La pénurie stimule l’inventivité et la création
Le système « D » à la cubaine
Lorsque l’on manque de tout, il faut faire appel à son imagination... Un art que les cubains devraient exporter, tant ils sont devenus experts en la matière !
On connaissait déjà leur ingéniosité légendaire pour faire fonctionner des voitures datant des années 50 du siècle précédent, mais elle n’a pas de limites et quand il s’agit de survivre tout en faisant vivre l’économie locale et qu’il n’y a pas d’autres alternatives, se prendre en mains sans attendre vainement que tout vienne d’en haut ou d’ailleurs.
On n’exporte rien, on utilise des ressources naturelles et on perpétue un savoir-faire ancestral.
Que dire ? Chapeau bas, respect les amis !
CC
En l’absence de bois, les "lianes" sont utilisées pour fabriquer des meubles à Cuba.
Par Rosalia Quintana
Publié dans Directorio Cubano le 11 septembre 2023
Dans le contexte actuel de pénurie, les artisans et entrepreneurs privés cubains doivent faire preuve d’ingéniosité pour survivre, continuer à contribuer à l’économie locale et, bien sûr, à celle de leur famille.
C’est le cas de plusieurs personnes de l’atelier "El Guaniquí", dans la communauté de La Aurora, dans la province cubaine de Sancti Spíritus.
Selon le journal national Escambray, un groupe de trois jeunes artisans de Baracoa, qui vivent dans la communauté de La Aurora, s’aventurent quotidiennement dans la brousse au milieu de la nuit.
Leur objectif est de récolter les lianes qui poussent sur les arbres ou près des rivières et des ruisseaux, qu’ils utilisent comme matière première pour leurs créations.
L’article explique que la recherche de lianes n’est pas facile, car il faut savoir les distinguer par leur épaisseur, leur texture ou leur couleur, puis les couper et les
classer. "Parfois, nous devons les porter le long de la rivière jusqu’à ce que nous atteignions la rive, où nous les emmenons à l’atelier pour commencer à les préparer", a déclaré l’un des jeunes.
Des lianes pour la fabrication de meubles et d’objets artisanaux à Cuba
Osmany Idalberto Lorenzo Rodríguez, diplômé en droit qui se consacre à l’art du guaniquiqui, explique que tout commence dans la brousse, avec la sélection minutieuse des lianes qui sont ensuite transformées en paniers, étagères et autres objets.
Le guaniquiqui est une ressource naturelle qui jouit d’une longue tradition parmi les Cubains, qui l’utilisent depuis l’Antiquité.
« Nous nous sommes lancés dans l’artisanat utilitaire en tant que véritable entreprise, car jusqu’alors nous ne commercialisions que des produits d’inspiration", a-t-il déclaré.
Il ajoute qu’ils ont "une variété de paniers, de meubles, de portefeuilles, de corbeilles, de balais, de brosses, de maillets pour réparer des objets, des cordes..., plus de 70 assortiments composent notre catalogue, et quand il n’y a pas d’acheteurs, je commence à tresser la fibre ou à vernir les pièces, parce que c’est quelque chose que je peux faire facilement". Qu’en pensez-vous, demande t’il ?