hui et sa plus belle expression se manifeste dans des projets artistiques variés ponctuant l’histoire de la Maison.

• 3mers, 3mares"
  L’Exposition des arts visuels "3mers, 3mares" est l’une de ces magnifiques réussites entre l’Association, le comité Ardèche et l’Institution cubaine dans le cadre de la XIIe Biennale de La Havane en 2015. Cette plateforme participative développa comme ligne thématique " Entre l’idée et l’expérience " ; la Maison Victor Hugo fut le lieu de confluence de 42 artistes cubains et français. Les créateurs abordèrent dans leurs œuvres ces points communs dans l’art, les instants dans lesquels se répètent les formes, révélateurs de similitudes, mais surtout cet espace fait pour la création, comme le fera remarquer Toni Pinera, l’un des organisateurs de l’exposition.
  Cette exposition franco-cubaine qui acceptait la mer comme zone d’interaction et d’échange entre les pays qui la bordent, partait d’un penchant pour la solidarité et l’humanisme qui s’articulait bien avec les différentes tendances de l’art contemporain. L’impact du projet culturel cadrait bien avec l’idée même de la Biennale, qui devenait un grand plan pour découvrir la ville, ses habitants, et faire de l’espace urbain un véritable laboratoire social.

  

• "Variations de Concert Baroque"
  De valeur égale, dans le contexte artistique cubain, se présenta en 2016 dans le cadre du Mois de la Culture Française, l’exposition "Variations de Concert Baroque" de l’artiste français Ernest Pignon-Ernest (voir l’article Ernest Pignon-Ernest). L’exposition, sous la responsabilité de la conservatrice Agnès Le Gouze, fut adaptée pour des reproductions à grande échelle de portraits de musiciens évoqués dans l’œuvre intitulée Concert baroque de l’écrivain cubain Alejo Carpentier ; ce fut une collaboration entre la fondation du même nom, l’association Cuba Coopération France et la Maison Victor Hugo.

  

  Maître dans l’art du dessin, Ernest possède une formation artistique rigoureuse et une technicité exceptionnelle. Pionnier du Street Art, il commença son travail d’artiste dans les années 60 ; jusqu’à maintenant, il a suivi une ligne créative marquée par l’insertion sociale qui fait le pari de transformer l’espace public à partir de l’impact visuel et symbolique des tableaux peints sur les murs. Son œuvre traverse le prisme de la politique, mais c’est le milieu culturel ambiant et ses personnages qui sont les plus travaillés par l’artiste.
  De son admiration pour l’écrivain cubain naquit l’interprétation picturale du roman. Le peintre élabora une sorte de grand orchestre symphonique, un mélange entre la musique classique et la musique populaire, entre Europe et Amérique Latine, à travers les personnages dont il fit le portrait.
  "(...) L’idée que la musique permet d’accéder à une conception du temps non linéaire mais circulaire à partir de laquelle passé et présent peuvent fusionner pour tisser l’histoire du futur", comme le faisait remarquer Camilo Rubén Fernandez dans l’œuvre de Carpentier, fut reprise par Ernest Pignon -Ernest pour donner forme au discours écrit.

• "Le Prix Maison Victor Hugo"
  Concernant l’association Cuba Coopération, quatre éditions du Prix des Etudes et Recherches de la Maison Victor Hugo ont été organisées. Cette récompense importante débuta en 2011 ; l’objectif était de stimuler la recherche et les créations artistiques et littéraires en rapport avec les contacts et influences existant entre Cuba et la France. Les travaux reçus contribuent à la mise en valeur de quelques éléments constitutifs de la culture cubaine émanant d’échanges avec la culture française ; ils ont favorisé le renforcement de liens d’amitié, de compréhension et de solidarité entre nos peuples dans un contexte de paix.

  

  L’édition de 2018 s’est déroulée dans le cadre de la célébration du 500e anniversaire de La Havane et de celui des siècles qui ont été témoins de l’amitié et des liens entre Cuba et la France. Le thème abordé dans la convocation fut un hommage à la ville, reconnue comme lieu de paix, porte d’entrée de connaissances culturelles, scientifiques et techniques, creuset d’apports culturels extérieurs, base de rayonnement de ces apports sur l’ensemble de l’Île.

• " Victor Hugo visionnaire de paix"
  Mais le moment culminant du travail commun de la Maison Victor Hugo et de l’Association arriva en 2019, lors des festivités commémoratives de la fondation de la Ville de San Cristobal de la Habana. Le colloque international " Victor Hugo visionnaire de paix" permit la rencontre des meilleurs spécialistes et chercheurs de l’œuvre de Hugo venant des cinq continents.

  

  L’Institution présenta un programme varié d’activités lors de cet événement remarquable ; elle devint le siège du débat sur le fort engagement humaniste de l’écrivain et sur la paix, condition indispensable pour le développement souverain de tout pays.

  

  Pour la première fois, ce colloque réunissait les sommités étudiant la vie et l’œuvre de l’auteur des Misérables, mais ce fut aussi la plateforme propice à la rencontre entre la Maison Victor Hugo à Paris, la Maison Victor Hugo à Besançon, Hauteville House à Guernesey, le musée Victor Hugo- Maison Vacquerie à Villequier, le musée littéraire Victor Hugo à Vianden, la Maison Victor Hugo à Pasaia et la Maison Victor Hugo à La Havane au moyen d’une exposition variée de photos, dessins, écrits, documents, objets concernant Hugo et tous éléments symboles de l’universalité de la pensée d’un authentique visionnaire de paix.

  

D’autres contributions au fonctionnement de la Maison amplifient le travail qu’elle a mené pendant toutes ces années. On insiste particulièrement sur les apports littéraires pour la bibliothèque Cosette, spécialisée en littérature française. Elle présente au public l’une des plus grandes collections d’œuvres de Victor Hugo à Cuba, en Amérique Latine et plus de 5000 ouvrages en langue française.
De nouveaux défis se profilent concernant l’activité de la Maison Victor Hugo.

Son existence et sa durabilité pendant presque deux décades confirment la volonté de continuer le travail initié en 2005. L’œuvre de Victor Hugo sera toujours le moteur de ce projet basé sur son fonctionnement en faveur de la culture franco-cubaine largement diffusée, fondement de la nationalité cubaine.