Trois questions à Manuel Pascual sur le projet JO Paris 2024

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Manuel Pascual est le vice-président de Cuba Coopération, chargé des sports. Il a bien voulu répondre, avec pédagogie, au béotien que je suis dans ce domaine.

1 Comment est né ce projet « JO Paris 2024 » ?

Notre implication dans le sport cubain est ancienne.
Souvenons-nous de la venue de l’équipe de handball cubaine qui est restée près d’un an en France pour se préparer au championnat du monde du Caire de 1999 où elle s’est placée au 8ème rang.

Académie de Boxe de Cienfuegos

C’est aussi notre participation, durant 3 ans, à la remise en état de l’Académie de Boxe de Cienfuegos qui a permis sa ré-inauguration en septembre 2018.

Il faut savoir que le blocus économique et financier imposé à Cuba par les États-Unis, depuis plus de 60 ans, s’attaque aussi fortement au secteur sportif. Il empêche l’achat d’équipements et les déplacements à l’étranger des compétiteurs et des entraîneurs. Il faut ajouter que, compte tenu des difficultés économiques de l’île, les athlètes ne disposent pas toujours d’installations de hauts niveaux, indispensables à leur entraînement.

Nous avons aussi pensé que la venue des sportifs cubains était de nature à intéresser les jeunes des villes qui les accueilleront et à les attirer vers la pratique sportive. Nous rejoignons ainsi la préoccupation du Comité Organisateur qui va mettre à la vente un million de billets à 24 € afin de permettre la participation du plus grand nombre.

2 En quoi consiste ce projet ?

L’initiative consiste d’abord à convenir avec des municipalités françaises d’accueillir des athlètes olympiques et paralympiques cubains dans diverses disciplines. Ils arriveront dans ces localités plusieurs jours avant d’entrer dans le village olympique et paralympique, afin de s’entraîner dans les meilleures conditions.

Mijain Lopez, champion de lutte gréco-romaine

Ce séjour permettra aussi aux visiteurs d’organiser des matchs amicaux avec les athlètes locaux. Ce sera une bonne contribution à la préparation des athlètes et des para-athlètes, à leur adaptation au décalage horaire ainsi qu’aux conditions climatiques de Paris.

Déjà 25 collectivités locales de toutes tailles, de tous les coins de France, de toutes les couleurs politiques ont donné leur accord et 6, parmi celles-ci, vont être des centres de préparation olympiques, dès 2023, afin de donner les moyens aux athlètes cubains de progresser dans leurs disciplines.

Un accord a été signé avec la ville de Tremblay qui abritera une base d’entrainement pour l’équipe cubaine junior de boxe qui participera au Mondial de Madrid.

Car l’autre idée est de permettre aux différentes équipes cubaines de participer à des manifestations sportives dès 2022 et 2023 afin de les aider à se qualifier pour les Jeux Olympiques 2024. C’est pourquoi, nous voulons faciliter les accords de coopération entre les fédérations sportives françaises et cubaines.

Lors de la récente mission à La Havane, nous avons tenu une réunion de travail avec le Vice-président de l’INDER (Institut National du Sport de l’Education Physique et des Loisirs) et la participation des présidents des fédérations de Boxe, de Handball et de Volley.

Un accord de principe a déjà été pris pour organiser la présence, en 2022 et 2023, des équipes nationales de Handball, de Basket et de Taekwondo en France, afin de participer à des rencontres internationales et s’entrainer.

Idalys Ortiz, championne de Judo

Cela a été aussi le sens de la présence de l’équipe cubaine de Judo au Grand Slam de Bercy en février 2022.

Nous voudrions qu’ils puissent participer à d’autres rencontres comme :

  • Le tournoi de Taekwondo de Bercy en novembre 2022 (si cela est possible) et en 2023.
  • Le championnat du monde junior de Boxe de Madrid (dans ce cadre, l’équipe nationale junior de Boxe sera accueillie à Tremblay en France du 28 octobre au 6 novembre 2022).
  • Le gala de Boxe de Villejuif en mars 2023.
  • Le meeting d’Athlétisme de Villejuif en juin 2023.
  • Les rencontres de Basket Boulazac-Limoges-Orthez en 2023 (si possible aussi en 2022).

3 Et ensuite ?

L’histoire ne se terminera pas avec leur entrée au village olympique. Nous resterons dans cette idée du développement du sport et de la coopération.
Nous pensons organiser des échanges entre entraîneurs cubains et français en 2025 et faire venir des sportifs cubains afin qu’ils puissent s’insérer dans des équipes françaises.

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