Première prothèse cubaine de la hanche (+ vidéo)

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Un processus capable de rendre aux gens leur autonomie très rapidement, le blocus étasunien empêchant le pays d’accéder aux implants, depuis plus de 5 ans.
Il s’agit de la première prothèse cubaine qui existe, grâce aux efforts d’une précieuse équipe de travail composée de technologues, d’ingénieurs, de concepteurs, de programmeurs et d’autres professionnels qui se sont réunis pour un projet noble et humain.

Comment la nouvelle prothèse de hanche cubaine a-t-elle été conçue et produite ? (+ Vidéo)

Aida Díaz, l’une des premières patientes à avoir reçu la prothèse, atteste qu’il s’agit d’une merveilleuse réalisation de la science cubaine.

Ces prothèses ne sont généralement utilisées que dans les cas de fractures qui affectent le col du fémur et dont la reconstruction n’est pas possible ni conseillée.

Rosario Torres ne cache pas son étonnement. "Quand ils m’ont dit qu’elle serait équipée d’une prothèse et qu’elle pourrait se lever le lendemain, je n’y croyais pas, mais ils ont insisté pour qu’elle se lève et fasse quelques pas".

Aida, sa tante, est l’une des premières patientes à bénéficier de la nouvelle prothèse partielle de hanche, récemment qualifiée de nouveau succès de notre science par le Premier Secrétaire du Comité Central du Parti Communiste et Président de la République, Miguel Díaz-Canel Bermúdez.

"Pour moi, c’était une grande joie, car je ne pensais pas qu’il existait un processus capable de rendre aux gens leur indépendance aussi rapidement", ajoute Rosario, interrogée dans le cadre d’une émission audiovisuelle de la Télévision cubaine (TVC).

LES ORIGINES DU NOUVEAU PRODUIT

Le projet innovant a débuté en avril de l’année dernière et vise à répondre progressivement à la demande de prothèses de hanche dans le pays.

Roberto Balmaseda Manet, un éminent chirurgien orthopédiste et traumatologue cubain, a expliqué qu’en raison de la situation économique complexe on n’achetait plus d’implants depuis plus de cinq ans.

"Sans eux, nous devons renvoyer le patient chez lui, car il n’y a rien à faire".

D’où l’énorme importance de cette expérience, qui a reçu en novembre dernier l’autorisation d’usage exceptionnel du Centre de Contrôle Étatique des Médicaments, Équipements et Dispositifs Médicaux (Cecmed) et qui est actuellement en phase III d’essais cliniques.

Le Dr Balmaseda explique que les prothèses sont fabriquées avec de l’acier inoxydable acquis à l’étranger, certifié sur le lieu d’origine et à nouveau certifié à l’arrivée sur l’Île.

José A. Barroso, directeur technique de l’Empresa de Tecnologías Alternativas, Tecal S.A., qui a joué un rôle de premier plan dans l’obtention de ce produit, a expliqué à TVC que son entreprise ne s’était jamais aventurée dans le domaine de la biomécanique, mais qu’avec l’aide du Dr Balmaseda, elle avait acquis les connaissances de base pour pouvoir établir les exigences des prothèses et réaliser les processus technologiques qui permettent de les utiliser efficacement dans les interventions chirurgicales.

Pour sa part, Eliecer Blanco, technologue chez Tecal, a rappelé que le processus est passé par des étapes critiques, comme le profilage des sphères de la prothèse, qui a généré des doutes à l’époque et a constitué l’un des principaux défis.

En ce sens, la participation d’Osbel Fleita, travailleur indépendant, qui était chargé de la fabrication des sphères, a été d’une importance capitale. Fleita a expliqué que le point de départ est une plaque d’acier plat de trois millimètres, à partir de laquelle les deux moitiés de la sphère sont fabriquées par un processus d’emboutissage.

"Ensuite, le matériau excédentaire issu du processus d’emboutissage est rectifié, c’est-à-dire que le matériau excédentaire est tourné, puis soudé au milieu.

L’étape suivante, poursuit Osbel Fleita, consiste à souder la sphère à la tige, et il précise que cette opération est réalisée à l’aide d’un équipement qu’il a créé.

"Il s’agit d’une machine qui tourne en orbite, à une vitesse constante, avec des paramètres constants, de sorte que nous obtenons une soudure homogène de très haute qualité", a-t-il précisé.

UNE QUALITÉ CERTIFIÉE

Le Dr Balmaseda précise que ces soudures sont examinées optiquement, puis la sphère est analysée en détail.

Au total, il y a 19 étapes qui comprennent le tournage, le fraisage, la soudure, et chacune d’entre elles est certifiée, précise le célèbre médecin.

Ils disent avoir travaillé si étroitement ensemble que, parfois, quiconque les observe dans l’atelier, vêtus d’une salopette, ne serait pas en mesure de dire qui sont les ingénieurs mécaniques et qui est le médecin.

Comme preuve de l’efficacité de ces dispositifs, le Dr Balmaseda indique que 38 opérations ont été réalisées à l’Hôpital Fructuoso Rodriguez et qu’aucun des patients n’a eu de complications techniques pendant l’opération, ni de réactions indésirables ou d’infections après les implants. "Toutes les personnes ont évolué de manière satisfaisante", affirme-t-il.

Ce spécialiste renommé souligne qu’il s’agit de la première prothèse cubaine qui existe, grâce aux efforts d’une précieuse équipe de travail composée de technologues, d’ingénieurs, de concepteurs, de programmeurs et d’autres professionnels qui se sont réunis pour un projet noble et humain.

Aida Díaz, l’une des premières patientes à recevoir la prothèse, témoigne qu’il s’agit d’une merveilleuse réalisation de la science cubaine : "J’ai les douleurs normales d’une personne qui vient d’être opérée, mais je marche déjà. Regardez comme je peux lever ma jambe.