Le blocus des télécommunications à Cuba, une histoire de longue date

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L’actuelle administration des États-Unis a continué à harceler et à faire pression sur les entreprises qui vendent des équipements de télécommunications à Cuba.

Des actions qui constituent une extension du blocus imposé au peuple cubain, et qui, une fois encore seront dénoncées lors du vote qui aura lieu les 1er et 2 novembre prochain.

Auteur : Omar Pérez Salomon | internet@granma.cu

Le 23 octobre a marqué les 31 ans de l’adoption par le Congrès des États-Unis de la loi Torricelli, qui a été l’une des expressions les plus abouties de la ligne agressive de l’empire contre Cuba, articulant toute une rhétorique euphémique qui a mis en avant des concepts tels que la démocratie, les droits de l’Homme, l’économie de marché et, bien sûr, le durcissement du blocus économique imposé à notre pays depuis le début de la Révolution.

L’un des secteurs cubains où cette disposition fut strictement appliquée est celui des télécommunications. En janvier 1959, tous les équipements et câbles téléphoniques étaient de fabrication étasunienne, et l’achat de pièces détachées ou de nouveaux centraux ne fut jamais autorisé. Il en allait de même pour le matériel de transmission de la radio et de la télévision.

Les transmissions radio illégales contre Cuba ont commencé en 1959 et se poursuivent encore aujourd’hui. Au cours de cette période, plus de 120 stations ont émis contre notre pays depuis le territoire des États-Unis et d’autres pays, avec le soutien du gouvernement étasunien et de 43 organisations contre-révolutionnaires.

En 1990, l’agression télévisuelle via un émetteur fixé à un ballon captif et plus tard à partir d’un avion militaire, a commencé. Le déploiement d’avions pour des transmissions illégales a été l’une des actions les plus provocatrices et les plus dangereuses entreprises par le gouvernement des États-Unis. Une telle mesure n’a été adoptée qu’en temps de guerre, comme au Vietnam et en Irak, et constitue une violation manifeste de la souveraineté cubaine.

Nombreux sont ceux qui ignorent que sept câbles téléphoniques ont été posés entre Cuba et les États-Unis afin de faciliter les communications entre les deux pays. La presse internationale n’a pas non plus rapporté qu’à partir de 1959, ce service de câbles a été bloqué, et pas exactement par le gouvernement cubain, au point d’être définitivement interrompu en 1986. Il est d’usage d’empêcher Cuba de se connecter aux câbles sous-marins à fibre optique qui passent à proximité de l’Île, parfois à un peu plus de 30 kilomètres.

Pendant de nombreuses années, Cuba a été contrainte de se connecter à l’internet par l’intermédiaire de satellites, qui sont non seulement plus chers, mais aussi moins performants en termes de bande passante, ce qui ralentit les connexions.
En 2000, les communications directes avec les États-Unis, qui représentaient à l’époque environ 70 % du trafic international de Cuba, ont été interrompues pendant près de 15 ans à la suite du pillage des avoirs cubains gelés dans les banques étasuniennes depuis 1966 - près de 200 millions de dollars - à partir du service téléphonique entre les deux pays. L’Entreprise des télécommunications de Cuba S.A. (Etecsa) a dû évacuer ce trafic auprès d’opérateurs de pays tiers, ce qui a entraîné des pertes et des difficultés considérables.

L’ÈRE BIDEN

Depuis son arrivée à la Maison Blanche en janvier 2021, Joe Biden a poursuivi la politique agressive mise en place par les gouvernements américains successifs à l’encontre de Cuba, avec l’utilisation d’une voie qui vise à détruire la Révolution cubaine par le biais d’un blocus économique encore plus inflexible si possible, des pressions et des menaces de l’étranger, et une deuxième voie qui gagne aujourd’hui en force dans le but, comme le soulignait le 26 juillet 1995 le leader historique de la Révolution cubaine, Fidel Castro Ruz, « de nous infiltrer, de nous amadouer, de créer toutes sortes d’organisations contre-révolutionnaires et de déstabiliser le pays, quelles qu’en soient les conséquences ».

L’actuelle administration des États-Unis a continué à harceler et à faire pression sur les entreprises qui vendent des équipements de télécommunications à Cuba. Ceux qui contiennent plus de 10 % de composants étasuniens ne peuvent être achetés.

Cela rend impossible l’accès aux marques et équipements performants et aux leaders du marché des télécommunications et des technologies de l’information et de la communication (TIC), qui sont distribués ou dont les brevets sont détenus par des entités étasuniennes, y compris les téléphones fixes, les téléphones mobiles, les antennes, les systèmes informatiques et autres.

Par conséquent, ces ressources doivent être achetées à des entreprises très éloignées de notre pays, à un coût plus élevé, ce qui a un effet négatif sur les investissements d’Etecsa, sur ses utilisateurs et sur le reste des secteurs du pays.

Dans ce contexte, les Cubains se voient interdire l’accès à certaines plateformes et technologies indispensables à la formation, à la production de contenus et au développement de produits et de services sur l’Île.

Le préjudice économique causé par la politique de blocus au secteur cubain des télécommunications au cours des dix dernières années dépasse les 500 millions de dollars. Rien qu’entre mars 2022 et février 2023, ils sont estimés à 40 901 400 dollars.

Face à ces actions, qui constituent une extension du blocus imposé à Cuba, la nation a l’obligation et le droit de dénoncer cette politique dans le cadre de divers scénarios multilatéraux et bilatéraux, et d’entreprendre des actions politico-diplomatiques à cette fin.

Les 1er et 2 novembre, le monde dira, une fois de plus, Non au blocus économique, commercial et financier criminel exercé contre Cuba.

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