Résilience côtière

Les ressources naturelles au service de la protection du littoral et de ses habitants

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Efficacement mobilisée pour anticiper, accompagner et réparer les dégâts des catastrophes climatiques telles que celles du terrible ouragan Ian le mois dernier, Cuba l’est tout autant pour travailler à prévenir et à limiter leurs conséquences. C’est notamment l’objet du projet international « Resiliencia Costera » - Résilience Côtière - visant à renforcer la capacité de l’Île à faire face aux pires aléas climatiques dans les zones côtières vulnérables, par l’utilisation de son écosystème marin.

Les terribles dégâts provoqués par l’ouragan Ian cette année ont montré une fois de plus la forte exposition de Cuba aux aléas climatiques. En 2017, c’était l’ouragan Irma (1er ouragan de catégorie 5 à frapper l’Île depuis un siècle) qui balayait le pays avec des vents de 200 km/heure durant 2 jours, générant 10 décès, des milliers d’habitations dévastées, un demi-milliard d’euros de dégâts, particulièrement sur la côte nord, là où se trouvent les grandes villégiatures touristiques.
De là est né en 2020 le projet « Resiliencia Costera » - fruit d’un partenariat international d’envergure, mené sous la direction du Ministère cubain de la Science, de la Technologie et de l’Environnement, via son Agence pour l’Environnement, financé à hauteur de 4 millions d’euros par l’Union Européenne avec l’appui technique du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD).
Le périmètre retenu se concentre sur l’archipel de Sabana-Camagüey, incluant 15 municipalités côtières pour un total de 600 900 habitants. Cette région, qui comporte un site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, est une mosaïque d’environnements marins sensibles, composée de plages de sables, d’herbiers marins, de récifs coraliens, de bancs de sables, ainsi que de marais de mangrove, de systèmes de dunes boisées, de lagunes côtières et de zones humides.
Or, les récifs coraliens et les herbiers marins sont de nature à réduire le risque d’inondation et l’érosion. Quant aux mangroves et aux forêts marécageuses, elles constituent une deuxième ligne de défense contre les vents et les vagues.
La biodiversité côtière est donc un atout, non seulement économique social et culturel, mais aussi pour la résilience de Cuba. « Le niveau de la mer monte, mais nous devons trouver des moyens d’éviter que les communautés ne subissent des dommages permanents. Les inondations ne sont pas le seul problème, l’intrusion de l’eau salée est néfaste également pour les aquifères et les terres agricoles » dit le Docteur Sergio Lorenzo, coordinateur du projet.
Les solutions fondées sur la réhabilitation et l’utilisation des ressources naturelles sont des réponses de plus en plus reconnues dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Mais elles nécessitent la prise en considération des phénomènes néfastes – générés par le déversement des eaux usées, la surpêche, etc… - qui menacent les défenses naturelles de l’Île : « Le développement économique, et en particulier l’activité touristique, ont fait des ravages durant des années. Grâce à la restauration de l’écosystème, les habitants de ces régions seront mieux préparés et pourront, dans la mesure du possible, rester dans leur communauté de pêche », selon le Docteur Maritza Garcia, Présidente de l’Agence Cubaine pour l’Environnement.
En outre, Resiliencia Costera participe de manière cohérente au projet Tarea Vida – « Projet de Vie » - vaste plan de lutte pour 100 ans contre le changement climatique, dont s’est doté Cuba en 2018. Entre autres, ce plan interdit la construction de nouvelles habitations dans les zones côtières vulnérables, tout en restaurant les habitats dégradés pour développer les défenses côtières. Ce qui n’évite toutefois pas la relocalisation des habitants de certains secteurs particulièrement menacés, et de productions agricoles en dehors des zones contaminées par l’eau salée.
En complément, les scientifiques et experts cubains continuent de travailler avec le PNUD sur l’amélioration de la planification des catastrophes et les systèmes d’alerte précoce… avec des avancées significatives de la prévention, qui protègent les vies humaines.

d’après Prensa Latina 6/10/22
et site GCCA de l’UE

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