Plus de riz, c’est urgent !
Pour faire face au blocus et aux difficultés induites par les crises successives, les autorités cubaines travaillent à limiter les importations dans tous les domaines et à progresser dans l’autosuffisance alimentaire. Concernant le riz, un des produits les plus importants du régime alimentaire cubain, elles veulent améliorer la productivité des grandes entreprises administrées mais aussi relancer la production locale sur de petites surfaces, qui avait été délaissée. Illustration dans les provinces de Pinar del Río, à l’ouest, et de Sancti Spíritus, au centre de l’Île.
PH
Actualité des provinces
Il est urgent de valoriser au maximum l’infrastructure rizicole créée par la Révolution
Article de Ronald Suárez Rivas, Granma, 27 avril 2024
PINAR DEL RÍO – Avec un appel à valoriser au maximum l’infrastructure rizicole créée par la Révolution, Salvador Valdés Mesa, membre du Bureau Politique et Vice-président de la République, a parcouru des secteurs de l’Entreprise Agroindustrielle de Grains Los Palacios.
Le Vice-président de la République Salvador Valdés Mesa a parcouru des secteurs de l’Entreprise Agroindustrielle de Grains Los Palacios. Il a insisté sur l’importance de la culture du riz par la population. Photo : Ronald Suárez Rivas
Sur place il s’est intéressé aux plantations réalisées durant la campagne d’hiver qui sont déjà en phase de récolte et aux perspectives de la campagne de printemps.
En outre, il s’est renseigné sur le matériel agricole dont on dispose, sur la disponibilité de l’eau pour l’irrigation et sur les alternatives mises en place face au manque d’intrants.
Le Vice-président cubain a insisté sur le fait que Pinar del Río est l’une des provinces qui dans un avenir proche peut être autosuffisante pour son riz.
“La Terre, nous n’en manquons pas, ce qu’il faut c’est l’exploiter et pour cela, nous avons des bras pour travailler dans toutes les exploitations” a-t-il affirmé.
Après avoir visité des zones de terrasses planes de l’unité entrepreneuriale (UEB) Cubanacán, il a rappelé que cette précieuse infrastructure est l’œuvre du Commandant en Chef Fidel Castro Ruz, et qu’on ne peut la laisser péricliter.
Accompagné d’ Eumelín González Sánchez, gouverneur de la province de Pinar del Río, et de dirigeants du département de l’Agriculture, Valdés Mesa a échangé avec des producteurs, des ouvriers et des spécialistes sur les rendements qu’ils obtiennent, sur l’utilisation des sciences et des techniques et sur les revenus qu’ils perçoivent.
En ce sens, il a appris que cette entreprise de Pinar del Río a terminé l’année dernière avec 30 millions de pesos de bénéfices et qu’à la fin du premier trimestre 2024 elle présente également un bilan positif.
Valdés Mesa s’est également renseigné sur la production rizicole dans le secteur non spécialisé, connu sous le nom de « riz populaire » et il a insisté sur son importance.
“Le riz populaire a fait un bond important durant les années de la période spéciale”, a-t-il dit, d’où la nécessité de le relancer avec toute la rigueur qu’il mérite.
À ce sujet, il a appris qu’à Vueltabajo, on cultive plus de 5 500 hectares dans le cadre de ce programme, ce qui revient pratiquement à avoir une autre entreprise de grains.
Pendant son parcours, celui qui est aussi membre du Bureau Politique du Parti a appelé à valoriser les zones rizicoles en repos pour l’élevage du bétail et des volailles qui apportent des protéines animales, et aussi pour la production d’alevins pour l’aquaculture.
“Nous avons besoin de produire davantage. C’est en travaillant qu’on défend la Révolution » a-t-il affirmé.
La province de Sancti Spíritus reprend la culture du « riz populaire »
Article de José Luis Camellón, Escambray, 5 avril 2024
Face au déficit de ressources et au faible niveau de production avec la technique intensive, la province s’achemine vers la réhabilitation du riz non spécialisé, une modalité très utilisée il y a quelques années.
