Le prétendu « syndrome de La Havane »
n’est que l’expression de la paranoïa étasunienne.
Peu après l’élection de Trump est apparu à La Havane, comme l’aurait écrit La Fontaine : « Un mal qui répand la terreur … faisait aux étasuniens la guerre. Ils ne mourraient pas tous, mais tous étaient frappés ».
Il s’agissait de mystérieuses attaques menées depuis des mystérieuses officines, situées dans la mystérieuse Havane qui auraient gravement perturbé la santé des braves boys étasuniens.
En réponse, l’administration Trump avait expulsé 15 diplomates cubains en poste à Washington.
Une enquête menée par un groupe de chercheurs indépendants venant des USA, du Canada, de Nouvelle Zélande, du Royaume Uni et de Cuba a mené des investigations, sans pouvoir consulter les données collectées par le gouvernement US (la peur du ridicule, peut-être ?) et a estimé que le « Syndrome de La Havane » n’était qu’une invention médiatique et qu’on ne pouvait mettre en évidence une quelconque pathologie spécifique.
Cela n’a pas empêché le gouvernement US de persister dans le délire en accusant Cuba d’utiliser « l’énergie dirigée d’ondes radio ».
Bien évidemment on ne se demande pas pourquoi les Cubains utiliseraient des technologies aussi complexes pour gâcher la vie des pseudos diplomates de l’ambassade US. On doit supposer que le Cubain est taquin et que c’est une raison bien suffisante.
Dans ce domaine, comme dans bien d’autres, l’administration Biden a enfilé les chaussons de celle de Trump.
Pourtant on aurait pu explorer d’autres pistes :
Le grincement que fait la petite porte de l’ambassade quand certaines personnes viennent chercher les bienfaits qui leur sont accordés en échange de leurs activités mercenaires (coucou Berta Soler !) ou quand Yunior Garcia venait rencontrer Timothy Zúñiga Brown (chargé d’affaires à l’ambassade US) et Alexander Augustine Marceil (fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères US).
Il est aussi possible que nos braves gars aient eu un coup de nostalgie et aient écouté Tammy Wynette chanter Stand By Your Man, en boucle.
On ne peut écarter, non plus, l’idée qu’ils aient voulu imiter leur président en voulant bronzer devant la porte ouverte de leur micro ondes.
Peut-être ont-ils aussi écouté l’indicatif de Radio Habana Cuba : « Ici c’est Radio Habana Cuba, transmettant depuis Cuba, territoire libre d’Amérique ! ». Ces simples mots ont dû produire des acouphènes à leurs oreilles délicates.
Ce mal qui ne touche que les diplomates (et assimilés) étasuniens frappe maintenant hors de Cuba, à Genève, à Paris, à Vienne, à Hanoï, à Berlin, à Canton, à Moscou et bien ailleurs.
L’explication est simple comme un discours de Biden ou de Trump, ce sont les Russes et les Chinois qui tirent les ficelles.
Comment faire comprendre à des gens dont 16 % croient que la terre est plate, dont une partie importante est persuadée qu’ils sont dirigés par un gang de pédophiles démocrates (qui cherchent à se procurer une substance rare dans le sang de leurs victimes) ou que 4 % d’entre eux pensent (si on peut utiliser ce terme) que des reptiles déguisés en être humains dirigent notre planète, que tout cela est faux et irréaliste ?
Ils ont bien marché dans le truc de Colin Powel à l’ONU pour faire croire aux armes de destruction massive, alors les micros ondes cubaines ça passe comme une lettre à la poste.
En attendant, le secrétaire d’État, Antony Blinken, le vieux-beau propre sur lui, a désigné deux diplomates chevronnés pour mener l’enquête.
Il semble que dans ces conditions les nominations de Dupond et Dupont s’imposent.
https://youtu.be/kHkAQGberWc
L’indicatif de Radio Habana Cuba : « Ici c’est Radio Habana Cuba, transmettant depuis Cuba, territoire libre d’Amérique ! » Finalement, c’est bien cela qui les dérange.