Le jardin botanique de Las Tunas, un tour du monde à travers la richesse de ses plantes.

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Le jardin botanique de Las Tunas, un tour du monde à travers la richesse de ses plantes.

Situé au kilomètre deux de la route qui relie les parcs urbains de cette province de l’est de Cuba, le jardin botanique de Las Tunas est entouré du zoo, du parc d’attractions et d’El Cornito, un lieu emblématique qui, rien qu’en le mentionnant, évoque la campagne et la culture grâce à l’héritage de Juan Cristóbal Nápoles Fajardo, El Cucalambé.

Par Danielle Laurencio Gómez|Photos : Yaciel Peña de la Peña

Le jardin botanique de Las Tunas, un tour du monde à travers la richesse de ses plantes.

Photo : Yaciel Peña de la Peña

À son entrée, on peut percevoir une combinaison magique d’humidité et d’odeurs qui, peu à peu, transportent le visiteur vers différents continents, car le site a été conçu avec des zones botaniques qui y font allusion, de sorte qu’en pénétrant dans les zones de plantations de la campagne, on trouve des représentants d’origine africaine, australienne, asiatique, européenne et, bien sûr, le plus grand et le plus représenté, l’américain.

Il possède une grande collection de palmiers, un cuabal en arrière-plan qui représente l’Amérique, et c’est là que se trouve une grande partie de la richesse floristique de Las Tunas et de la région.

C’est ce qu’explique son directeur, Luis Carlos Lozada Lobaina, qui a expliqué à l’Agence de presse cubaine (ACN) comment ce verger s’est immergé pendant deux ans dans la structuration de l’équipe de travail nécessaire au développement et à la réalisation des activités scientifiques liées au centre.

C’est le premier grand projet de l’institution en ce moment, articuler un groupe qui devra conserver, développer et protéger les collections botaniques que le jardin possédait déjà et qui à un certain moment ont été perdues, a dit le jeune directeur, qui ne comprend pas le conformisme ou la démotivation.

L’aspiration se base sur la transformation du centre en une unité scientifique et la création de l’infrastructure nécessaire pour offrir une expérience optimale de récréation et de plaisir, ce qui lui permettra de s’établir comme une proposition environnementale et socioculturelle de valeur dans ce territoire.

Photo : Yaciel Peña de la Peña

Le jardin botanique de Las Tunas, un voyage dans le monde à travers la richesse de ses plantes.

En ce sens, le jardin a besoin d’être agrandi, car bien qu’il soit aujourd’hui achevé à près de 80 % et que les collections soient assez complètes et saines, il ne dispose pas des conditions idéales pour offrir aux visiteurs le plaisir et la récréation qu’il mérite.

Lozada Lobaina est amoureux de son travail et le prouve tous les jours, puisqu’il est diplômé en études socioculturelles. Sa passion pour la conservation d’espèces telles que le pic américain, les zones protégées, ou encore la proximité affective du Monte Cabaniguán, site abritant une importante population de crocodile américain Acutus Americano et reconnu mondialement pour son travail de nidification et de conservation de l’espèce, lui ont valu le respect de la délégation provinciale du ministère des Sciences, de la Technologie et de l’Environnement.

C’est pourquoi le jeune directeur est déterminé à ce que Las Tunas dispose d’un centre de recherche environnementale, basé sur la catégorisation du jardin et la spécialisation de ses travailleurs, qui lui permettra d’élargir sa mission environnementale, ainsi que de sauver et de renforcer les populations d’espèces de flore qui se trouvent dans une certaine catégorie de menace.

À ce sujet, il a expliqué que, bien que le nombre exact d’espèces existant sur les 43 hectares de terrain appartenant à l’installation soit inconnu, un inventaire a été réalisé, qui a montré l’existence de 101 espèces endémiques et de celles présentant une certaine catégorie de menace.

Il dispose également de deux collections de conservation, l’une d’Acacia roigii et l’autre de Copernicia fallaensis, tandis que l’on travaille sur une troisième d’Hidelgaria cubensi, plus connu sous le nom de Guana, un spécimen reconnu comme l’arbre phare de Las Tunas, puisqu’il est représenté sur le blason de la province en raison de sa valeur historique pendant les luttes pour l’indépendance.

Photo : Yaciel Peña de la Peña

Ce lien avec la partie la plus autochtone de la culture et de l’histoire du territoire montre que le jardin botanique de Las Tunas a été conçu d’un point de vue socioculturel, c’est pourquoi il dispose d’un sentier Martiano où toute la végétation décrite par José Martí dans son journal est visible, non seulement la flore, mais aussi le parcours de Playitas de Cajobabo à Dos Ríos avec ses formations rocheuses et autres éléments de la région.

Le sentier Cucalambeano, un site dédié à Las Tunas et à la figure du barde Juan Cristóbal Nápoles Fajardo, représente les plantes qu’El Cucalambé mentionne dans ses poèmes. L’institution prévoit d’étendre cette zone pour en faire un échantillon complet des traditions paysannes cubaines.

Une autre des projections porte sur la matérialisation d’une classe écologique, un espace qui soutiendra le développement de cercles d’intérêt, de sociétés scientifiques et créera de nouveaux liens grâce à la signature d’un accord avec l’université locale, a déclaré à ACN José Javier Estrada de Armas, spécialiste de l’éducation environnementale.

Il a récemment été annoncé que dans le cadre de l’échange qui existe entre ces centres au niveau national, le centre de Las Tunas prépare un don de matériel d’herbier du genre Copernicia au Jardin botanique national.

Photo : Yaciel Peña de la Peña

Le conservateur, naturaliste principal de l’Herbier Maximiliano Curbelo, a souligné que cela est possible grâce à un projet de purification et de sélection des doublons parmi ses collections, qui comptent plus de neuf mille spécimens d’un total de 194 familles.

Il existe également des zones de propagation des plantes en vue de leur vente, et plus d’une entité thononaise s’enorgueillit des services de jardinage offerts par ses professionnels, le tout associé à une passion pour la conservation des collections botaniques et l’interaction avec le public afin d’accroître sa culture environnementale.

Bien qu’il reste encore un long chemin à parcourir, selon ses propres travailleurs, le développement des salles d’orchidées, de bonsaïs, d’ombre et de mi-ombre, de cactus et de succulentes est louable, faisant passer le public de l’humidité à l’aridité en un clin d’œil, une occasion unique de parcourir le monde à partir de la beauté et de la richesse de ses plantes.

Photo : Yaciel Peña de la Peña

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Photo : Yaciel Peña de la Peña