Un sénateur des États-Unis présente un projet de loi visant à lever le blocus imposé à Cuba

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Le blocus imposé par les États-Unis à Cuba depuis l’année 1962, le plus long embargo commercial de l’époque contemporaine, jamais remis en cause à ce jour par les gouvernements américains successifs, affecte grandement les relations entre les deux pays. Des voix états-uniennes commencent à se faire entendre en haut lieu pour demander sa levée, cette disposition s’avérant également dommageable pour le commerce et les investissements du pays.
N.B.

Publié par Granma le 18 janvier 2025

Le membre le plus important de la Commission des finances du Sénat américain, Ron Wyden, un démocrate de l’Oregon, a présenté un projet de loi visant à lever le blocus imposé à Cuba.

Photo : Prensa latina

« Tenter d’isoler Cuba est une stratégie inefficace et dépassée qui punit le peuple cubain et ferme la porte à l’influence et aux investissements américains qui pourraient bénéficier à la fois aux agriculteurs et aux éleveurs américains et aux petites entreprises cubaines », a déclaré le législateur, ancien président de la Commission des finances.

L’initiative, coparrainée par Jeff Merkley, également sénateur de l’Oregon, devrait emprunter des voies trop détournées pour progresser au sein de la Chambre haute, contrôlée par les républicains.

Mais la proposition montre l’intérêt des membres du Congrès pour une normalisation des relations avec le pays voisin et un changement de politique à l’égard de Cuba.

En février 2021, Ron Wyden a aussi présenté un projet de loi similaire, affirmant que « continuer avec ce mécanisme des années 1960 serait un échec ».

Il a ajouté que le Congrès américain avait l’obligation d’améliorer les relations entre les deux pays le plus rapidement possible.

La première administration de Donald Trump (2017-2021) a accru « les tensions avec Cuba pendant son mandat désastreux, mais je suis optimiste quant au nouveau cours diplomatique du président Joe Biden » notait alors Ron Wyden, à la tête de la Commission des finances du Sénat.

En 2017, Ron Wyden avait également présenté un autre projet de loi visant à lever le blocus unilatéral imposé à Cuba il y a plus de 60 ans, lequel n’a pu, non plus, aboutir.

Dès le début de son premier mandat en janvier 2017, Donald Trump a commencé à mettre en œuvre des mesures sans précédent contre Cuba qui se distinguaient par leur hostilité systématique et dépassaient le nombre de 240.

Lorsque Joe Biden a pris ses fonctions, il a promis de revoir la politique américaine à l’égard de Cuba et de « suivre sa propre voie ».

Cependant, le démocrate est resté dans la ligne politique de son prédécesseur et, le 14 janvier dernier, six jours avant de quitter la Maison Blanche, il a annoncé une série de mesures qui, bien que tardives et insuffisantes, allaient dans la bonne direction.

Joe Biden a retiré Cuba de la liste des États soutenant le terrorisme (un acte de justice élémentaire) ; il a renoncé au titre III de la loi Helms-Burton, également connue sous le nom de loi sur la liberté, pour une période de six mois, et il a annulé le Mémorandum présidentiel sur la sécurité nationale n° 5 de 2017, visant à supprimer la liste dite restreinte.

Karine Jean-Pierre, attachée de presse de la Maison Blanche, a renchéri en déclarant que « la décision du président sortant de retirer Cuba de la liste unilatérale honore la sagesse et les conseils qui lui ont été prodigués par de nombreux dirigeants dans le monde, notamment en Amérique latine, qui l’ont encouragé à prendre ces mesures ».

La loi sur le commerce entre les États-Unis et Cuba abrogerait les principaux statuts codifiant les sanctions contre Cuba, notamment la loi Helms-Burton et la loi sur la démocratie cubaine, ainsi que d’autres dispositions affectant le commerce, les investissements et les voyages à Cuba et, par ailleurs, elle établirait des relations commerciales normales avec le pays.