C’est une élection importante à Cuba car les assemblées municipales ont acquis de nouveaux pouvoirs, notamment dans le secteur économique. Ce sont elles qui gèrent le développement économique local, pour la production de biens de proximité, et le commerce local.

Elles assurent aussi le bon fonctionnement des équipements publics, comme les écoles, les crèches, les espaces culturels et sportifs, la voirie, les lieux de loisirs et les parcs publics.

C’est aussi un moment important de la démocratie cubaine.

Les électrices et les électeurs vont choisir par quartier les délégué(e)s qui vont les représenter à l’assemblée municipale parmi les candidats qui se présentent. A Cuba le droit de vote est à 16 ans.

Les candidats sont d’abord choisis lors d’assemblées de quartier dans toutes les municipalités. Elles se sont tenues depuis le 21 octobre jusqu’au 18 novembre.

Pour être candidat il faut jouir de ses droits civiques et habiter le quartier où l’on se présente. Il n’y a pas de critères d’appartenance politique, ni financier pour être candidat. Le candidat doit présenter son CV, sa formation, son parcours professionnel, et ses engagements publics et sociaux déjà réalisés. Le candidat peut donc avoir déjà été élu, ou pas, sachant qu’aujourd’hui à Cuba, on est élu pour 5 ans, renouvelable une fois, et qu’il faut avoir moins de 60 ans pour se présenter au premier mandat. Le 27 novembre le renouvellement sera important puisque seulement 30% d’anciens élus sont de nouveau candidats.

Lors des assemblées de quartiers qui se réunissent, les CV des candidats sont examinés par les habitants qui choisissent, par un vote, les candidats retenus, selon leur compétence et leur expérience. Ces critères de choix doivent aussi assurer la mixité et la présence des femmes parmi les candidats retenus.

Le nombre de candidats n’est pas limité, mais en général les assemblées de quartier retiennent de deux à huit candidats dont la candidature sera soumise au vote des électeurs du quartier ce 27 novembre.

Il est à noter aussi que les candidats ne sont pas élus sur un programme mais uniquement sur leur potentiel pour bien défendre et s’occuper des questions relatives aux besoins des habitants.

Les cubains estiment que les programmes ne sont que des promesses, et que ce qui compte c’est bien la réalisation concrète de ce que les électeurs demandent. Une fois élus les délégués doivent rendre compte régulièrement de leurs actions lors d’assemblées de quartier. S’ils ne remplissent pas leur mandat ils peuvent être révoqués par un vote des électeurs.

Les élections sont supervisées par une commission nationale électorale, et localement par un collège électoral local.

Du 21 octobre au 17 novembre 44 930 assemblées de nomination se sont tenues, rassemblant plus de 6,6 millions d’électeurs. 26 750 candidats y ont été désignés.

Les bureaux de vote seront organisés le 27 novembre par le collège électoral local, et seront ouvert de 7h à 17h. Le vote est libre et secret dans un isoloir, après vérification de l’identité et inscription sur la liste électorale, et signature. A Cuba le vote n’est pas obligatoire mais la participation est toujours importante.

Les personnes à mobilité réduite peuvent être conduites au bureau de vote à leur demande, et il est aussi prévu d’aller faire voter les personnes qui ne peuvent se déplacer par des membres du bureau du collège électoral qui se rendent chez eux.

Le jour du vote les CV et les photos des candidats sont affichés à l’entrée du bureau de vote.

Pour être élu il faut avoir plus de 50% des suffrages exprimés. Sinon un deuxième tour est organisé le dimanche suivant entre les deux candidats qui ont obtenu le plus de voix au premier tour.

Enfin ce sont des enfants des écoles primaires qui gardent les urnes le jour du vote, par deux en rotation au cours de la journée, et qui actent par un salut le moment où l’électeur glisse son bulletin dans l’urne. Un moyen d’habituer les futurs électeurs à la participation aux élections.

Le dépouillement s’effectue après la fermeture du bureau de vote et les résultats sont donnés sous le contrôle des électeurs présents.