Le blocus, c’est quoi, en vrai ?
Un témoignage très concret
Notre amie Chantal Costerousse, traductrice de nos publications, a des liens familiaux à Cuba. C’est dire qu’elle y a des contacts quotidiens avec son époux.
Elle nous livre son témoignage sur une des conséquences du blocus humainement douloureuses que sa famille vit là-bas.
Car il faut le rappeler sans cesse ! Par ce blocus, les USA empêchent l’Etat cubain de commercer librement, privant la population de nourriture importée mais aussi produite sur place, de carburant, de pièces détachées pour réparer, désorganisant le transport des biens et des personnes, faisant du simple déplacement vers le travail une odyssée quotidienne.
Qui peut imaginer, ici en France, qu’un membre de sa famille soit hospitalisé et qu’il soit impossible de lui apporter les soins nécessaires parce que les médicaments font défaut (ou quelques fois accessibles au marché noir à des prix prohibitifs), que l’on ne puisse les acheminer de l’étranger parce que les USA ont décidé que le transporteur ne peut assurer sa mission ? Etc…Etc…
On peut même se permettre l’observation suivante : Où sont les informations sur le sujet dans les grands médias ? J’oublie parfois que la liberté de la presse est, chez nous, soumise à des grands groupes financiers.
GD
Nos articles se font souvent l’écho des effets de l’embargo injuste que subit Cuba depuis plus de 60 ans de la part de son ex-colonisateur, les USA.
Il s’agit souvent de problèmes financiers ou commerciaux touchant les entreprises et les échanges, le transfert de fonds et bien entendu des répercussions sur la population.
Avec toute l’empathie possible, cela reste, malgré tout, abstrait pour vous lecteurs et amis de Cuba. Aussi, je souhaite vous faire partager l’expérience douloureuse que je viens de vivre.
Mariée à un cubain, ma famille vit là-bas. Ma belle-mère est atteinte de 2 cancers et se trouvait en chimiothérapie jusqu’à ce que récemment, des complications imposent l’arrêt du traitement.
Pour le poursuivre, un traitement veineux devenu introuvable à Cuba, est indispensable...
Après bien des difficultés je me procure ce médicament que je me précipite d’expédier par l’intermédiaire de DHL (Ordonnance à l’appui bien sûr). A noter que DHL est le seul transporteur aérien français desservant encore Cuba.
Après 4 jours de mise en attente, et bien que la douane ait donné son feu vert, le service européen de sécurité de cette entreprise m’informe que selon sa politique commerciale cette "marchandise" ne peut être acheminée...
Sans ce traitement, plus de chimiothérapie et sans chimiothérapie l’issue est fatale.
C’est hélas une des illustrations de ce que vivent les cubains au quotidien.
Que dire d’autre que cet embargo est criminel ?
Ce n’est pas une formule, c’’est une réalité qui doit être connue et diffusée afin que nul ne l’ignore...
Chantal Costerousse