Se déplacer, l’odyssée des transports à La Havane

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L’odyssée est, en référence au fameux voyage d’Ulysse, un voyage mouvementé et aventureux.

Pour ceux qui doivent chaque jour se déplacer dans la capitale cubaine, la comparaison est hélas bien réelle.

Source : Cubadebate

Photo : Enrique González (Enro)/ Cubadebate.

Les transports publics sont indispensables pour une majorité de personnes, pour se rendre à leur travail, pour faire les courses, pour aller à des rendez-vous importants, pour rendre visite à leur famille ou à leurs amis, et aussi pour participer à des activités de loisirs.

A Cuba, le nombre de personnes disposant d’un véhicule personnel est faible et les transports publics sont donc essentiels.

La Havane est une ville très étendue (728 km2, Paris ne faisant que 105 km2) et les déplacements peuvent donc être très longs.

La situation est critique faute de suffisamment de transports publics.

Il n’y a pas assez de bus pour assurer un bon service public, les files d’attentes aux arrêts s’allongent, les bus qui s’arrêtent sont déjà bondés et, parfois, ils ne s’arrêtent même pas, ne pouvant plus prendre de voyageurs.

Photo : Enrique González (Enro)/ Cubadebate.

On imagine le désespoir et la colère des personnes qui doivent aller à leur travail ou à un rendez-vous important, la perte de temps et aussi les pertes importantes que cela génère dans la productivité.

Photo : Enrique González (Enro)/ Cubadebate.

Il faut se lever tôt, pour n’être même pas sûr d’arriver à l’heure, et le retour, le soir, représente la même galère, ou odyssée.

Photo : Enrique González (Enro)/ Cubadebate.

Les transports privés avec des véhicules privés tentent de palier à ce manque de transports publics, mais, comme toujours en cas de pénuries, certains en profitent avec des tarifs prohibitifs, devenant inaccessibles pour ceux qui n’en n’ont pas les moyens.

Des contrôles par les autorités sont menés et ceux qui abusent sont sanctionnés, mais de manière insuffisante selon beaucoup de voyageurs.

Photo : Enrique González (Enro)/ Cubadebate.

Cette situation est principalement due au manque de moyens pour acquérir des autobus modernes et fiables (un bus articulé qui circule à La Havane coûte plus de 200 000 dollars), à la crise économique, aggravée par le blocus, et également à la pénurie de carburants, de pièces de rechange et d’entretien qui laissent des bus à l’arrêt.

Le Ministère des Transports reconnaît la situation critique dans la capitale, détaillant qu’en 2022 les plans de transport n’ont pas été réalisés et que, de plus, la détérioration des infrastructures s’est aggravée.

Nous pouvons rappeler qu’une des premières actions de coopération qu’avait initiée notre association avait été d’envoyer trois cents bus réformés de la RATP. Depuis, bien sûr, ils ne circulent plus.

Il serait important de renouveler cette aide, nécessaire à un meilleur fonctionnement des transports publics de la capitale, et permettre de mettre fin à l’odyssée que vivent chaque jour ses habitants.

Photo : Enrique González (Enro)/ Cubadebate.
Photo : Enrique González (Enro)/ Cubadebate.