Passage 2022 pour Cuba

Une nouvelle année pour la plus grande des îles des Caraïbes

Partager cet article facebook linkedin email

Des prophéties aux croyances, que sera le quotidien 2022 ?

Le Malecon
Photo de Bayurov / Freepick

Des prophéties...
https://www.juventudrebelde.cu/cuba/2022-01-01/profecias-que-se-caen-de-la-mata

Comme en France, à Cuba l’arrivée de cette nouvelle année fait le beau jeu de prédictions floues ou très précises, parfois incongrues. Elles sont proférées par des prêtres, prophètes, voyants, guérisseurs et diseurs de bonne aventure de tout poil qui nous promettent souvent la fin imminente de notre monde...
Plusieurs médias cubains s’en font l’écho !

Deux amis cubains échangent sur le sujet.
Ainsi, l’ouvrage « Prophéties » de Nostradamus, (« philosophe, médecin, mathématicien, alchimiste et astrologue français Michel de Nostre-Dame ») écrit il y a cinq siècles, reprend du service. D’imminents savants en ont tiré de nouvelles prédictions catastrophiques et inéluctables cette fois liées aux graves effets du changement climatique et aux phénomènes naturels : « ... Les poissons vivants de la mer Noire y bouilliront... Le miel coûtera beaucoup plus cher que la cire de bougie... Le prix du blé sera si élevé ». Cela traduit sans aucun doute l’annonce d’une grande crise économique et d’une dépression mondiale ! En déduit Floro.

Jape, quant à lui, relativise amicalement l’affolement que cela provoque chez son ami ; relevant les incohérences que soulèvent ces annonces d’une façon générale, et recalcifiant l’ouvrage du dit « Nostradamus » de patrimoine culturel de l’humanité.
Et puisque vous aimez tant le sujet des prédictions et des énigmes, cher Floro je vous invite à prédire sur des sujets qui préoccupent actuellement particulièrement les Cubains : l’estimation du prix de certains produits comme le porc, l’ail et l’oignon ? Vont-ils baisser cette année ? Comment le partenaire avocat se présentera-t-il au second semestre ? ... Consultez et vérifiez les textes du prophète qui vous vient à l’esprit, bien qu’il y ait des prophéties qui tombent du buisson.

Les croyances d’une religion

Photo : Ange Marqués Dolz pour le site On Cuba News

https://news.dayfr.com/nouvelles/129599.html

De son côté les prêtres de la Santeria cubaine * ont publié le vendredi 31 décembre 2021 leur « Lettre de l’année » ; un ensemble de prédictions pour les 12 prochains mois. Ils ont prédit 2022 avec espoir, mais craignent aussi une exacerbation des maladies, une augmentation des violences, et même des complots.
Ils conseillent, entre autres, de travailler avec des plantes médicinales, pour pallier à une probable pénurie de médicaments (déjà présente à Cuba) qui risque de s’ étendre au monde entier.

* La Santeria cubaine a émergé comme une fusion entre les traditions apportées par les esclaves africains et les croyances catholiques des Espagnols. Sur l’île, c’est la religion majoritaire fortement ancrée dans l’idiosyncrasie et la culture nationale.

La vie au jour le jour

Ciudad de La Habana

Témoignage extrait du site Oncubanews :
https://oncubanews.com/opinion/columnas/con-tinta-negra/desde-la-habana-ante-el-2022/

« Je me suis reconnu chanceux de fêter ce Noël avec ma mère. Retrouver ceux qu’on aime après ces deux années où la douleur n’a cessé de croître mois après mois, est un bonheur incommensurable que l’on se doit de partager par le sourire avec tous, même couvert avec le masque imposé par le COVID.
Il est plus difficile de le faire à La Havane. Un poids difficile à définir se fait sentir aujourd’hui, une expression fatiguée dans les gestes de ses habitants. Nous avons fêté Noël et le nouvel an, mais le brouhaha habituel n’a pas éclaté dans ses rues.

Les gens sortent plutôt par nécessité. Les transports en commun sont à peine visibles. Le blocus que l’on avait espéré voir s’amoindrir au passage d’Obama, s’accentuait très sévèrement sous l’ère Trump, et ne donne aucun répit avec l’arrivée de Biden. Le quotidien en est douloureusement impacté.
Même la musique insolente ne déborde pas des balcons... les enfants jouent sans grands bruits...

La clarté, Le soleil, la mer restent identiques !
Malgré tout, les Cubains ne lâchent rien, parce que quelque chose de bien doit arriver...
Comme ses hôtels qui montent construits jour et nuit par les ouvriers, comme le nombre des vaccinés qui monte face au nouveau variant Omicron...

À midi le 31 décembre, je crois avoir perçu une sorte de soupir de soulagement collectif et, depuis des balcons jusque-là sombres, des seaux d’eau ont été jetés, c’est la tradition ! Les Habaneros versent l’année qui se termine. La force avec laquelle l’eau tombait sur le trottoir exprimait tout ce que je n’avais pas entendu jusque-là : une fureur, un désenchantement et la douleur qu’ils voudraient voir disparaître avec l’année écoulée avec son fardeau de malheurs, d’excès et d’injustices.

Il n’y a pas d’équation pour définir cette Havane, mais les gens sont toujours là ! Il faut espérer et attendre avec eux. Ils disent qu’Obatalá règne sur la nouvelle année. Je souhaite que ce manteau gris sur ma ville soit changé avec le blanc de l’orisha, que sa paix soit versée dans les rues peut-être plus propres aujourd’hui, après tant de seaux d’eau jetés des balcons à minuit ce 31 décembre ».