Une attaque méconnue, une nouvelle victoire pour la Révolution

Après Girón, Maisí !

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On en parle peu et pourtant ! On connaît la tentative de débarquement de mercenaires à Playa Girón le 17 avril 1961 plus connue sous le nom de Baie des cochons, armés et équipés par les Etats-Unis, en tout toute cette mafia réfugiée en Floride. Attaque qui fut un échec pour eux mais une victoire pour les révolutionnaires menés par Fidel Castro.
Neuf ans plus tard, au jour anniversaire de cette attaque, une nouvelle tentative de débarquement fut effectuée à Maisí.
Là encore, ce fut une déroute pour « les envahisseurs ».
Mais il faut aussi savoir que les attaques contre la Révolution cubaine ont continué sous d’autres formes : Radio et télévision depuis Miami, largage de tracts au-dessus de La Havane sans compter les centaines de projets d’assassinat de Fidel Castro. Nul doute que la liste ne s’arrête pas là.

GD

HISTOIRE

Quand le terrorisme réitéra la Baie des Cochons à Maisí

Publié dans Granma le 20 avril 2024
Auteur : José Llamos Camejo

Le 17 avril 1970, neuf ans après avoir débarqué à Playa Girón, l’ennemi, oublieux de son échec, infiltra 13 mercenaires par Punta de Silencio, à Maisí. En moins de 72 heures, ils furent à nouveau vaincus.

Fidel à Maisí, en avril 1970, avec d’autres combattants, dont le commandant de la révolution, Guillermo García, lors de l’opération contre les mercenaires. Photo : Granma Archive

Ce n’est pas par hasard qu’ils choisirent de débarquer là ; le site n’est pas peuplé et la géographie est enchevêtrée ; cela semblait idéal pour que les terroristes infiltrent le crime.

Ils firent une erreur d’appréciation : un peuple qui avait mis son énergie au service d’une bataille économique colossale, la Récolte des Dix millions battait son plein. Ils avaient ignoré que Cuba avait appris depuis longtemps à ne laisser aucun flanc exposé, et encore moins sans défense.

Ignorer cette logique ne fut pas la seule erreur des ennemis. Leur haine, qui produit l’amnésie, qui aveugle, explique l’oubli de Washington, de la CIA et d’Alpha 66, ceux qui, le 17 avril 1970, exactement neuf ans après leur aventure ratée à Playa Girón, entreprirent une autre aventure, cette fois à l’extrême est de l’île.

C’est un navire américain qui les transporta en un point de l’Atlantique, près de la côte entre Maisí et Baracoa ; une embarcation furtive les emmena sur les sables de Punta de Silencio, à près de 32 kilomètres au sud de La Primada de Cuba, près de l’embouchure de la rivière Yumurí. La nuit était leur complice.

Sûrs de leur victoire, ils nous sous-estimèrent à tel point qu’en plus des explosifs, des grenades, des fusils AR-15, AR-18 et M-16, tous fabriqués aux États-Unis, ils apportèrent même une caméra de télévision ; l’enregistrement des images de leur « exploit », garantie d’un prétendu spectacle de propagande par la suite et condition sine qua non pour recevoir le paiement de l’acte meurtrier, faisait partie du plan.

Quelques heures après leur entrée dans le maquis, ils avaient déjà derrière eux les milices serranas, des membres des forces armées révolutionnaires, du ministère de l’intérieur et de la population paysanne, qui ont également contribué à la poursuite, à l’encerclement, à l’anéantissement et à la capture du groupe de mercenaires.

Sous la direction du commandant Raúl Menéndez Tomassevich, alors chef de l’armée de l’Est, ces forces révolutionnaires déjouèrent le cruel assaut ; le prix à payer fut une fois de plus douloureux. Une petite fille et son père, José Antonio Sánchez Marzo, n’eurent pas le temps de se rencontrer ; elle était dans le ventre de sa mère, et lui, âgé de 24 ans seulement, tomba lors de l’affrontement avec les mercenaires. Son autre petite fille n’avait que 11 mois ; ni l’un ni l’autre n’ont eu une enfance douce.

Six autres enfants sont devenus orphelins, six mères ont versé des larmes sans consolation ; quatre femmes sont devenues veuves, et le rêve d’un mariage a été interrompu. Six Cubains âgés de 24 à 33 ans ont perdu la vie pour défendre celle de leur peuple.

Outre José Antonio Sánchez, Ovidio Hernández Matos, Evodino Marzo Lambert, Luís de la Rosa Callamo, Ramón Guevara Montano et Arquímedes Borges Bolaño sont tombés. Ils comptent parmi les quelque 3 480 morts et 2 099 handicapés aux mains des criminels impérialistes depuis 1959 ; ils font partie du prix élevé que cette île a dû payer pour vivre sans tutelle ni maître.

Mais au nom de tout Cuba, notre Fidel que le peuple n’oublie pas, l, dans son adieu aux martyrs de Punta de Silencio, a une fois de plus désillusionné les criminels : « les balles peuvent transpercer un homme, mais elles ne peuvent pas immoler les idées, abattre la cause, transpercer le drapeau et la justice que ces hommes ont défendus ».