Souveraineté de la femme
Auteur : Yellen Delgado Calvo / nacionales@granma.cu 22 Août 2020
Dans la Cuba des années 2020, personne ne s’étonne qu’une bonne partie des scientifiques en charge de Soberana, le candidat vaccin du pays contre la Covid-19, soit des femmes...
...Comme elles, des spécialistes, des ouvrières, des femmes au foyer et des étudiantes partagent la responsabilité de maintenir la vitalité du pays au cours de ces journées de pandémie longues et difficiles. On les voit à l’hôpital, dans les centres d’isolement, dans les quartiers portant assistance aux plus vulnérables, comme les officiers de Police...
Elles ont conquis tous les secteurs de la société et ce n’est pas un hasard. Il y a 60 ans une telle insertion dans la vie publique était impensable ; pour conquérir ce droit et beaucoup d’autres dans une Révolution naissante qui ne pouvait pas exister sans se déclarer féministe, il fut créé la Fédération des Femmes Cubaines (FMC).
Les luttes pour les droits de la femme n’étaient pas nouvelles, elles venaient de la République, de ces femmes qui exigèrent les droits civiques, comme le droit de vote ; pour avoir une Patrie indépendante les femmes avait déjà démontré leur importance dans la brousse puis dans la clandestinité et dans la Sierra. Sans fleurs ni ornements, des guerrières, des héroïnes ainsi les pensait Fidel. Le leader de la Révolution concevait en même temps une autre révolution, celle des femmes ; Vilma (n.d.t. Épouse de Raul, belle-soeur de Fidel) prit la tête de la mobilisation pour leur donner d’autres opportunités que la maison, le mariage et la maternité.
Scolarité, métier, emploi, salaire égal pour travail égal, accès à l’avortement gratuit et sans risque, aux moyens contraceptifs, suivi prénatal, congés payés, chacune de ces victoires résulte de la volonté d’une organisation généralisée à tout le pays ainsi que de la bataille pour la dignité.
Si 60 ans ont transformé totalement le scénario initial, la Fédération a encore d’autres combats ; la double journée de travail – à l’extérieur et à l’intérieur du foyer-, la charge mentale, les mères considérées comme seules responsables des enfants et même, l’incompréhension vis à vis des hommes qui désirent exercer pleinement leur paternité, voilà encore des obstacles imposés par le machisme.
La FMC est un des remparts contre ceux qui souhaitent et plaident pour des retours en arrière. Face à des problèmes complexes comme la discrimination raciale, l’homophobie, la prostitution, les féminicides, la violence sexiste, la grossesse des adolescentes ou la traite d’êtres humains, l’Etat cubain trouve dans cette organisation une grande force .
Des études, des actions, des centres comme les Maisons Dédiées à la Femme et la Famille, la collaboration avec d’autres organismes non gouvernementaux...la FMC partage le parcours de tant de femmes qui font la nation, avec leurs combats exemplaires pour renforcer l’autonomie, la lutte et la souveraineté des femmes.