Un portrait de Clara Zetkin

Histoire de marquer le 8 mars : hommage…

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Cuba nous a donné l’habitude de célébrer les dates et personnages qui font « avancer l’Humanité ». Les journées idoines ne manquent pas dans le calendrier de ce pays.
Le 8 mars, déclaré « Journée internationale des droits des femmes », est chaque année à travers le monde largement commenté jusqu’à en écrire un ersatz désigné par « Journée de la femme ». Comme s’il n’y en avait qu’une seule !
Que ce soit dans les postes à responsabilité tant politiques que de direction d’entreprises ou de services mais aussi dans l’animation de la vie sociale et culturelle, les femmes cubaines sont omniprésentes.
La nouvelle Constitution du pays leur y donne une place égale à celle des hommes. Et ce n’est pas rien alors que survit un machisme « culturel » issu d’un « latinisme » aussi suranné qu’inadapté à notre époque. Contradiction ? Mais le monde n’avance-t’il pas par ses contradictions ?
Prensa Latina nous livre donc un portrait d’une « grande femme » de l’histoire, Clara Zetkin. Pourquoi n’y aurait-il que des « grands hommes » ?

GD

Clara Zetkin, pionnière dans la défense des droits des femmes

Femmes qui ont marqué l’histoire universelle

Par Ernesto Hernandez Lacher
Publié le 19 mars 2025 - Rubrique Escaner

La Havane (Prensa Latina) la lutte pour les droits des femmes a trouvé en l’allemande Clara Zetkin l’une de ses principales représentantes, avec une vision qui lui a permis de relier le triomphe des idées socialistes comme essentiel pour parvenir à l’autonomisation des femmes.

Dès son plus jeune âge, elle s’intéresse a la politique, a la lutte pour l’égalité et le droit de vote, et joue un rôle moteur dans le mouvement des femmes au sein de la social-démocratie allemande.

À cette époque, elle s’installe à Leipzig pour y suivre des études d’enseignante, ou elle fait la connaissance d’émigrés russes, dont son futur mari Ossip Zetkin.
Apres avoir terminé ses études, elle entre en contact avec le mouvement ouvrier et féminin en Allemagne en 1874 et adhère au parti socialiste ouvrier (SAP) en 1878.

En 1881, elle rejoint le parti social-démocrate, qui est peu après interdit par le chancelier allemand Otto von Bismarck, ce qui la contraint à s’exiler en Suisse et à Paris, où elle se rapproche de nombreux dirigeants socialistes.

Son militantisme en faveur des droits de l’homme l’a conduite en prison pendant un peu moins d’un an, période pendant laquelle elle n’a pas pu participer activement à son mouvement social, mais qui a servi à enraciner son idéologie féministe et socialiste au dire de l’auteur du livre « L’idéologie socialiste et féministe », Carlos Javier Peguero, professeur à la faculté d’histoire de l’université de La Havane (UH).

Elle a défendu le droit de vote des femmes, s’est battue pour la préservation de la paix, contre le cout élevé de la vie et pour l’assurance sociale des enfants et des femmes.
En tant que journaliste, oratrice et politicienne, elle s’est battue contre les lois antisocialistes de Bismarck et a été active en politique dès l’âge de 20 ans.
Elle a été déléguée des femmes socialistes du « Berlinerwolk-tribune » à la deuxième internationale et à la deuxième conférence internationale des femmes socialistes à Copenhague, en 1910.

Lors de ce forum, elle a proposé l’instauration de la journée internationale de la femme, qui a été approuvée par plus de 100 déléguées de 17 pays et qui, aujourd’hui encore, permet de rendre hommage aux luttes constantes de cette catégorie de la population, d’abord pour se faire une place dans la société, puis pour faire preuve d’efficacité sur les fronts jusqu’alors réservés aux hommes.

Zetkin a été accueillie par son ami Lénine en Russie en 1920 et lors de ce premier voyage en terre slave, elle a travaillé avec lui à la préparation de la troisième internationale communiste, a expliqué le professeur Peguero a l’Escaner de Prensa Latina.

Bien qu’elle ait vécu la plupart du temps à Moscou en raison de sa mauvaise santé, elle a siégé au Reichstag de 1922 à 1933, dans un contexte marqué par la montée des forces les plus réactionnaires en Allemagne, qui leur a permis de dominer les postes les plus importants de la politique et de l’état.

C’est dans ce contexte qu’est apparue la figure d’Adolf Hitler, avec ses idées fascistes, racistes et hégémoniques, a rappelé le professeur de l’UH.
Les documents de l’époque montrent que, les nazis étant la première force politique, le 30 aout 1932, le Reichstag a ouvert ses sessions lors d’une cérémonie solennelle et c’est au doyen d’âge du parlement qu’est revenu le soin de prononcer le discours d’ouverture, en l’occurrence Clara Zetkin.

Les nazis ont usé de divers stratagèmes pour l’empêcher d’y assister à l’âge de 75 ans, y compris des menaces de mort, mais elle s’y est rendue.

À pas lents et soutenue par deux compagnons, elle avance jusqu’à l’estrade où, malade, presque aveugle, la voix déchirée, elle prononce son dernier discours.

Ses paroles lapidaires sont, selon la presse de l’époque, un puissant réquisitoire contre le régime nazi naissant.

Le 20 juin 1933, à l’âge de 76 ans, elle meurt dans un sanatorium à Archangelskoje, près de Moscou. Son corps a été enterré dans l’enceinte du kremlin.

Sa pensée a transcendé l’époque et a permis aux femmes, dans les sociétés a fondement socialiste, d’occuper de plein droit les postes les plus élevés de la structure sociale.

Arb/to/ehl