Sancti Spíritus reprend la culture du riz non spécialisé, une modalité qui en d’autres temps avait démontré les potentialités agricoles de ce territoire, tandis que dans l’actuel contexte de limitations et de faible niveau de production de cette céréale avec la technique intensive, elle devient une alternative pour palier la demande de grain en fonction de l’autosuffisance locale.
Après être parvenu à des niveaux appréciables de plantation et de production, ce qu’il est convenu d’appeler “ le riz populaire” avait été une bonne pratique, abandonnée à la fin de la décennie précédente, surtout lorsque cette céréale avait connu une période d’une certaine stabilité sur les marchés, à des prix alors raisonnables ; rien à voir avec l’étape actuelle, où la livre coûte dans la rue, quand on en trouve, plus de 200 pesos et où personne ne sait jusqu’à combien elle peut grimper.
La culture du riz non spécialisé est basée sur le travail à la main. (Photo : Vicente Brito/ Escambray).
Eduardo Jiménez Calzada, chef du département agricole de la Délégation Provinciale de l’Agriculture, a expliqué à Escambray que dans un tel scénario on plaide pour recourir à nouveau à cette modalité, basée sur la travail manuel sur de petites surfaces et moins dépendante des intrants et des machines agricoles.
Il est apparu que la réhabilitation du « riz populaire » vient de la mobilisation de producteurs expérimentés dans cette culture, certains directement liés à l’entreprise rizicole La Sierpe elle-même, qui apporteraient leur production au bilan national de cette céréale, tandis que dans les autres communes, cette distribution fera partie de l’autosuffisance territoriale, a souligné Jiménez Calzada.
Ce spécialiste a indiqué que pour aller à la rescousse de cette modalité de culture on avait cherché comme référence l’univers des producteurs que possédait Sancti Spíritus en 2016, année au cours de laquelle on avait totailisé la plantation de 15 000 hectares. « Ce sont des producteurs avec une expérience dans la conduite de cette culture et nous en avons déjà plus de 1 000 dans toutes les communes de la province qui sont investis dans le programme avec l’engagement de planter plus de 2 000 hectares » a précisé Jiménez Calzada.
Le mode de distribution et les prix du riz qui sera produit par cette voie seront fixés par le Comité de Concertation des Prix du Gouvernement sur chaque territoire, a précisé la même source.
L’Entreprise Agroindustrielle Granos Sur del Jíbaro –organisme spécialisé dans la production de cette céréale de façon extensive- dirige le programme, un mouvement repris dans la province il y a plus d’un semestre et qui pilote en même temps le développement de banques de grains et la formation des producteurs.
Gerardo Alfonso Rubí, spécialiste du programme de “riz populaire” à Sancti Spíritus, a précisé qu’il ne s’agit pas que ce riz n’utilise pas d’intrants, “ mais que comme on plante de petites surfaces, les producteurs peuvent mieux s’en occuper, ils effectuent un ensemble d’opérations que ne peut pas faire la grande entreprise rizicole sur de grandes surfaces, ils ont recours à du travail manuel, à la technique du repiquage ; c’est une culture pour l’autosuffisance des familles et pour qu’elles contribuent à la vente sur les marchés et les foires ; c’est ce que avons comme objectif dans cette première phase, de même que la relance des banques de grains pour donner une continuité à la plantation et pour intégrer davantage de producteurs ».
Alfonso Rubí a précisé que la province vise cette année une plantation autour de 2 000 hectares, sachant que les rendements et les niveaux de production ne seront pas très significatifs dans cette première étape ; ce sont des résultats qui peuvent s’améliorer dans la mesure où le nombre des producteurs et des surfaces de plantation augmenteront.
https://www.escambray.cu/2024/sancti-spiritus-retoma-el-cultivo-de-arroz-popular/