Production de médicaments à Cuba : situation actuelle et perspectives

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La production de médicaments à Cuba joue un rôle essentiel dans le fonctionnement du système de santé qui est une priorité dans la société cubaine.

Les responsables du groupe BioCubaFarma ont fait le point de la situation actuelle et des perspectives lors d’une émission de la télévision.

Source : Cubadebate, Radio Habana Cuba

La production de médicaments à Cuba joue un rôle essentiel dans le fonctionnement du système de santé qui est une priorité dans la société cubaine.

La possibilité d’assurer son indépendance est évidemment décisive, le blocus financier, économique et commercial imposé par les Etats-Unis limitant dans ce domaine l’accès aux importations de médicaments.

Le groupe d’entreprises BioCubaFarma regroupe l’industrie pharmaceutique.

Le président de BioCubaFarma a fait le point de la situation actuelle et des perspectives dans la production de médicaments.

Sur les 996 produits fabriqués par ce groupe, 757 sont destinés au système national de santé publique, notamment des vaccins, des médicaments, des systèmes de diagnostic, des équipements et des dispositifs médicaux.

BioCubaFarma fournit 60% des médicaments et vaccins pour la santé de base. Cette production est en augmentation chaque année, limitant ainsi les achats à l’étranger, pour une économie de 1,5 milliards de dollars.

Cependant Cuba fait face à une pénurie de médicaments.

Pendant la pandémie de la Covid-19, la moitié des ressources a été utilisée pour produire les vaccins et les protocoles de lutte contre le virus, ne permettant pas de produire la gamme complète des médicaments de la liste de base.

La principale cause de la pénurie de médicaments est le manque de matières premières et de matériaux nécessaires à la production.

Les raisons du manque des matières premières, des matériaux et des fournitures ont été détaillées par le Président de BioCubaFarma. Elles sont :

  • ne pas disposer du financement pour les acquérir
  • les problèmes pour payer les fournisseurs en raison du refus des banques de travailler avec Cuba
  • les fournisseurs qui cessent de livrer à cause du blocus
  • la pénurie mondiale de certaines matières premières, aggravée pendant la période de la pandémie
  • les effets de la pandémie sur la logistique internationale.

La Vice Présidente de BioCubaFarma a évoqué les difficultés de production de médicaments génériques, qui comportent entre cinq et vingt composants. La plupart, obtenus par synthèse chimique, doivent être importés. Si un seul des composants manque il n’est plus possible de les fabriquer. Et un changement de fabricant demande à ce que celui-ci soit certifié.

Une liste de médicaments prioritaires a été établie, et 12 représentent les plus consommés.

Parmi ceux-ci, les antihypertenseurs. L’hypertension touche beaucoup de Cubains, 60% de la population de 60 ans et plus. La pénurie de ce médicament serait grave.

Cuba travaille aussi pour substituer des importations par des intrants produits sur son sol.

La société MEDSOL qui produit des médicaments sous forme de comprimés, de capsules et d’aérosols, fait également face à la pénurie de matières premières.

Dans 70% des 130 médicaments produits par MEDSOL entre un dérivé du maïs : l’amidon de maïs.

Or, la fourniture de cet intrant a été affectée par le conflit entre l’Ukraine et la Russie.

MEDSOL a donc travaillé avec de l’amidon national fabriqué par une société de Labiofam.

Depuis 3 ans, avec la recherche d’alternatives, 132 matières premières ont été changées.

Après le succès de l’élaboration, la mise au point et la fabrication de vaccins contre la Covid-19, qui a permis à Cuba d’être un des pays du monde où la pandémie est la mieux contrôlée, y compris avec les nouveaux variants, le président de BioCubaFarma a évoqué la mise au point d’un vaccin contre la dengue, maladie transmise par un moustique, qui affecte beaucoup Cuba et les îles de la Caraïbe.

Il a détaillé que son groupe travaille depuis 10 ans à la mise au point d’un vaccin. Il n’y a toujours pas de vaccin, mais ils avancent avec une variante d’un candidat vaccin axée sur l’induction d’une réponse cellulaire.

De même, ils travaillent aussi sur un protocole de diagnostic qui permettrait de réduire les 5 jours actuels de détection, certifiant qu’il s’agit de la dengue dès les premiers symptômes, et si le patient souffre d’une seconde infection.

Dans la production de médicaments, Cuba a toujours besoin de l’aide internationale pour mieux répondre à ses besoins et, aussi, aux besoins des pays auxquels Cuba apporte son savoir faire.