L’un des projets identifiés à Cuba porte sur l’accompagnement de l’atelier de lutherie fondé en 2003 à l’initiative de Eusebio Leal, historien de la ville de La Havane avec la collaboration de l’ONG belge Luthiers sans frontières. Installé dans l’un des bâtiments de la Plaza Vieja, au cœur de la vieille Havane, cet atelier centre son activité sur la préservation, la réparation et la restauration d’instruments à cordes appartenant aux musées, aux orchestres et groupes musicaux ainsi qu’aux écoles de formation musicale du ministère de la Culture et la fabrication de nouveaux instruments. Il a également pour vocation de former des jeunes à ces différents métiers, en s’adressant notamment aux jeunes en rupture avec l’école ou le travail.

La culture cubaine s’affirme grâce à une production musicale d’une qualité extraordinaire, allant des différents genres de la musique traditionnelle et populaire à la pratique de la musique ancienne, moins connue dans notre pays, mais en plein renouveau avec l’essor de la musique de la Renaissance, promue par ’Ars Longa’, groupe qui a organisé le Festival de musique ancienne Esteban Salas. Ils proposent des spectacles éducatifs pour les enfants et soutiennent d’autres groupes de musique de la Renaissance, ’Ars Nova’ à Santa Clara et ’Exsulten’ à Bayamo, dans la partie orientale de l’île.

L’atelier de lutherie de La Havane est un maillon essentiel pour la poursuite de ces initiatives. Ses responsables sont à la recherche de partenaires pour des échanges de compétence, la possibilité de recevoir des professionnels dans le cadre de leurs actons de formation, pour croiser les savoir-faire, ainsi que d’une aide en termes de matériels pour la création et la restauration d’instruments. Il faut savoir par exemple que la fabrication est un des grands défis pour les luthiers cubains, c’est une réalité complexe dans la mesure où les bois nécessaires n’existent pas tous dans l’île et doivent donc être importés, et où les crins pour les archets et autres matériaux, comme les cellules, les colles et autres accessoires sont également souvent importés d’Europe et très coûteux.

C’est dans le cadre de notre recherche de partenariats pour accompagner ce projet que nous avons été invités à participer au salon CantoMundi pour faire connaître Cuba coopération et identifier des points d’appui dans ce secteur d’activité. Notre participation nous a permis de rencontrer des partenaires potentiels, comme la Chambre syndicale de la facture instrumentale qui regroupe les entreprises, les artisans et les commerces de proximité d’instruments de musique, un luthier de Bruxelles prêts à accueillir en résidence et en apprentissage des jeunes en formation, des luthiers français ou un producteur de cordes en boyaux et en soie disposés à se rendre à La Havane pour des formations et des échanges.

Après cette première étape, il nous reste à prioriser les opportunités et rechercher les financements nécessaires à la mise en œuvre de ce projet.