Le pain va-t’il devenir un bien rare et précieux ?

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En arriver à réduire le poids du pain pour que toute la population en ait, c’est dire combien la guerre économique contre Cuba a atteint son paroxysme.
Affamer, étouffer un peuple n’est-ce pas finalement plus efficace qu’une guerre classique qui susciterait une réprobation internationale et un coût exorbitant ?
Pourtant, malgré les difficultés et les pénuries de tous ordres, les cubains supportent. Rien ne leur aura été épargné.
S’il est indéniable que le blocus imposé par les Etats-Unis depuis plus de
60 ans, aggravé à différentes reprises, est la cause essentielle de toutes ces douleurs, doit-on pour autant faire abstraction des erreurs commises en interne ?
Pour preuve l’article publié par Cuba Coop’ dans La Lettre hebdomadaire du 26 septembre traitant des nouveaux obstacles rencontrés par les producteurs cubains à la suite d’une récente résolution du Ministère de l’agriculture.
L’arsenal de justes mesures répressives est-il de nature à modifier les comportements humains qui, devant les pénuries, la misère ou l’appât du gain amènent à spolier ses semblables et demeurent les mêmes depuis des millénaires et ce, quel que soit le pays ?

CC

Réduction du poids du pain à Cuba : ce qu’en disent les autorités et la population

Publié par Directorio cubano le 26 septembre 2024

La réduction du grammage du pain dans le panier familial standard (la libreta) à Cuba a été l’un des sujets les plus discutés ces derniers jours sur l’île.

"Cette mesure, mise en œuvre par le Ministère de l’industrie alimentaire (MINAL), vise à garantir la stabilité de la production et de la livraison de cet aliment de base à la population dans un contexte économique complexe", a-t-on annoncé officiellement.

Anayra Cabrera Martínez, Directrice générale de la politique industrielle du MINAL, a déclaré dans un reportage de la télévision publique que cette réduction temporaire du grammage du pain, qui passe de 80 à 60 grammes, a pour but de garantir que le pain parvienne à toutes les familles.

Selon la fonctionnaire, bien que le poids ait diminué, la qualité du produit ne devrait pas être affectée. « Toutes les matières premières entrant dans la fabrication du pain, c’est-à-dire non seulement la farine, l’huile, le sucre et la levure, sont garanties. La formulation est maintenue, il n’y a donc aucune raison de réduire ou d’affecter la qualité du produit fini », a-t-elle déclaré.

Malgré ces déclarations, la mesure a suscité des inquiétudes chez les consommateurs. Certains se disent insatisfaits de la qualité actuelle du pain. Une consommatrice a fait le commentaire suivant dans le rapport susmentionné :

« Parfois, c’est vraiment mauvais et je suis sûre aussi que parfois, ça ne pèse même pas le poids annoncé à la télé. Ils le mettent à 75 cents, mais d’un peso à 75 cents, je ne vois pas la qualité ».

Violations dans l’élaboration du pain à Cuba

Selon le Directeur général du Bureau national d’inspection de l’État, depuis la mise en œuvre de la réduction des grammages, 520 inspections ont été réalisées dans l’ensemble du pays. Parmi celles-ci, 188 amendes ont été imposées pour violation des normes établies. « Les mesures administratives prises sont sérieuses : rétrogradation ou révocation, en fonction des antécédents du travailleur », a-t-il expliqué.

L’un des cas les plus récents s’est produit dans une boulangerie de la municipalité de Cerro, à La Havane. Des non-conformités ont été détectées tant au niveau du poids que de la qualité du pain.

En outre, d’autres problèmes ont été identifiés, tels que le pain non cuit ou qui dégage des odeurs anormales lesquelles sont attribuées à des défauts dans le processus de tranchage et de cuisson. « Le maître boulanger peut avoir mal coupé ou le four n’a pas cuit uniformément », ont déclaré les sources consultées.