S’alimenter à Cuba : un défi à relever

1ère partie

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Revenons sur cette question qui génère de graves difficultés pour la population : carences d’aliments, inflation et prix exorbitants et leur corollaire, le développement d’un marché noir nocif mais …
C’est l’un des aspects les plus sombres de ce blocus imposé par le puissant voisin du Nord, en dehors de toute légalité internationale et des votes répétés et quasi unanimes chaque année par l’Assemblée Générale des Nations-Unies depuis 30 ans.
Oui, ce « grand voisin » étouffe la population par la carence d’aliments en espérant qu’elle se révoltera pour faire « tomber » ce régime si gênant à sa porte.
Mais Cuba travaille et s’organise pour construire un système plus efficient…
Nous publions ci-dessous un article un peu long qui traite de cette question. Nous l’éditerons en deux fois.
Dans la première partie, les responsables de l’Etat ont pris en charge ce qu’il faut bien appeler un problème.
Dans la deuxième partie, on rend compte d’une visite d’évaluation de l’application des décisions dans la province d’Artemisa.

GD

Souveraineté alimentaire et Éducation nutritionnelle

La Souveraineté Alimentaire et l’Éducation Nutritionnelle sont un objectif permanent. Pour faire face au blocus des États-Unis, Cuba a développé l’agroécologie, l’agriculture de proximité, l’agriculture urbaine, les recherches en agronomie.

Aujourd’hui le Gouvernement impulse un vaste plan décentralisé pour atteindre cet objectif prioritaire. Avec la mise en place de la décentralisation, les communes et les populations deviennent les acteurs essentiels du développement pour que la commune joue le véritable rôle qui lui incombe dans la production alimentaire.

Depuis plus de 5 mois, le Président de la République, Miguel Díaz-Canel Bermúdez, accompagné par des hauts responsables de l’État impulsent un vaste plan de développement pour la Souveraineté Alimentaire et l’Éducation Nutritionnelle dans toutes les provinces, par des réunions avec les responsables des provinces et les acteurs locaux afin d’élaborer des actions et des engagements dans les municipalités.

Après quelques mois, cela sera suivi de réunions similaires pour évaluer les avancées, les difficultés, les possibilités et les réajustements nécessaires.
Le fil conducteur est : comment augmenter la production alimentaire au niveau local et le faire de manière durable ?

Le Président a déclaré :
« Dans les conditions actuelles du pays et le contexte international complexe, il n’est pas possible de dépendre des importations qui sont effectuées de manière centralisée, car elles sont de moins en moins nombreuses et à des prix plus élevés. »
D’où l’insistance pour que chaque territoire soit capable de produire une bonne partie de la nourriture que sa population consomme.

« L’importance est de créer et de renforcer d’urgence les systèmes de production locaux, car il n’est pas possible de réaliser ce programme dans les communes s’il n’y a pas d’entreprises agricoles subordonnées auxquelles ils peuvent véritablement exiger la satisfaction des besoins de la population. »

A l’heure actuelle, la gouvernance de la question agraire n’est pas tenue par la municipalité, ce qui rend les négociations plus difficiles. Il faut que la municipalité devienne le siège fondamental de la production alimentaire et, pour cela, les autorités locales doivent pouvoir intervenir dans les entreprises d’État qui sont implantées sur leur territoire.

Il ne s’agit pas seulement de changer la structure, il s’agit de changer la façon dont les ressources sont gérées.

Entre autres éléments, a été pointée l’importance d’avoir un recensement du bétail pour parvenir à en contrôler le volume, d’accélérer l’approbation des investissements étrangers, sujets aujourd’hui à des retards inutiles dans les provinces, d’unir les forces de l’Armée, de la jeunesse, du travail dans la culture des terres actuellement en friche, d’évaluer soigneusement les projets de production alimentaire avec la coopération internationale, la destination de cet argent et quels sont ses résultats, car ces fonds sont souvent utilisés pour des choses qui ne sont pas prioritaires et qui ne sont pas directement liées à la production, ainsi que de promouvoir le développement d’espaces d’autoconsommation dans les entreprises et les lieux de travail.

Il est nécessaire d’étendre les expériences positives en matière de production alimentaire qui se consolident dans certains endroits, ainsi que sauver plusieurs projets qui ont déjà fonctionné avec succès et doivent être repris.

A suivre…

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