Les origines du judo à Cuba
Ecrit par : Rédaction- NGM, tirant l’information de Archivo TodoCuba
Au début du 20ème siècle à Cuba on connaissait le jiu-jitsu, « art de la souplesse ». On appelle ainsi les techniques de combat créées au Japon par les Bushi (maîtres guerriers). En 1882, Jigoro Kano, muni des connaissances acquises dans les deux principales écoles de jiu-jitsu auxquelles il ajouta ses propres apports, fonda un nouveau système de culture physique, mentale et morale qu’il appela Kodokan judo. Le judo, avec une incomparable charge morale et éthique, s’enracina définitivement au japon en 1886.
Le Judo, du Japon à Cuba
C’est aussi au début du 20ème siècle que se rendit à la Havane, à de maintes occasions, l’expert judoka japonais, le maître Mitsuyo Maeda, 4ème dan de judo Kodokan, un des premiers élèves du maître Jigoro Kano.
Le célèbre lutteur japonais Mitsuyo Maeda, surnommé "Conde Koma", arriva à la Havane pour la quatrième fois en janvier 1912, accompagné de trois autres judokas japonais ,Ono Akitaro, Satake Nobushiro et Ito Tokugoro.
Dans la décennie des années 1930, des migrants japonais enseignèrent différentes formes de jui-jitsu et de judo très discrètement, seulement à des parents ou des amis proches de la communauté japonaise ; mais très vite le judo va connaître le plein essor.
Kano et Kolychkine
Jigoro Kano, le créateur du judo voulait diffuser cet art martial dans le monde entier et Kolychkine a pu concrétiser ce rêve à Cuba.
Kawaishi Mikonosuke fut l’élève que Kano envoya à l’extérieur pour faire connaître le judo ; lui même arrive en France, prépare Kolychkine puis l’envoie à Cuba.
Kolychkine était une personne intègre, d’ une discipline extraordinaire ; nous les cubains ne sommes pas ainsi mais grâce à sa persévérance et sa maîtrise il réussit à introduire le judo dans l’île.
Jigoro Kano, fondateur du judo
Parallèlement, plusieurs maîtres dispensèrent des cours de karaté à Cuba, parmi lesquels le 4ème dan Wado Ryu surnommé "l’Indonésien". Celui-ci abandonna le pays autour de 1962. En juin 1964 arrivèrent plusieurs citoyens japonais pour transmettre la technique de la pêche au thon, parmi eux Masaaki Kohagura, spécialiste de télécommunications et reconnu comme celui qui a introduit dans l’île la pratique du karaté-do, style Shorin ryu né à Okinawa ; mais sans aucun doute c’est Andrés Kolychkine, né en Russie et possédant une longue pratique sportive dans la boxe, la lutte et le judo qui développa les arts martiaux à Cuba. Il créa la Fondation Cubaine de judo (1951) et un an plus tard eut lieu au Palais des sports le premier championnat national.
En savoir plus sur le judo
Il faut expliquer qu’au judo les grades se traduisent par la couleur de la ceinture et chacune a une signification . Par exemple : Blanc (ingénuité), Jaune 5ème kyu (découverte), 4ème kyu orange (amour), 3ème kyu (espérance), 2ème kyu bleu( idéalisme) et 1er kyu marron (initiation à la connaissance)
Le judoka avec une ceinture marron est déjà un expert reconnu. Le passage d’un kyu (grade) à un autre ne s’obtient pas seulement par les compétences, mais par une évaluation intégrale de la technique et de la compétence sous l’ unique responsabilité du sensei. Cela se fait sans la médiation d’aucune entité ou organisme supérieur comme dans le cas de l’obtention des grades Dan ; après les kyu viennent les Dan (degré) ; ils vont du premier au dixième dan ; on considère sensei, professeur ou maître expert en judo, ceux qui vont de noir (du 1er au 5ème dan), rouge et blanc (6è, 7è et 8è dan)et rouge (9è et 10è) ; le 12è dan est réservé à Jigoro Kano.
Après la révolution s’établit dans le domaine de la pêche une coopération entre les deux pays et arrivèrent de nouveaux migrants nippons mais en petite quantité. Au début du 21ème siècle, sur le sol cubain il ne restait que 15 japonais de première génération. Cependant, avec la 5ème génération, la communauté japonaise à Cuba compte plus de 1200 membres. Ils sont présents sur tout le territoire excepté à Guantánamo.
Aurions-nous profité d’une plus grande présence japonaise ?
A Cuba cet essor aurait pu être plus grand. Cependant, les propres politiques gouvernementales cubaines d’une certaine façon ont fait fuir ceux que l’on considère comme les travailleurs les plus lucides et courageux du monde.
Si seulement ! Ils auraient pu être plus nombreux ; leur influence dans de multiples aspects de la vie est sans doute la raison principale pour laquelle le Japon se trouve parmi les pays les plus développés. Maintenant, si nous nous demandons ce qui reste du Japon à Cuba, il faut dire que sa présence aujourd’hui est la plus importante de toute notre histoire ; mais toutefois, nous aurions beaucoup apprécié d’avoir plus d’origine japonaise dans le melting pot cubain.