Une expérience encourageante

Le président cubain a pu constater les résultats obtenus par le personnel de ce centre médical de la capitale en matière de soins aux patients, de recherche, d’innovation et d’alimentation
Auteur : René Tamayo Leon

Une institution pour le développement scientifique, déterminée à innover, avec un projet très cubain, comme la prothèse de la hanche et du genou ; un centre qui nourrit chaque jour quelque 400 travailleurs avec une offre qui a toujours des protéines disponibles et dans lequel les familles des patients n’ont pas à se charger de la nourriture ; un hôpital qui a construit un jardin potager organoponique qui doit fournir plus de 20 tonnes de produits par an et qui est cultivé par son personnel, y compris des chirurgiens de haut niveau.
Le Premier secrétaire du Comité central du Parti et président de la République, Miguel Diaz-Canel Bermudez, a pu le constater et bien plus encore lors de sa visite à l’hôpital universitaire orthopédique Fructuoso Rodriguez, le 30 décembre, en compagnie du membre du Bureau politique et Premier ministre, Manuel Marrero Cruz, et des principales autorités de La Havane de la municipalité de Place de la Revolucion.
Le Dr Roberto Balmaseda Manent, directeur général du centre, parle avec calme mais avec enthousiasme des prothèses dont il est l’un des principaux auteurs. Elles sont fabriquées en collaboration avec le système d’entreprises des Forces armées révolutionnaires (FAR), pour résoudre les fractures de la hanche chez les personnes âgées, avec de très bons résultats.
Cela fait partie, a-t-il expliqué, d’un grand projet que nous voulons réaliser dans cet hôpital, à savoir le transformer en un centre à cycle fermé, en d’autres termes, mener sur place la recherche, le développement et les essais cliniques, concevoir et fabriquer les dispositifs dans une entreprise, les vendre et offrir le service à d’autres pays, de manière à ce que nous puissions en tirer des enseignements et continuer à nous développer.
Le rêve de notre collectif, a ajouté l’éminent orthopédiste et traumatologue, est d’atteindre le niveau d’un centre scientifique, nous avons donc déjà déposé un dossier pour une unité de développement et d’innovation et nous espérons nous associer à d’autres institutions.
Notre pays a besoin d’au moins 5 000 de ces prothèses par an, et chacune vaut entre 1 500 et 2 000 dollars sur le marché international, plus les instruments.
À L’INTÉRIEUR DE L’HÔPITAL
Le Fructuoso Rodriguez fournit une assistance spécialisée en orthopédie, en traumatologie et dans les spécialités connexes, et réalise un énorme travail d’enseignement avec des diplômes de premier, de deuxième et de troisième cycle, tout en exigeant de ses professionnels une formation continue visant à développer leurs compétences.
Parmi ses projets de recherche, outre les prothèses partielles et totales de la hanche et du genou, figurent l’innovation technologique dans la fixation osseuse externe pour les fractures intertrochantériennes, la promotion de styles d’adaptation salutogènes chez les patients atteints d’ostéomyélite et une formation destinée aux soins infirmiers permettant l’identification de la maltraitance familiale à l’égard des personnes âgées.
Son unité de développement et d’innovation, qui comprend du personnel qualifié consacré à la recherche, implique également des spécialistes de l’Université de La Havane, de l’Union des industries militaires, de Citma et de Cecmed.
Le centre dispose de 120 lits, la plupart en service, le reste en réparation. Il réhabilite progressivement les salles, dont trois sont aujourd’hui dans un état optimal. Il maintient une dynamique d’opérations chirurgicales et de traitements qui raccourcissent le séjour des patients afin d’augmenter la rotation des lits, et son personnel de garde s’occupe de 100 à 150 personnes par jour.
AVEC L’AIDE DE TOUS
Des institutions des FAR et leur système d’entreprise ont participé à la réparation de l’hôpital et au remplacement de son matériel technologie, y compris la contribution de spécialistes en soins intensifs, en anesthésie et en réanimation, d’ingénieurs en logistique et en technologie de l’information, et d’autres personnels spécialisés.
Outre le Minsap, d’autres entreprises publiques ont apporté leur aide, comme Etecsa, et plusieurs petites et moyennes entreprises non étatiques (MPME), regroupées autour d’une PME étatique du ministère du Commerce extérieur et de l’Investissement, lesquelles ont réparé les salles et les blocs opératoires sans frais pour l’hôpital, y compris les systèmes hydro-sanitaires, la menuiserie et la peinture.
L’amimentation des patients s’est notamment amélioré grâce à la contribution hebdomadaire des MPME, avec des produits tels que poulet, viande hachée et riz, en plus des travaux qu’elles ont effectués dans les zones de réfrigération, la chambre froide et la mise en service des générateurs dotés d’une technologie de pointe.
« De nombreuses institutions nous aident, et nous espérons, avant la fin de l’année 2025, avoir terminé les réparations capitales, afin d’avoir un hôpital dans les meilleures conditions pour servir notre peuple », a déclaré le Dr Balmaseda Manent.
Le jardin potager organoponique au sein même de l’hôpital Fructuoso est un véritable joyau, avec se pépinières et ses espaces ouverts, installés dans les douves du Castillo del Príncipe, grâce au soutien du Minfar, ce qui a impliqué un travail ardu de nettoyage, de réhabilitation et de construction de platebandes et d’autres exigences techniques, y compris le système d’irrigation.
UNE EXPÉRIENCE ENCOURAGEANTE
« Ce que vous réalisez ici est très encourageant », a déclaré le Premier secrétaire du Comité central du Parti et président de la République, Miguel Diaz-Canel Bermudez, aux travailleurs de l’hôpital, qu’il a félicités pour les résultats obtenus.
C’est la preuve, a-t-il dit, « que les temps ont beau être compliqués, ils peuvent être surmontés, et on les surmonte en travaillant intelligemment. Et ce même pari que vous avez fait en faveur de l’innovation permettra de toute évidence à la spécialité de l’orthopédie d’atteindre un niveau qualitativement supérieur ».
Et d’ajouter en conclusion :
« c’est la voie que nous devons prendre tous ; vous êtes un exemple de ce que je peux dire lorsque je visite les provinces, à savoir que pendant que certains collectifs de travail se plaignent du manque de ressources, d’autres se mettent au travail. Lorsque la direction de l’équipe est différente, les choses avancent, elles ne s’arrêtent pas, elles parviennent même à faire mieux dans les moments plus difficiles. »


