Un an après, où en sont les 63 mesures destinées à relancer l’agriculture ?
Le Ministre de l’Agriculture Ydael Jesús Pérez Brito a évoqué la crise alimentaire qui touche le monde et à laquelle Cuba n’a pas échappé, avec en plus l’effet du blocus renforcé par l’Administration américaine.
La volonté du Gouvernement à chercher des solutions et à dynamiser les secteurs agricoles a permis de mettre en œuvre, il y a un an, 63 mesures qui comprennent 658 actions. Mais dans le domaine de l’agriculture, le déroulement des opérations prend du temps.
L’Assemblée Nationale du Pouvoir Populaire a récemment approuvé la Loi sur la Souveraineté Alimentaire, la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle.
Le Ministre a déclaré que les mesures approuvées visent également à renforcer le rôle des municipalités, tandis que s’effectue une réorganisation structurelle du Ministère de l’Agriculture, qui comptait auparavant plus de 1 000 employés, nombre qui a été réduit à 200. Par contre, les délégations municipales vont augmenter d’environ 500 postes.
Les groupes d’entreprises ont également réduit leurs effectifs de 39 %. Il y a des OSDE qui avaient plus de 180 employés de bureau, aujourd’hui ils n’en ont pas plus de 70. Ils doivent se consacrer aux questions stratégiques, ils ne peuvent pas être submergés par les documents, la bureaucratie .
Il est nécessaire de trouver plus de personnes dans le domaine de la production, car plus il y a de travailleurs indirects dans l’entreprise, plus les salaires de ceux qui travaillent la terre sont bas, a souligné le Ministre, qui a reconnu qu’il y avait beaucoup de "structures gonflées".
Le Ministre a exprimé la nécessité de rechercher des projets de collaboration et d’accroître les investissements étrangers - domaine dans lequel les progrès sont insuffisants - ainsi que d’augmenter les exportations et les liens productifs. La Banque de Développement Agricole a été très bien accueillie par les producteurs.
L’année dernière, 1,8 milliard de pesos ont été alloués et donnés (avec un taux d’intérêt de 1,7) principalement aux producteurs liés à la production porcine, à l’élevage bovin et à la culture du riz, des bananes, du manioc et de la goyave. La même somme est également prévue pour 2022.
Suite aux nouvelles mesures approuvées par le gouvernement pour stimuler la production agricole, la Banque Centrale de Cuba (BCC) a émis la résolution n° 173/2021, qui étend les avantages des taux d’intérêt et des conditions à d’autres produits et programmes prioritaires de production alimentaire.
Parmi les nouveaux produits bénéficiaires figurent les tomates, le soja, les porcs et le bétail, qui s’ajoutent à d’autres comme le riz, les haricots, le maïs, les pommes de terre, les bananes, le manioc et les patates douces, qui étaient déjà pris en compte.
M. Pérez Brito a indiqué que 18 282 crédits ont été approuvés par ce biais et que plus de 5 milliards de pesos ont été versés : 63 % aux entreprises, 21 % aux coopératives et 14 % aux exploitants indépendants.
La rétrocession des terres : une question vitale pour l’agriculture cubaine
Cuba possède une grande force : de bons producteurs, des connaissances et une science accumulée. Ainsi qu’un grand nombre de terrains à exploiter.
Le Ministre de l’Agriculture a également expliqué qu’il y a 370 000 exploitants indépendants, 4 000 coopératives et 300 sociétés. Cependant, le pays compte encore des terres inexploitées ou mal exploitées, un problème qu’il faut résoudre pour augmenter la production.
Une autre stratégie consiste à travailler directement avec les producteurs, et à leur proposer des terres supplémentaires.
L’amélioration des semences, la variété génétique et les contrats avec les producteurs sont essentiels.
Cuba n’est pas en mesure de livrer les intrants comme avant, mais nous cherchons toujours des alternatives basées sur les engrais organiques. Tirer parti du potentiel des municipalités pour gérer leurs besoins et viser l’agriculture à petite et moyenne échelle est tout aussi fondamental pour sauver l’agriculture cubaine par nos propres efforts, a conclu le Ministre.
M. Pérez Brito a expliqué que, malgré la situation actuelle et l’intensification du blocus, des mesures ont été prises et des progrès ont été réalisés.