Une découverte : l’hôtel-îlot confidentiel de Cayo Levisa.
Entre plage et mangrove.
Cayo Levisa est un petit coin de paradis dans l’archipel de los Colorados, un ensemble d’îlots au nord de la Province de Pinar del Río. Avec son sable blanc et son eau turquoise, Cayo Levisa a tout d’une petite île paradisiaque, protégée par une des plus belles barrières de corail du monde, avec plus de quarante espèces de coraux.
Les 4 km de sable blanc et au loin, la barrière de corail de Los Colorados.
Photo D. Lavauzelle
Le cayo se trouve à près de 7 km du nord côtier de Cuba, couvrant au total une superficie de 2,5 km². Sur la côte nord de l’île, sur environ 4 km, se déroule une plage couverte d’une très fine couche de sable blanc, derrière laquelle s’étend une pinède verdoyante. De cet emplacement, il est possible d’apercevoir la barrière de corail. La partie sud dévoile une forêt de mangroves très difficiles d’accès ainsi que des étendues de marécages, lieu de reproduction idéal des grands poissons.
La faune aquatique est ici très riche, et plongée et snorkeling font partie des immanquables. Dans les environs de l’île, le corail a tendance à se former en amas qui ne sont pas sans rappeler les mogotes de Viñales.
Ici, pas de grands complexes hôteliers !
L’île est inhabitée et restée vierge, exception faite de l’hôtel de 40 bungalows en bord de mer avec terrasse, simples mais agréables avec leur style traditionnel avec toit de palme, un bar et deux restaurants qui proposent des plats à base de poisson et fruits de mer ou encore des plats typiquement cubains. De là, la barrière de corail est à quelques brasses du bord ! Une vingtaine de spots de plongée sont accessibles depuis l’île.
Le restaurant sert un buffet aux pensionnaires des 40 bungalows.
Photo D. Lavauzelle
Avec un peu de courage, il est possible de rejoindre la pointe Est de l’île (Punta Arena), totalement déserte, par un sentier côtier de 30 minutes, longeant la plage et traversant une forêt morte, détruite par la salinité consécutive à la montée du niveau des océans. Ce témoignage du rétrécissement de l’île annonce, selon les moins optimistes, la probable disparition du Cayo Levisa à la fin du siècle.
Un sentier côtier traverse la forêt entièrement salinisée, jusqu’à la pointe Est, Punta Arena.
Photo D. Lavauzelle
Se rendre à Cayo Levisa
A la différence de sa voisine Cayo Jutias, ici pas de pedraplén (route-digue), mais une seule solution pour se rendre à Cayo Levisa : le « ferry ». En fait modeste bateau de pêcheur, il dessert en 30 minutes l’île deux fois par jour, à 10 h et 18 h, au départ de Palma Rubia, dans la Province de Pinar del Río, à 1 h 50 de route de La Havane et 45 minutes de Viñales. Pour rentrer, un ferry quitte également l’île quotidiennement à 9 h et 17 h.
Le ferry de Cayo Levisa est en fait un bateau de pêcheurs qui transporte une quarantaine de passagers. Photo D. Lavauzelle
Histoire
De nombreux cubains candidats à l’émigration avaient choisi ce cayo pour tenter la traversée vers les États-Unis. L’île demeure jusqu’à ce jour interdite d’accès à tout citoyen d’origine cubaine, soumis à autorisation préalable, hormis le personnel y travaillant, dans l’idée d’empêcher un éventuel détournement de ferry pour Key West, le premier point américain au nord, à 250 km. C’est la loi américaine de 1994, dite « pieds secs , pieds mouillés » qui sous prétexte de contrôler l’afflux de réfugiés cubains, est en fait un appel d’air qui la favorise, même au prix de risques insensés...
Attention ! Ne pas confondre avec le Cayo Levisa du Jardines de la Reina, côte sud de Camagüey, ou le Cayo Levisa de l’archipel Sabana-Camagüey sur Sagua la Grande (côte nord, Villa Clara).