Mobilisation de Cuba à la COP 27 pour le financement climatique

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A l’occasion de la 27ème Conférence des Nations Unies sur le Changement Climatique – COP 27 – qui s’est tenue du 6 au 18 novembre, les dirigeants cubains sont intervenus pour dénoncer la responsabilité des pays développés dans le changement climatique, les préjudices considérables subis par les pays en développement et la nécessité du respect et du renforcement du financement climatique par les principaux responsables des dégâts.

La délégation cubaine était conduite par Elba Rosa Pérez Montoya, Ministre des Sciences, de la Technologie et de l’Environnement (CITMA).
Dans son discours en séance plénière, elle a rappelé l’urgence à décider et à agir pour éviter la catastrophe… dénonçant « la racine du mal est dans le système capitaliste, responsable d’un modèle de développement prédateur et consumériste. »…
« Chaque année dans mon pays, nous vivons l’incertitude de savoir si nous serons frappés par un ouragan, de fortes pluies ou des sécheresses intenses.
Ces vulnérabilités sont aggravées par le blocus économique, commercial et financier, cruel et injuste des États-Unis d’Amérique, qui a déjà été rejeté 30 fois par la Communauté Internationale et reste toujours inébranlable. »
Cependant et malgré les difficultés, « Cuba continue d’avancer avec l’expérience de 5 ans de mise en œuvre et les résultats du Plan d’État pour faire face au changement climatique : Mission la Vie (Tarea Vida) »…
…« La solidarité climatique, c’est cesser d’agir pour des intérêts économiques individuels, c’est penser à ceux qui voient se dégrader leurs conditions de vie, c’est changer les modes de consommation non durables, c’est aider les plus vulnérables.
La justice financière, c’est disposer de fonds nouveaux et supplémentaires pour compenser les pertes et les dommages, et mettre en œuvre les mesures d’adaptation dont nous avons besoin, simplifier les procédures et convenir d’un nouvel objectif financier ».a t-elle poursuivi.

La veille, le Président cubain Miguel Diaz-Canel avait déclaré sur Twitter que « le nouvel objectif mondial pour le financement climatique devrait être fondé sur les besoins et les priorités des pays en développement, pays les plus touchés par le changement climatique »…nécessitant « des actions urgentes et des engagements plus ambitieux de la part des pays développés ».
De rencontres officielles en participation, notamment au groupe de travail des Petits Etats Insulaires en Développement (AOSIS), la délégation cubaine a activement pris sa part dans l’élaboration d’une proposition de règlement du financement des pertes et dommages à finaliser en 2024, pour une entrée en vigueur au plus tard en 2025.
Un travail sérieux à la hauteur des enjeux et de l’urgence…mais sera-t-il suivi d’effets ? la question est l’un des principaux points d’achoppement de la COP 27, prolongée d’une journée pour tenter de sortir de l’impasse sur les financements par les pays riches, des dégâts climatiques -selon le principe pollueurs/payeurs – subis principalement par les pays en développement.

"Je suis toujours préoccupé par le nombre de questions non résolues, notamment sur les finances, l’atténuation (réduction des émissions de gaz à effet de serre, ndlr), les pertes et dommages", dégâts déjà causés par le changement climatique, a lancé vendredi 17 aux délégués réunis en plénière, le Président égyptien de la Conférence sur le Climat, Sameh Choukri.
A ce jour, malgré des promesses de dons de quelques pays du nord, aucun mécanisme n’a pour l’heure émergé. Mais les pays les plus vulnérables aux conséquences du changement climatique, dont fait géographiquement partie Cuba, se sont montrés déterminés à obtenir des engagements et surtout des actes. Les négociations ne sont donc pas closes.

D’après Prensa Latina et le site du CITMA Cuba

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