Soutien aux nouveaux cinémas et à l’industrie cinématographique cubaine

"Un projet très large"

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Depuis des années la France aide les cinémas du Sud et ceux de la Caraïbe. Un nouveau dispositif s’installe, en particulier vers Cuba. Notre chronique culturelle mensuelle y est consacrée ce mois-ci. PHM

LA HAVANE, 24 juin
Le septième art constitue une part essentielle de la culture cubaine.
Les salles de cinéma qui subsistent encore, à La Havane et dans tout le pays, témoignent de la volonté politique de diffuser cette manifestation artistique auprès d’un public averti, avide d’une cinématographie riche et variée. Cependant, les difficultés que rencontrent aujourd’hui les cinéastes cubains pour diriger, produire et promouvoir une nouvelle génération d’œuvres et d’artistes se vérifient.

Projet "Soutien aux nouveaux cinémas et à l’industrie cinématographique cubaine"

C’est dans ce contexte qu’est né le projet qui vient du Fonds de Solidarité pour les Projets Innovants (FSPI). Il est destiné à financer des interventions bilatérales dans le cadre de l’aide publique de la France au développement .

Le Ministère Français de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE) dispose de cet instrument qui fonctionne sous la forme d’aides à des projets à large portée thématique et géographique. Soutenant des initiatives dans les domaines de la gouvernance démocratique, de la culture, de la langue française, de l’enseignement supérieur et de la recherche, c’est un projet très intéressant.

Ainsi, le FSPI a été développé dans près de 60 pays et, pour la première fois, il est mis en œuvre dans le paysage cinématographique cubain pour contribuer, à travers un mécanisme spécifique, au renforcement des sociétés civiles, avec un impact rapide et visible au bénéfice de ces populations.

D’une durée de 2 ans, ce Fonds entend soutenir les nouvelles façons de faire du cinéma à Cuba aujourd’hui, ainsi que la si nécessaire professionnalisation des membres de l’industrie cinématographique cubaine.

"Il s’agit d’un projet assez vaste, avec diverses actions et priorités", a déclaré l’attachée culturelle française Solen Rouillard dans une récente interview.

Car parier, à long terme, sur le cinéma indépendant, c’est favoriser un champ d’expression culturelle, garantir au public une diversité de propositions audiovisuelles et offrir aux artistes un espace d’innovation et de liberté de création.

L’objectif général du projet est d’encourager la production cinématographique indépendante à Cuba, qui s’insère, d’une part, dans le sillage des propositions prometteuses initiées par l’Institut Cubain d’Art et d’Industrie Cinématographiques (ICAIC) et, d’autre part, de soutenir le développement d’un écosystème propice à la professionnalisation et à l’internationalisation du cinéma cubain.

Le premier volet est de soutenir les lauréats du Fonds pour la Promotion du Cinéma Cubain (FFCC) : réalisateurs, scénaristes ou producteurs. L’intention est de soutenir l’Institut dans le maintien de ce jeune Fonds, qui représente un soutien important pour le cinéma indépendant et pour les cinéastes inscrits au Registre des Créateurs Audiovisuels et Cinématographiques.

Cinéastes
Photo Freepick

Le deuxième aspect à considérer est l’attention au développement d’un réseau franco-cubain de professionnels du septième art à travers la mise en place de formations et d’accompagnement à l’internationalisation.

Créer une dynamique sectorielle et ouvrir un dialogue pour que, plus tard, les opportunités professionnelles puissent être exploitées de manière organique.

"Notre volonté, dès le début, était de travailler en collaboration aussi bien avec les institutions publiques cubaines qu’avec le secteur indépendant et privé, ce qui n’est pas le cas du Fonds Norvégien pour le Cinéma Cubain ou des Pays-Bas", a réaffirmé Solen Rouillard.

« Nous voulons avoir un dialogue ouvert et constant car cela fait grandir tout le monde. L’exclusion n’est bonne pour personne », a ajouté l’attachée culturelle, évoquant le caractère innovant du projet en question dans lequel interviennent des collaborateurs français (CNC, INA/INASup, Institut français, Cinemanía, Campus France et Alliance française de Cuba) et cubains (ICAIC, ISA, FAMCA, EICTV et Festival International du Nouveau Cinéma Latino-américain).

De même, l’égalité femmes-hommes est un autre des objectifs essentiels et transversaux du FSPI qui vise à accompagner les efforts de l’ICAIC pour cette cause, en l’encourageant notamment à créer une catégorie "genre" dans les appels à projets FFCC.

Visuel du quatrième appel du Fonds pour la promotion du cinéma cubain

Notre Fonds programmera également des films qui parlent de discrimination pour réduire ces inégalités, profitera et sera présent aux principaux événements et festivals qui se tiennent annuellement sur l’Île pour proposer tout type d’intervention aux cinéastes et producteurs ou la formation requise.

L’Ambassade de France à La Havane contactera les lauréats du Fonds de Promotion avec lesquels elle souhaiterait travailler. Elle leur enverra un formulaire les interrogeant sur l’avancement de leurs films et leurs besoins spécifiques.

Elle communiquera aussi avec plusieurs festivals qui réaliseront une sélection de projets. Action par action.

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