Nouvelles mesures pour stimuler le commerce de gros et de détail grâce aux investissements étrangers

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Par Laura Mercedes Giráldez, Gladys Leidys Ramos López, Susana Antón Rodriguez, Yaditza del Sol González

Publié dans Granma le 16 août 2022

De nouvelles mesures qui auront un impact sur le fonctionnement du commerce de gros et de détail, ainsi que sur les investissements étrangers à Cuba, qui visent à donner une continuité à la stratégie de développement économique et social et à répondre aux pressions que la crise internationale et l’intensification du blocus économique des États-Unis exercent sur notre économie, ont été annoncées lundi.

L’objectif est de répondre aux problèmes de pénurie ainsi que d’améliorer l’offre de biens et de services à la population et aux acteurs économiques. Photo : Freddy Pérez Cabrera

Ces décisions modifient considérablement le rôle des investissements étrangers dans le commerce intérieur et elles auraient un impact sur les pénuries qui touchent le pays.

Comme l’a expliqué Ana Teresita González Fraga, Première Vice-ministre du Commerce Extérieur et de l’Investissement (Mincex), lors de l’émission Mesa Redonda, les mesures annoncées ne doivent pas être considérées indépendamment ou isolément, mais constituent des décisions qui permettront à Cuba de se remettre de la situation économique complexe à laquelle le pays est confronté et d’avancer progressivement.

Elle a fait référence aux restrictions sur les devises étrangères auxquelles sont soumises les entités étatiques ayant des activités commerciales, ce qui a entraîné une pénurie sur le marché intérieur de biens très demandés par la population et par les acteurs non étatiques. "Elle a également entraîné le développement de formes spontanées et informelles de chaînes d’approvisionnement, qui influencent la hausse des prix".

Elle a expliqué qu’un certain nombre de décisions ont été prises pour remédier à cette situation, notamment le recours accru aux consignations et, dans une moindre mesure, la vente de marchandises dans des entrepôts sous douane, car "ce sont des moyens de garder les marchandises dans le pays".

Cependant, les actions sont insuffisantes pour enrayer la situation économique complexe car il y a toujours des pénuries sur le marché intérieur et l’impact attendu sur le développement du commerce de gros n’a pas été atteint.

Mme González Fraga a expliqué que l’on n’a pas profité des avantages que la participation des investissements étrangers au développement du commerce, par exemple en termes d’accès aux marchés d’approvisionnement, d’attraction de financements, d’équipements, de méthodes de gestion ou d’utilisation de techniques innovantes pour la gestion logistique, pourraient apporter. Elle a indiqué que, sur la base de ces évaluations, les mesures suivantes ont été prises :

  • Promouvoir le développement des entreprises dans tout le pays afin de stimuler le commerce de gros, grâce aux investissements étrangers, qui jusqu’à présent étaient essentiellement consacrés à la production de biens et de services.
  • Promouvoir de manière sélective la création de coentreprises dans le cadre de la loi sur les investissements étrangers afin de mener des activités de commerce de détail.
  • Promouvoir que ces entreprises à investissement étranger visent fondamentalement la vente de matières premières, d’intrants, d’équipements et d’autres biens qui stimulent la production nationale, ainsi que la fourniture de certains produits finis, par exemple : nourriture, nettoyage, ligne économique, système d’installation électrique avec des sources d’énergie renouvelables.
  • Encourager ces entités à préfinancer les producteurs nationaux qui remplissent les conditions pour devenir des fournisseurs. "Les modalités d’investissement étranger elles-mêmes peuvent vendre et vendre en gros ces produits".
  • Appliquer un régime financier différencié à ces entités pour garantir la stabilité de la chaîne d’approvisionnement, y compris l’autorisation de réaliser des ventes en MLC* et ajouter que les liquidités obtenues par le pays, par le biais des taxes et autres revenus associés à ces entreprises, seront utilisées pour stimuler la production nationale.
  • Faciliter que les modalités d’investissement étranger établies dans le pays pour la fourniture de biens et de services, qui ont les conditions pour le faire, puissent vendre dans le segment du commerce de gros, y compris aux formes de gestion non étatiques, les organisations non gouvernementales, les ambassades, les représentations commerciales et les succursales à Cuba.

La première vice-ministre du Mincex a déclaré que ces décisions modifient substantiellement le rôle de l’investissement étranger dans le commerce intérieur et avec cela, l’État cubain entend avoir une influence immédiate sur les problèmes de pénurie qui affligent le pays, en plus de contribuer à l’amélioration des offres dans les boutiques en MLC* et en monnaie nationale.

*NdT : La Monnaie Librement Convertible (MLC) c’est l’autre monnaie, également utilisée que l’on soit Cubain ou étranger de passage. Cette monnaie est complètement virtuelle, ne permet donc que les transactions par carte de crédit, son taux officiel est de 1 MLC pour 1 dollar américain.
L’article se poursuit par deux paragraphes, l’un portant sur la façon dont ces mesures annoncées pourront avoir un effet sur le commerce intérieur et l’autre sur la façon d’encourager les exportations de biens et de services. Extraits.

QUEL EST L’IMPACT DE CES MESURES SUR LE COMMERCE INTÉRIEUR ?

Le secteur du commerce a également besoin d’investissements étrangers et les mesures adoptées constituent une grande opportunité mais elles impliquent aussi une grande responsabilité pour qu’elles aient les résultats immédiats qu’attend la population, a souligné Betsy Díaz Velázquez, Ministre du Commerce Intérieur (Mincin).

"C’est dire que l’effet de la mesure, qui doit commencer par les ventes en MLC, a un effet sur l’augmentation des offres en CUP et, ainsi, contrecarrer la hausse excessive des prix et stabiliser l’offre, ce qui est l’une des plus grandes difficultés auxquelles nous sommes confrontés aujourd’hui", a-t-elle souligné.

"Auparavant, la politique visait à développer le commerce de gros et, exceptionnellement, le commerce de détail avec des investissements étrangers, mais ces décisions éliminent ce caractère, bien que le marché public doive avoir la priorité", a-t-elle déclaré. "Par conséquent, la prémisse de toutes les entreprises que nous concevons est de promouvoir la production nationale, de réaliser des liens productifs et que cela se traduise par une fourniture de biens et de services à la population", a-t-elle déclaré.

La Ministre du Commerce Intérieur a précisé que dans le domaine du commerce de gros, il pouvait y avoir trois formes d’investissement : les associations économiques internationales, les sociétés à capital 100% étranger et les entreprises mixtes. Dans le cas du commerce de détail, il s’agira exclusivement d’entreprises mixtes.

Elle a ajouté que ces propositions commerciales seront classées par ordre de priorité et offertes aux entreprises qui sont restées dans le pays pendant ces temps difficiles.

ENCOURAGER LES EXPORTATIONS DE BIENS ET DE SERVICES

La Première Vice-ministre du Mincex a souligné que "le monopole de l’État sur le commerce extérieur comprend le contrôle de cette activité et l’exécution par des entités étatiques des opérations d’exportation et d’importation et c’est une chose à laquelle nous n’avons pas renoncé et ne renoncerons pas."

"La question est d’utiliser les moyens de protéger le pays des risques liés aux mesures associées à cette question", un avertissement lancé par le général d’armée Raul Castro Ruz lors du 8e Congrès du Parti.

Elle a souligné, à cet égard, que les mesures à adopter doivent encourager les exportations de biens et de services et éliminer les obstacles qui les limitent ou les entravent.
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